Terrorisme : la décapitation comme nouvelle méthode

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Depuis des années, des flagellations, des lapidations, des décapitations, des amputations sont pratiquées au nom de la règle religieuse nationale dans les pays les plus emblématiques de  l’Islam. Les médias en parlent, mais peu. Au Mali, pendant l’occupation du septentrion, les populations ont vécu sous le joug de cette règle d’un autre âge. Les médias en ont parlé, mais peu. Les dirigeants politiques en Occident et en Afrique évoquent les droits humains, mais n’hésitent pas ensuite à signer des partenariats commerciaux avec les pays qui prônent ces pratiques, et financent le terrorisme international.

 

«Si nous en sommes arrivés à cette situation, c’est à cause de la démission (…) des hiérarques musulmans à travers le monde», analyse Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. «Le vocabulaire, les mots de l’Islam ont été confisqués par des criminels et des terroristes. Les mots fatwa et jihad ont été dévoyés. Le Jihad était un effort dans la voie de Dieu, c’est devenu un synonyme de barbarie», explique-t-il.

 

«Parfaitement» annoncée et perpétrée, la récente décapitation de 3 Occidentaux semble avoir changé la donne. À Paris, le vendredi 26 septembre 2014, le Grand Recteur, Dalil Boubakeur, a dit aux quelques deux mille personnes rassemblées sur le parvis de la Grande Mosquée, que les musulmans ne cautionnent pas les actes odieux perpétrés par ceux qui prétendent agir au nom de l’Islam. En Europe, des musulmans crient que ces crimes ne peuvent pas être commis en leurs noms. Beaucoup de musulmans en Europe, qu’ils soient pratiquants ou pas, n’ont pas répondu aux divers appels. Ils estiment ne pas avoir à s’expliquer publiquement pour se désolidariser des criminels, car «cela présuppose que tout musulman a un lien avec ce terrorisme». D’autres estiment qu’ils n’ont pas à répondre à l’appel d’organisations qui, n’ayant pas dénoncé les actes barbares précédents, ont attendu que des Occidentaux soient touchés pour prendre position. Ils n’oublient pas «qu’en Irak, au Kenya, au Pakistan, en Algérie ou au Mali, les premières victimes des terroristes narcotrafiquants, ce sont les musulmans eux-mêmes». Ils n’oublient pas que dans leur pays d’origine, quand des frères et sœurs ont été victimes d’exactions perpétrées au nom de l’Islam, les autorités civiles et religieuses en place n’ont souvent pris position que du bout des lèvres. Ils constatent, aujourd’hui encore, qu’elles ne font que murmurer lorsque des criminels décapitent celui qu’elles considèrent comme leur ennemi, et exposent ensuite son corps et sa tête au village, comme cela s’est passé dernièrement à D’waiya, à 100km au Nord-Ouest de Tombouctou.

 

Ce manque d’honnêteté, de précision et de fermeté sème le trouble. Y aurait-il des victimes plus respectables que d’autres ? Dans Le Républicain, Adam Thiam a eu raison de crier : «Ils ont décapité Gourdel, mais c’est l’Islam qu’ils tuent». Il aurait pu élargir l’accusation à  tous ceux qui, en Afrique et en Occident, sans décapiter, tuent toutes les valeurs morales et religieuses, en pillant les richesses naturelles, ou en volant les deniers publics, ne respectant rien, ni personne.  La concorde universelle dépend de l’honnêteté et de l’intégrité des dirigeants politiques, économiques et religieux, des médias, de chacun d’entre nous, que ce soit en Occident ou ailleurs. Qu’elle soit physique, économique, sociale ou politique, la barbarie doit devenir la cible du combat de tous les citoyens.

Françoise WASSERVOGEL

 

 

 

Terrorisme et jihadisme

 

Une pandémie à l’image d’Ebola !

 

Depuis les attentats du 11 septembre 2011, la lutte contre le terrorisme et le jihadisme est au cœur des préoccupations des pays  du monde entier, particulièrement des Nations unies. Ce phénomène a pris une ampleur assez inquiétante, à tel point qu’une Coalition mondiale vient de se former pour lui barrer la route, à l’image de la farouche lutte qu’elle mène contre l’épidémie Ebola qui fait actuellement des ravages.

Après le paludisme, le choléra, l’onchocercose, la méningite, la lèpre, la grippe aviaire, la fièvre typhoïde, la maladie du sommeil, le Sida qui était qualifié par certains comme «la maladie du siècle»…, nous voici aujourd’hui avec Ebola. Une véritable épidémie qui continue sa progression en Afrique de l’Ouest avec près de 3000 morts actuellement, selon un bilan de l’OMS. Si Ebola fait actuellement des massacres, notamment dans les quatre pays les plus touchés que sont la Guinée-Conakry, le Libéria, la Sierra-Léone, le Nigéria, avec l’état d’urgence décrété dans de nombreux pays et qui inquiète la Communauté internationale, il y a un autre phénomène qui fait autant de ravages : le terrorisme et le jihadisme.

