Iyad ag Ghali refait surface. Le chef jihadistes, jadis tombé dans les oubliettes, fait parler de lui dans une vidéo publiée sur un site islamique.
Dans la vidéo publiée le jeudi 7 août 2014, le jihadiste s’adresse, comme il le dit lui même, aux habitants de l’azawad. Cela se fait dans un arabe plutôt parfait et très peu employé dans la zone. Alors questions : à qui s’adresse t-il réellement, aux populations de l’Azawad selon lui-même ou au restant du monde Jihadistes ?
La réponse ne demande certainement pas une longue réflexion. Iyad se positionne en combattant de l’islam et il parle dans la langue censée être celle de l’islam, c’est-à-dire un arabe de l’Arabie saoudite.
Cela peut se comprendre aisément pour qui qu’Iyad a longtemps séjourné en Arabie Saoudite en qualité de Consul du Mali. Cette aventure, les maliens le savent certainement bien, s’est terminée en fiasco. Iyad a quitté ce pays dans les conditions qui ne sont pas des plus enviées pour un aspirant Jihadiste.
Dans ses longues tirades, écrit un confrère de la presse européenne, Iyad utilise à maintes reprises le terme de « croisés » pour définir ceux qu’il veut combattre. En première ligne, l’Etat français, qu’il considère ouvertement comme « l’ennemi historique de l’islam ».
Aussi, Iyad n’épargne ni le Mali, ni la Minusma. S’agissant des FAMA, il les accuse ouvertement de vengeance. Car, dit –il, l’armée malienne a commis des massacres, tortures et autres assassinats ciblés au nord.
Pour le chef rebelle convertit en leader islamiste, la MINUSMA n’est autre qu’un groupe de mercenaires à la solde de la France. Elle n’a qu’un seul objectif, dit – il : « se battre contre les intérêts de la Oumma ; autrement dit contre la communauté musulmane ».
Bref, Iyad semble opter pour un amalgame. Le but est de rassembler autour de lui ce qu’il appelle les « musulmans » ou encore les « Fous de Dieu ». Cela, dans le but de combattre exclusivement la France, le Mali et la Minusma qu’il considère comme des ennemis de l’islam.
Au Mali, la sortie d’Iyad est pratiquement passée inaperçu. L’homme est plus connu pour son goût prononcé envers l’argent et la « chair fraiche » que le Coran et la mosquée.
D’ailleurs, qui le connait mieux au Mali qu’un Ousmane Cherif Madani HAIDARA, chef de Ane çar Dine. Au sein de cette communauté, Iyad a activment milité, carte de membre à l’appui. Pour Haidara, impossible que ce même Iyad le regarde droit dans les yeux pour lui parler de religion musulmane.
Seybou Kéita
