Terrorisme au Mali : Qui veut réhabiliter Iyad Ag Ghaly ?

La traque d’Iyad Ag Ghaly est vivement souhaitée, mais jusque-là, le leader terroriste n’est pas inquiété. Pis, des actions sont menées en sourdine pour le réhabiliter.

Considéré à juste raison comme un dangereux terroriste par plusieurs pays occidentaux (sa tête est mise à prix par les Etats Unis, Ndlr), Iyad Ag Ghaly continue de narguer le Mali et la communauté internationale. Parrain du trafic de drogue et des prises d’otages, l’ancien chef rebelle touareg a été de tous les coups pour déstabiliser notre pays ce, malgré les privilèges dont il a bénéficié.

Ainsi, contre toute attente, en 2012, Iyad pilote une coalition de terroristes et trafiquants de drogue pour prendre le contrôle des villes du Nord. La suite on la connaît, ils ont imposé leur loi et ont commis les crimes les plus inimaginables.

Malgré les multiples démarches entreprises pour le faire revenir à la raison, le terroriste a persisté dans sa folie terroriste et criminelle. Très proche des grands terroristes comme Belmoctar, Abou Zeid et autres, Ag Ghaly n’a cessé de persévérer dans son aventure, celle de dominer le Mali par la terreur. La création de son mouvement terroriste Ançar Eddine est la preuve de son ambition de nuire au pays entier.

De ce fait, il ne s’était pas limité à occuper le Nord, il voulait installer sa puissance sur tout le Mali. Mais son aventure a pris fin aux portes de Konna. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à préparer des actes terroristes ciblés contre les positions de forces armées maliennes et alliés. Aidé en cela par sa parfaite connaissance du désert.

Les secrets d’une réhabilitation
Pendant que la reconquête bat son plein, Iyad fait croire par le biais de ses complices son repli sur le Darfour en compagnie de plusieurs autres terroristes. Ce qui a porté ses fruits, car, sans preuve, même le président par intérim, Dioncounda Traoré, y croyait fermement. Après vérification, nous avons appris eu la confirmation que le très futé terroriste n’a jamais quitté l’Adrar des Ifoghas.
Pendant qu’il utilise les services de mercenaires sur le front, lui se la coule douce dans les campements comme un prince. Pour ce faire son cousin Alkidaliya joue le premier rôle sur le terrain. Dans la foulée, les services de renseignements français louent ses services pour obtenir la libération des otages, il s’investit discrètement. Depuis, Iyad bénéficie de protection et voyage même dans certains pays voisins sans être inquiété.

Pendant que l’opération Serval traque les jihadistes, lui anime des meetings dans plusieurs villages, hameaux et fractions de la région de Kidal. Comme si cela ne suffisait pas, auparavant, il veut être impliqué dans les négociations. A défaut de participer, il donne quitus a ses compagnons de créer un mouvement qui a participé aux accords de Ouagadougou.

Deux de ses lieutenants sont parvenus à se faire élire députés. La nouvelle est de travailler à faire passer aux yeux de l’opinion nationale qu’Iyad Ag Ghaly a abandonné le jihad et le terrorisme. Et pour asseoir cette thèse, mardi dernier un site d’information annonce son arrestation, avant d’être démenti par le ministre de la Défense. Ce qui est fait à dessein et sonne comme un ballon d’essai.
En tout cas, au sein de l’opinion nationale, toute démarche tendant à réhabiliter le terroriste Iyad Ag Ghaly sera vouée à l’échec. Les Maliens qui ont pardonné les crimes causés par ce dernier lors la rébellion de 1990 ne pourront jamais accepter le même scénario au nom d’une quelconque réconciliation. Et cette fois-ci, il doit payer définitivement pour ses crimes.

Alpha Mahamane Cissé

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