Terrorisme au Mali : Pourquoi Amadou Koufa et Iyad courent toujours ?

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Dernier acte terroriste en date au Mali : l’embuscade qui a ôté la vie à trois gendarmes dans la région de Mopti mercredi dernier. Ce drame rallonge la liste des faits d’armes des terroristes en chef Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa qui courent dans la nature malgré la multitude de forces luttant contre le terrorisme au Mali. L’incapacité de ces forces à mettre des sanguinaires sans assise populaire hors d’état de nuire pose plus de questions que de réponses et souligne, à la limite,  l’impertinence de la stratégie du Mali et ses amis.

 

La capacité d’action d’Amadou Koufa et d’Iyad Ag Ghali réside en partie dans une méfiance qui ne dit pas son nom entre le Mali et ses amis qui l’aident à lutter contre le terrorisme. C’est dans ce contexte un peu tendu qu’il faut comprendre la demande de la partie malienne d’un plan de retrait de la mission onusienne.

Les progrès réalisés sur le terrain dont les autorités maliennes ont parlé ne sauraient justifier une telle requête, au moment où les attentats sont quasi réguliers, intervenant presque tous les jours sur le territoire national. Si des patrouilles mixtes sont organisées par les forces de sécurité maliennes et les casques bleus, les choses n’ont pas toujours été faciles.

Les Maliens sont restés sur leur faim, croyant, à tort ou à raison, que les soldats onusiens allaient appuyer l’armée nationale pour booster les groupes terroristes hors du pays. Mais il n’en a pas été ainsi ! Le mandat plusieurs fois renouvelé de la MINUSMA a été le premier obstacle à cette attente populaire que de folles rumeurs alimentent.

Ainsi, il faut voir dans la demande du retrait de la MINUSMA les échos des cris d’une partie de la population malienne qui accuse les forces étrangères de « pollution morale ». Même un leader religieux connu pour ses rapports étroits avec le pouvoir avait vertement tancé les casques bleus dont l’efficacité dans la lutte contre le terrorisme est douteuse aux yeux de certaines figures de la société civile malienne.

Entre temps, rien ne semble arrêter les djihadistes qui continuent à opérer partout sur le territoire malien. Pas même les forces françaises de l’Opération Barkhane qui ont détruit plusieurs cellules terroristes dans les régions du Nord, sans arriver à mettre la main sur Iyad Ag Ghali que l’on signale souvent dans la région de Kidal.

Dans cette contrée rebelle, les Français ont plus de poids que l’armée malienne ; donc la responsabilité de la traque d’Iyad leur incombe. Ici, le règne des groupes rebelles légitimés par des pays amis, quoique le Mali ait été une démocratie, en dit long sur les origines de l’enlisement.

Hélas, on est loin d’une mise en commun des moyens entre les forces luttant contre le terrorisme au Mali.  Et cela n’est pas près d’être réalisé même avec un accord de paix! Les difficultés de l’application de l’accord de paix d’Alger sont en effet considérées par l’ONU et les groupes armés comme un obstacle à la mutualisation des forces qui sont actives contre les djihadistes.

En clair, c’est le choix des acteurs de la lutte contre le terrorisme qui est en cause. Ni les forces de sécurité maliennes ni les forces françaises de l’Opération Barkhane, encore moins l’appui des casques bleus, n’ont été en mesure de débusquer les cerveaux des groupuscules terroristes.

Soumaila T. Diarra

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