Terrorisme et banditisme au Nord de notre pays : Le Mali comme l’Irak et l’Afghanistan?

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Le Nord de notre pays est le terrain de prédilection d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et des trafiquants de drogues, d’armes et d’êtres humains. Tantôt les uns enlèvent des otages ailleurs pour venir les séquestrer chez nous, tantôt les autres se livrent à des trafics en tous genres ou prennent les armes contre leur propre pays. Voilà une situation bien embarrassante pour notre pays, qui n’arrive pas, seul, à y faire face. Et les récents évènements l’ont prouvé. C’est pourquoi il est à craindre que des puissances étrangères ne viennent s’installer dans notre pays, à l’image de l’Irak et de l’Afghanistan, dans la perspective d’une guerre totale contre ces apatrides.

Comme on le sait, la guerre en Irak, tout comme l’invasion de l’Afghanistan par les troupes étrangères, ont été motivées par la présence de terroristes dans ces pays. On se rappelle que les Américains ont pris les armes contre le régime de Saddam Hussein, qu’ils accusaient de soutenir ou des financer les activités de terroristes (Ben Laden et compagnie) et de détenir des armes nucléaires en violation des textes de l’Agence Internationale de I’ Energie Atomique (AIEA). De même, les puissances internationales, Etats-Unis, Angleterre et France entre autres, ont élu domicile en Afghanistan pour chasser les talibans d’Abou Moussab Al Zarkaoui des montagnes de Torabora.

Comme on le voit, la chasse aux terroristes est à la base de tous ces conflits. Le Nord de notre pays est sur le point de devenir un nid privilégié de ces malfrats, entre autres raisons à cause de la porosité de nos frontières. Il est vrai que le Mali n’est pas l’Irak, encore moins l’Afghanistan. Il est aussi vrai que, pour l’instant, aucun ressortissant Américain n’a fait l’objet de prise d’otage sur le territoire malien. Mais les récentes évolutions dans le Nord de notre pays, il faut le reconnaître, sont vraiment inquiétantes pour le Mali. Cette menace pourrait venir d’un pays autre que les Etats-Unis, en l’occurrence la France, qui pourrait compter sur le soutien de l’Algérie et de la Mauritanie, deux pays qui ont décidé de poursuivre les terroristes jusque dans leurs derniers retranchements.

Les récentes menaces de la France, suite à l’assassinat supposé de Michel Germaneau dans le Nord du Mali par les terroristes d’AQMI, ont aggravé la situation. Déjà, la France et la Mauritanie ont mené un raid contre ces terroristes sur notre territoire, usant du droit de poursuite accordé par Bamako à Nouakchott. Le ton est-il déjà donné? Paris est même allé jusqu’à annoncer que la lutte contre AQMI se fera avec ou sans le Mali. Quand on sait que le Nord de notre pays est le fief de ces bandits armés, comment la France compte-t-elle s’y prendre?

Alors, alerte ou intoxication? En tout cas, cette annonce, vu la faiblesse de notre pays face à ces éléments indésirables, pourrait signifier une volonté d’intervention de certaines puissances internationales sur notre territoire, même contre notre gré. Cela reviendrait à réduire le Mali à une colonie, au moment même où il fête les 50 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Dans la lutte contre le terrorisme, la solution est de nous aider à créer un cadre sahélo-saharien efficace, doté des moyens militaires humains et matériels nécessaires, appuyé par un échange de renseignements franc et régulier. C’est là que Paris et Washington doivent intervenir en priorité.

Youssouf Diallo

 

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