Depuis quelques années, disons du temps de la première République dirigée par feu Modibo Kéïta à nos jours, le nord du Mali, fait l’objet de convoitises de la part non seulement de voisins prétentieux aussi insoupçonnés telle que l’Algérie et d’autre pays Africains et hors du Continent. L’opération de matraquage du Commandant Diby Sillas Diarra à l’époque, est restée gravée dans la mémoire des petits fils de Fihroun et autres figures emblématiques qui ont défendues la cause des Touareg dans notre pays et sous le joug du colonisateur français.
Plusieurs fois revenu au devant de l’actualité, cela par tous les régimes qui ont dirigé ce pays à celui du Génral Amadou Toumani Touré aujourd’hui, comme un mal récurrent, l’irrédentisme Touareg revient toujours au galop. Et de façon très forte sans que des solutions idoines ne soient trouvées à ce casse-tête chinois que représente ce phénomène dont les initiateurs avancent le prétexte fallacieux de manque de développement des régions du nord Mali : Gao-Tombouctou et Kidal. Si le Président Moussa Traoré, Général de son état, patriote jusque dans la moelle épinière, un vrai militaire, a tenté la formule de la carotte et du bâton qui lui a réussi un moment avant que son régime ne chute en 1991, fasse à une opposition visiblement le vent en poupe pour venir occuper son fauteuil, son successeur, Alpha Oumar Konaré, fin politicien a procédé lui aussi à travers son mémorable Premier Ministre de l’époque, Ibrahim Boubacar Kéïta, par la manière forte pour régler ce irrédentisme Touareg, rien n y fait, cela n’a pas marché.
Depuis 2006 au cours du premier quinquennat de ATT, le même phénomène ressurgit avec les attaques de casernes avec son corollaire de tueries et dégâts matériels importants. Il est vrai que le Président de la Transition, Amadou Toumani Touré, lui, après un bref passage à Kouloubade 1991 à 1992, revenu aux commandes de l’Etat par la voie des urnes en 2002 et qui vient de se maintenir cette année encore pour un second et dernier mandat, tente vaille que vaille, d’éviter un embrasement que souhaitent bien de citoyens. N’est-ce pas pour cela que l’année dernière, il préféré signer les accords qualifiés de la honte à Alger pour éviter la guerre. Quelle guerre ? Et contre qui me direz-vous ? Contre nous même ! Cela ne vaut pas la peine.
Au moment où les dits accords d’Alger sont entrains d’être appliqués, que Bahanga et son acolyte Hassan Fagaga et leurs mercenaires, reprennent le chemin du maquis pour des fins qu’eux seuls savent. Ce jeu du chat et de la souris des Bahanga, Fagaga ainsi que leurs mentors va durer combien de temps ? Une question qui exacerbe tous les esprits. Que veulent ces terroristes ? A quoi joue l’Algérie, ce pays que le nôtre a aidé à obtenir son indépendance en acceptant que ses combattants s’entraînent, s’équipent sur notre sol ? Un régime de Bouteflika aux comportements ambigus dans cette énième crise des terroristes.
La complicité certes, du régime de AbdelAziz Bouteflika sera difficile à prouver matériellement pour nous autres observateurs et analystes. Qu’à cela ne tienne, la manière saugrenue dont fait montre Alger dans la gestion de notre crise du nord, pousse à penser à ce complot d’un pays qui se dit ami et qui de surcroît aussi, est confronté à un phénomène de terrorisme résiduel qu’il n’arrive pas à éradiquer. Dans ce cas, qu’El Jazaïr, balaie devant ta cour ! Et si le gouvernement d’Alger ne peux pas nous aider à éteindre définitivement notre feu, de grâce qu’il n’en ajoute pas !
Aux lendemains des enlèvements de militaires maliens par les rebelles de Bahanga, qu’est ce que Alger a fait pour le régime de Bamako ? Si ce n’est faire semblant de traquer Bahanga et sa troupe.
Aussi, Alger à en croire certaines sources, se contente de recommander à Koulouba de négocier avec les terroristes. L’ironie du sort, le largage, la semaine dernière, des vivres pour nos troupes qui se trouvent sur le théâtre des opérations, a été si l’on en croit certaines informations, une moquerie d’Alger vis-à-vis du gouvernement de Bamako et du peuple malien. Heureusement que nos amis américains sont là pour essuyer l’affront. Car, le fait seulement qu’Alger permette à Bahanga et à ses hommes de se replier sur son territoire, démontre sa mauvaise foi et son hypocrisie criarde et inadmissible dans une Afrique qui se mondialise. Car, aucune Nation forte, puissante économiquement ne saurait se développer, sans les autres. Surtout ses voisins immédiats.
