Taoudéni : Mineurs chassés par des hommes armés : Silence de mort des autorités !

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De mystérieux hommes armés ont sommé des pauvres mineurs de quitter les carrières de sel à Taoudéni. Tristes, vilipendés et plongés dans un désarroi total, ils n’ont eu droit à aucune déclaration de consolation, ni de considération, à fortiori un geste de solidarité de la part des autorités. 

 

Les faits remontent au jeudi 20 février 2014 à Taoudéni, où à la surprise générale, des centaines de  mineurs artisanaux ont été contraints de quitter les lieux par des hommes armés inconnus à bord d’un pickup.

 

 

Mais, où étaient les forces armées du Mali et ses alliées ?

Face aux diktats de ces bandits armés, ces pauvres n’ont fait qu’obéir aux ordres et se sont dirigés vers Tombouctou et dans les communes rurales de ladite région afin d’échapper au pire.  Ces hommes armés n’ont pas été identifiés. Le véhicule décrit par les pauvres mineurs n’arborait pas le drapeau noir des djihadistes d’Aqmi.  Et les rebelles touaregs du Mnla et les combattants du Mouvement arabe de l’Azawad (Maa) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad(Hcua) ont tous affirmé  n’être pour rien. Alors qui sont-ils ?

 

 

L’enfer sur terre

La localité de Taoudéni est, depuis des siècles, le site d’une importante exploitation des mines de sel gemme. C’est à cet endroit que l’on confectionne les fameuses plaques de sel qui sont encore vendues au sud du pays, jusque sur les marchés de la région de Mopti.

 

 

A l’époque du commerce transsaharien, ce sel était transporté dans une grande partie de l’Afrique de l’Ouest, par des caravanes de dromadaires. Ces caravanes ainsi que les expéditions qu’elles forment sont appelées Azalaï en langue tamasheq. Certains mineurs exploitent la mine pour nourrir leur famille, tout en étant obligés de passer par les Azalaï pour vendre le sel.  Les conditions de vie des mineurs sont particulièrement éprouvantes dans cet environnement hostile. Ils sont entièrement dépendants des caravanes auxquelles ils troquent nourriture, eau, combustible contre du sel (un litre d’huile pour trois plaques de sel par exemple, alors qu’un mineur doit extraire au moins 12 plaques par jour pour rembourser ses dettes). L’enfer sur terre !

 

 

Le silence de mort des autorités            

Sans accompagnement ni assistance des autorités, les mineurs travaillent sans équipement de protection, souvent pieds nus, avec des outils rudimentaires identiques à ceux employés depuis des siècles. L’appétit vorace des groupes armés en ajoute à leur malheur sur la terre de leurs ancêtres.

 

 

En s’attaquant à de pauvres mineurs noirs du Sahara malien, ces assaillants ont planté un couteau dans le cœur d’un mode de vie presque sacré.

Ils ont aussi porté atteinte à une économie de survie qui a résisté à tous les bouleversements historiques. En tout cas, si la presse internationale et nationale ont fait l’écho de la nouvelle du forfait de ces bandits armés sur des pauvres mineurs, les autorités actuelles n’ont fait aucune déclaration de condamnation allant dans ce sens. Pis, IBK et son Gouvernement n’ont eu aucun sentiment de pitié à l’égard de ces pauvres chefs de familles qui ont été contraints d’abandonner tous leurs biens arrachés durant des années de travaux colossaux et de sacrifices. Le président de la République, IBK, qui est censé protéger ces mineurs et garantir leur sécurité et biens, n’a pas réagi. Idem pour les membres du gouvernement, aucun d’entre eux n’a brossé un mot de consolation pour ces pauvres qui ont été laissés à leur triste sort.

 

 

La question qui transperce les esprits est la suivante : Ces pauvres mineurs ne sont-ils pas importants aux yeux des autorités maliennes ?

Signalons que, Taoudéni est une localité du nord du Mali située à  quelques 750 km au nord de Tombouctou et dans la partie sud du désert algéro-malien du Tanezrouft, la partie méridionale du Sahara. Ce n’est pas une ville à proprement parler. Là-bas, ne subsistent  actuellement que les ruines de l’ancien bagne abandonné il y a quelques années.

Aliou Agmour Touré

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