TENSION AU NORD MALI : Le Mali victime d’une querelle que la Libye et l’Algérie se livrent à distance

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Du côté de l’Algérie, les masques sont tombés : Ce sont les autorités de ce pays qui ravivent les tensions dans le septentrion de notre pays. En effet, ce n’est plus qu’un secret de polichinelle : L’Algérie mécontente de l’ouverture du consulat Libyen aurait incité les ex-rebelles de notre pays à prendre les armes.

Si vous acceptez que la Libye installe son consulat à Kidal, vous serrez responsable de tout ce qui pourrait se produire dans cette zone ", voilà en substance les propos tenus par un diplomate algérien à une haute autorité de notre pays lors des négociations entre la Libye et le Mali par rapport à l’ouverture du consulat Libyen dans le septentrion de notre pays.

La menace était très claire et pas du tout voilée en même temps que le message : " Si vous laissez la Libye ouvrir un consulat au Nord, nous allons déstabiliser cette zone de votre pays ". Nos autorités ont-elles pris la menace pour une plaisanterie de mauvais goût ? Toujours est-il que la Libye a été autorisée, on s’en souvient, à ouvrir sa représentation diplomatique dans la huitième région économique de notre pays. Et depuis la tension est montée d’un cran dans le septentrion malien.

L’Algérie décide  de sévir !

Mécontent du traitement réservé à leur doléance, sous forme de menace, le pays de Bouteflika a donc décidé de sévir et mettre sa menace à exécution. Pour rien au monde les Algériens ne pouvaient accepter de cohabiter avec la Libye et surtout qu’eux ils ont déjà un consulat à Gao à quelques kilomètres de Kidal. Ce qui rajoutait dans la crainte des Algériens. Car, disait-on, en s’installant à Kidal, la Libye allait, non seulement maîtriser d’une certaine manière le Nord Mali, mais aussi toute la bande sahelo-saharienne et du coup les agissements de l’Algérie dans cette zone. Il fallait donc tout faire pour éviter cet état de fait.

Les choses se sont accélérées avec la visite au Mali de Kadhafi lors du Maouloud 2005. Lors de ce séjour, comme le disent certains observateurs, le Colonel aurait rencontré séparément certains leaders de la rébellion malienne parmi lesquels Hassan Fagaga lui-même. C’est cet entretien (seul à seul sans la présence d’aucune autorité malienne) duquel rien n’a filtré qui a mis le feu aux poudres. Car en plus de l’ouverture du consulat, se sont dits les Algériens, les autorités maliennes permettent tout à Kadhafi et à ses hommes. Une information du reste confirmée par la présence, plusieurs jours après le départ de Kadhafi, d’officiers libyens à Kidal.

L’Algérie a donc compris qu’il fallait agir et vite. C’est ainsi que, selon nos sources, le plan machiavélique et criminel de déstabilisation du Nord-Mali  a été mis à exécution. Profitant de la rupture de banc du colonel Fagaga, les autorités algériennes ont consulté certains de ses proches pour les inciter à la révolte. Les attaques du 23 mai dernier donc ont été planifiées et mises à exécution.

 

L’Etat ingrat  de l’Algérie attaque  le Mali  

 

Comme nous l’écrivions la semaine dernière, notre voisin, l’Etat Algérien n’est ni plus ni moins qu’un Etat ingrat. En tout cas, en acceptant que la presse algérienne publie certaines inepties sur notre pays, l’Algérie cautionne ce que les Algériens pensent, à tort, de notre pays.

Comment l’Algérie (à travers sa presse) qui est à la base de toute l’insécurité que le Nord de notre pays vit en ce moment peut qualifier le Mali d’Etat voyou ? Comment un pays aux côtés duquel nous avons lutté pour l’acquisition de son indépendance peut nous traiter de la sorte ? Comment le président actuel de cet Etat voisin peut fermer les yeux sur de telles inepties ?

