Tenenkou, Youwarou et Douentza: Eternels victimes des rébellions, toujours oubliés dans le cadre de la réconciliation

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touarègues brandissant des drapeaux de l'Azawad  Douentza
Ici des jeunes femmes touarègues brandissant des drapeaux de l’Azawad face à un soldat français montant la garde devant un camps abritant les militaires maliens rejetés par la population civile de Kidal. (PH/DR)

Au moment où notre pays s’apprête à lancer les vastes chantiers de la réconciliation, il est important d’attirer l’attention des différents acteurs sur un certains nombre de comportements déplorables de la part de l’Etat malien.

 

Ces comportements, constatés dans le cadre de la gestion des différents processus de réconciliation nationale, ont marqué la fin des nombreux conflits armés du nord. Des comportements qui sont de nature à augmenter la frustration des populations de certaines localités et contribuent, à n’en pas douter, à la crispation des relations intercommunautaires dans les zones de conflit.

 

 

Il s’agit du sort réservé aux populations de certains cercles de la région de Mopti, qui ont toujours été le théâtre  de graves violations des droits de l’homme, à la suite des rébellions successives qui ont eu lieu au nord de notre pays. Parmi ces cercles, on peut citer Tenenkou, Youwarou et Douentza qui partagent les mêmes aires culturelles que les régions du nord.

 

 

Malgré le fait que les populations de ces différents cercles ont toujours payé un lourd tribut aux différentes rébellions, force est de constater que leurs préoccupations n’ont jamais  été suffisamment pris en compte dans les différents processus de réconciliation national. Pour preuve, au cours de la précédente rébellion, ces trois cercles étaient passés sous occupations.

 

 

Comme en témoignes les nombreux cas de violations des droits de l’homme enregistré sur le territoire de ces trois cercles. Alors que l’on parle de réconciliation nationale, à Bamako, la violence est presque quotidienne dans ces différents cercles. On peut même croire que ces populations ont toujours été laissé pour compte face aux conséquences des rebellions successives qui ont marqué la vie des régions nord du pays. La rébellion de 2012 n’a pas fait exception à cette règle.

 

 

A titre de rappel, à Doungoura, le massacre d’une vingtaine de civils a eu lieu le 18 mars 2013 dans la commune du Karéri.  Ce jour, des bandits armés ont attaqué les véhicules des forains sur l’axe Léré-Dioura. Les victimes ont été ligotées et égorgé ou fusillé les yeux bandés. Les éleveurs, en général des peuls, vivent toujours les traumatismes liés aux exactions des rebelles du Mnla, du Mujao et autres bandits et narcotrafiquants de tous acabits.

 

 

Embuscades, braquage, enlèvement de bétails et vols de motos sont autant d’actes de violations des droits de l’homme dont les ressortissants de ces différentes localités sont toujours victimes. Selon les témoins,  la ville de Youwarou a subit plus de 21 incursions des bandits armés du Mnla  pendant la crise de 2012.

 

 

Bon an, mal an, la situation est toujours la même pour les populations de ces trois cercles, terrain de chasse soit, des groupes armés du ou des bandits venant du nord. Malgré ces constats très amers, force est de constater qu’en matière de réconciliation, les trois régions du nord, à savoir : Gao, Tombouctou et Kidal sont les plus privilégiés, laissant la région de Mopti sur la bas côté de la voie de réconciliation.

 

 

Comme signes avant coureurs, avec le retour progressif des populations déplacées du nord, la plupart des organisations humanitaires ne jurent que par les régions du nord (Gao, Tombouctou, Kidal)  pour leur intervention. Alors que c’est la région de Mopti qui a accueil le maximum de populations déplacées pendant la crise de 2012.

 

 

Par exemple dans le cadre des initiatives visant à stimuler un retour effectif de l’administration dans les zones occupées pendant la crise, le gouvernement a octroyé une indemnité de deux cent cinquante mille (250 000) F CFA aux fonctionnaires. Constat, cette mesure n’a pas concerné les fonctionnaires de la région de Mopti.

 

 

En tout cas, pas les enseignants si l’on en croit le Proviseur du Lycée de Tenenkou. Conséquences, beaucoup d’agents de l’Etat manquent encore à l’appel dans les trois cercles. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la paix et la sécurité va de pair avec la justice et l’équité des droits pour tous les fils du même pays.

Abdoulaye Ouattara

 

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