Comme dit cet adage : « Lorsque tu vois la case de ton voisin se brûler, il faut l’aider sous peine de voir les flammes ravager la tienne ». J’espère que le régime Bouteflika réflichira sur ce conseil de sage. Après toute analyse, le régime de ATT n’a plus droit aux calculs et autres ménagements. Koulouba doit s’assumer comme j’ai eu à le dire dans nos précédentes éditions. Au cas contraire, comme dit cet adage : « trop pousser s’arrête au mur ». En clair, le peuple malien a longtemps été humilié, il réagira un jour brutalement sans sommation.
Autrement dit, le syndrome d’un mars 1991, disons un véritable tsunami, n’est pas à écarter au moment où, l’économie du pays est presque arrêtée, les caisses de l’Etat aux contenus médiocres, prennent un sacré coup avec cette crise du nord, des opérateurs économiques désemparés fasse à une furia de cadres de l’Etat devenus, hommes d’affaires au vu et au su de tout le monde, la chute continuelle des prix du coton sur le marché mondial, des ménages qui mangent à peine une fois par jour pendant que les thuriféraires du régime se la coulent en douce avec une insolence inqualifiable à travers des dépenses onéreuses, achat de voitures de dernières générations commandées directement à l’usine tout comme des dizaines de maisons, voire des châteaux qui sont en construction ça et là sans que ceux qui sont accusés de détournements de deniers publics, ne soient inquiétés.
Pourtant, c’est cette même oligarchie qui avait été dénoncée en son temps par les tombeurs du régime de l’UDPM. C”est-à-dire se servir au lieu de servir le peuple. Pourtant à entendre parler certains cadres ou hommes politiques de ce pays à la recherche du pouvoir, leur discours se résume à ceci : « Notre credo est de servir, non pas nous servir ». En tout cas, telle semble être la volonté du Chef ATT mais hélas, l’homme n’a pas encore obtenu de vrais baroudeurs capables de mettre ce pays sur les rails en combattant de façon farouche la corruption et l’injustice qui minent allègrement le Mali. Pire, ces cadres véreux dès qu’ils accèdent au pouvoir, la suite, on la connaît.
Si ma mémoire est bonne, des cadres de ce pays, des patriotes, ont régné ici, en gardant leur dignité qui consistait à rester égal à eux même car suiviste de l’éducation familiale qui précise que « le denier public est sacré, cela ne se détourne. Ces cadres disais-je, sont demeurés intègres et vivaient modestement de leurs salaires ou indemnités déclarés sachant bien qu’ils ne seront pas riches et qu’ils doivent se contenter du train de vie des hommes honnêtes qu’ils sont.
Pour revenir à cette crise latente dans les régions du nord, l’ingratitude et le terrorisme d’Etat de l’Algérie à l’égard de notre pays, ne saurait continuer. Elle saute aux yeux et pourrie l’atmosphère des relations entre les deux pays même si nos autorités elles, préfèrent garder le profil bas et poursuivent leurs efforts afin de solutionner la crise qui prévaut dans le nord du pays. Il faut que cela cesse. Si le régime d’Alger ne peut pas trouver de solutions idoines à l’irrédentisme Touareg, apporter avec sérieux et clairvoyance son aide à une paix pérenne dans l’intérêt de toutes les parties, qu’elle soit au moins franche et sincère ou qu’elle se tienne à l’écart au lieu de s’immiscer dans nos affaires intérieures. Sinon, si les choses ne tiennent qu’au peuple malien, entre nous Maliens, nous nous connaissons.
Nous pourrons trouver une solution à cette crise latente. Ibrahim Ag Bahanga, Hassan Ag Fagaga et les autres Iyad Ag Ghaly, Ahamada Ag Bibi, sont des maliens qui ont droit à tout, comme nous autres. Et si ceux qui sont au pouvoir à Koulouba, ne sortent pas de leur gong comme ils sont entrain de le faire avec intelligence, à ce que je sache, les langues se délient et les esprits se chauffent à chaque fois que la tension monte, à chaque fois qu’il y a attaque ou enlèvements. Dans ce cas, il faut un jour, craindre le pire. Ce que le peuple n’est plus prêt à vivre. Déjà, l’hypocrisie, l’ingratitude et le terrorisme d’Etat d’Alger sont évoqués dans bien de salons de Bamako. Même dans les grins des jeunes, fer de lance de la Nation. Cela s’appelle une bombe à retardement.
Bokari Dicko
21 septembre 2007
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