En effet, le Mali qui risquait d’être rayé de la carte du monde, mais qui a été sauvé de justesse par l’Opération Serval, renforcée par la Misma transformée plus tard en Minusma, en sait quelque chose. Puisque les souvenirs restent encore vivaces dans les esprits des Maliennes et des Maliens. Car, au Nord, la situation était à nouveau tendue fin 2013. L’insécurité avait pris des formes multiples : banditisme armé, reprise des attaques jihadistes, violences intercommunautaires et incidents réguliers entre forces maliennes et groupes armés. Aujourd’hui, cette violence reste contenue, mais les ingrédients d’une déflagration plus large sont toujours présents, avec le retour des jihadistes, étant donné la situation qui prévaut actuellement en Libye. La Libye qui avait «déversé» des jihadistes, terroristes et autres narcotrafiquants dans notre pays après la chute et la mort du Guide Mouammar Kadhafi.

Rappelons-le encore, c’est en 2011, à la suite des attentats du 11 septembre, que le Conseil de sécurité des Nations unies avait adopté la Résolution 1373. Par ce texte, le Conseil de sécurité appelle les Etats membres à mettre en œuvre un certain nombre de mesures conçues pour renforcer leurs capacités juridiques et institutionnelles de lutte contre les activités terroristes, notamment en matière de lutte contre le financement du terrorisme, ainsi que de la coopération internationale dans la lutte contre ce fléau. La Résolution appelle aussi les États à devenir parties, dès que possible, aux instruments juridiques internationaux qui concernent la lutte contre le terrorisme et le jihadisme qui menacent et déstabilisent nombre de pays.

Nul besoin de soulever également que ces terroristes, jihadistes et autres bandits armés ont déjà fait des centaines de millions de victimes à travers le monde. Coins les plus chauds ou menacés actuellement : la Syrie, l’Afghanistan, l’Irak, l’Ukraine, l’Israël, la Palestine (Gaza), la Libye, la Centrafrique, le Nigéria, la Tunisie, le Cameroun, le Mali… Et les pays occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis sont les plus «prisés» par ces terroristes et jihadistes à travers des prises d’otages, des enlèvements, des assassinats, des attentats contre les avions, des poses de bombes… Histoire de faire chanter ces pays pour obtenir des rançons ou de défier leur hégémonie planétaire.

D’ailleurs, il est aisé de comprendre le durcissement de ton du côté de la France dont des journalistes et autres personnes ont été enlevés à travers le monde, tués, violés, séquestrés… C’est pour cette raison que dans le Sahel, le pays de François Hollande, la France, a renforcé ses stratégies de lutte contre la criminalité transfrontalière, le terrorisme, le jihadisme… Cela, à travers le lancement de l’Opération Barkhane le 1er août 2014, dirigée depuis le Tchad, à Ndjamena, et l’arsenal français qui se trouve en Afrique sub-saharienne redéployé ces derniers mois. À l’opposé de Serval -mission cantonnée ici au Mali- l’idée de l’armée française est d’être en mesure de passer d’un pays à l’autre de manière plus fluide et plus rapide. Force antiterroriste de 3 000 hommes, avec un contingent de 1 000 hommes à Gao et 1 200 au Tchad, Barkhane reprend les méthodes actuelles de l’armée américaine.

Justement, en ce qui concerne les Etats-Unis d’Amérique, le président Barack Obama «serait très fâché, hors de lui», suite à la récente décapitation du journaliste américain, James Foley, en Irak. Un feuilleton qui intervient après le bombardement des positions jihadistes, qui ont du coup perdu du terrain face aux forces loyalistes irakiennes. Obama serait aussi dans tous ses états en apprenant la fin tragique d’Hervé Gourdel, le randonneur français enlevé en Algérie par des jihadistes.

Avec cet autre assassinat crapuleux de Gourdel, dénoncé à travers le monde, les présidents Obama et Hollande et leurs alliés ont décidé de passer à la vitesse supérieure en se donnant la main pour stopper l’ascension fulgurante du jihadisme et du terrorisme à travers le monde. Cela, afin que ces réseaux mafieux et «diaboliques» ne continuent plus à faire des morts et des morts, alors que la Communauté internationale, notamment africaine, est en train de faire face à la «tragédie Ebola». Et cela, dans la plus grande douleur et pour le malheur de nos populations !

Bruno E. LOMA

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