Notre pays, faut-il le rappeler, a hébergé Abdel Aziz Bouteflika pendant longtemps à Gao (base arrière de la résistance Algérienne) et l’a soutenu tout le long de la guerre de libération de son pays. Et c’est ainsi qu’il nous paie. C’est d’ailleurs le pays de Bouteflika qui, incapable de gérer ses opposants, a fait du Nord de notre pays une zone dangereuse. Les combattants du GSPC qui fuient le pays se retirent dans les collines algériennes et maliennes et c’est à cause de la légendaire hospitalité malienne que nous les laissions " survivre " dans ces zones.

En ce qui concerne la recrudescence de la violence, elle-même, en Algérie, c’est sous Bouteflika que cela a été constaté. Les massacres les plus meurtriers en Algérie, c’est sous lui qu’ils ont été perpétrés. L’Algérie n’est ni plus ni moins qu’un pays terroriste et voyou. Le Mali non !

Le Mali est l’un des pays les plus stables de la sous-région malgré les agissements des éléments algériens qui souvent, effectuent des attaques jusque sur notre territoire.  

Comment donc le quotidien d’Oran, sous la plume d’un certain Ahmed Bentaous peut écrire de tels mensonges sur un tel pays : " Le Nord-Mali, sanctuaire du terrorisme et du grand banditisme, la véritable nature du régime malien et l’ambivalence de sa politique régionale : un Etat voyou qui, tout en s’attribuant les vertus de la démocratie et de la bonne gouvernance, compose avec le terrorisme… C’est dire que les autorités de Bamako ont fait preuve de laxisme et de complicité, et leur responsabilité, pleine et entière dans cette affaire, s’est confirmée jusqu’à la libération des otages moyennant le payement par l’Allemagne d’une rançon de 6 millions d’euros… La suite des événements a révélé que les terroristes du GSPC ont bel et bien bénéficié…de complicités ".

Le journal poursuit, " Autrement, comment auraient-ils pu disposer de réserves de nourriture, d’eau, de véhicules et de carburant pour survivre aussi longtemps… Tout ceci tend à corroborer la thèse de l’existence, depuis au moins deux années, d’un sanctuaire du terrorisme et du grand banditisme dans le Nord-Mali… "

Et au confrère d’ajouter : " En l’absence d’un pouvoir malien effectif capable d’administrer l’ensemble du territoire, le phénomène de circulation des armes dans ces contrées désertiques du Nord, connu des services de sécurité maliens, a pris ces derniers temps des proportions énormes. Cette tolérance des autorités maliennes a fait que certains groupes terroristes, jouissant d’une grande mobilité aux frontières, se sont transformés en véritables fournisseurs d’armes, provenant surtout des zones de conflits africains… ". C’est sans commentaire dans la mesure où il n’y a eu aucune réaction officielle sur ces graves accusations.

C’est véritablement le voleur qui crie au voleur. L’Algérie, un pays cité dans tous les documents du monde comme un Etat terroriste qui nous qualifie nous d’ " Etat voyou ". C’est le monde à l’envers. Les Algériens ont vite oublié les attentats perpétrés en Algérie et à travers le monde par des citoyens algériens ? Ont-ils oublié la montée de l’islamisme dans leur propre pays ? Quel jour, le nom d’un seul malien a été cité dans une attaque ou dans un quelconque acte terroriste.

Au contraire, c’est en voulant aider ce pays à lutter contre le terrorisme radical qui s’est royalement installé à Alger à Oran, en Kabylie que le Mali voit son nom cité dans des histoires Algéro-Algériennes, comme la prise d’otages des citoyens Allemands à laquelle le Mali a trouvé une issue heureuse. Alors, chers frères, arrêtez de distraire les gens, C’est l’Algérie qui est un Etat ingrat.

L’Algérie ne laissera donc aucun répit à nos autorités tant qu’elles entretiennent des relations avec la Libye. C’est à elles de faire un choix.

Moussa TOURE

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