Sans Tabou: talataye, la commune rebelle

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N’ayant pas pris part aux deux tours de l’élection présidentielle de 2013, tout comme aux deux tours des législatives de la même année 2013, ni aux deux tours des législatives partielles pour l’élection d’un député de la circonscription électorale du cercle d’Ansongo dans la région de Gao, en janvier 2016, la commune de Talataye vient une fois de plus de se manifester par son intérêt peu affiché à la République. En tout cas, cette commune ne votera pas encore le 20 novembre prochain lors du premier tour de l’élection communale.

Pour les communales du 20 novembre prochain, sur les 19 communes de la région de Gao, dont 7 du cercle d’Ansongo (Watagouna, Bara, Boura, Tessite, et Tine Hama), seule Talataye n’a pas enregistré de candidature. Et pourtant le gouvernement avait manifesté sa volonté d’organiser ces élections de proximité partout à travers le pays où situation sécuritaire le permettait. Malheureusement, à la grande surprise de tous, il ressort des informations officielles que cette commune reste la seule parmi les sept du cercle d’Ansongo à ne pas enregistrer de candidature. Cette position particulière de la commune de Talataye qui s’est illustrée par une mauvaise réputation lors des dernières concertations électorales, dans notre pays, suscite beaucoup d’interrogations des observateurs.

Est-ce à dire qu’aucun parti politique, groupement de partis ou groupement de la société civile de la République n’a manifesté son intérêt pour cette commune ? Ou est-ce que c’est la commune qui ne veut pas de la République ? Ou, faut-il inscrire ce cas particulier dans le cadre des différents arrangements politiques et sécuritaires signés entre les autorités nationales et les groupes armés signataires de l’accord de paix ?

Si lors des législatives partielles, les ex-rebelles de la CMA se sont opposés au vote sous prétexte que « Talataye fait partie de la République fantoche de l’Azawad et non du Mali », la non-présentation de candidature pour les élections communales du 20 novembre prochain interpelle.

D’ailleurs à l’issue du 1er tour des législatives partielles d’Ansongo qui a coïncidé avec les présentations des vœux aux forces vives de la Nation, le Président IBK était revenu maintes fois sur le cas de Talataye où des citoyens maliens, selon ses propres termes, avaient été privés de leur droit de vote. Mieux, il avait instruit au Premier ministre de voir dans quelle mesure cette situation ne puisse plus se répéter.

Mais dans cette histoire, il fait compter avec la mollesse de l’État du Mali qui n’entend pas faire usage de la force pour ramener de l’ordre dans la commune.

Si la non-présentation de candidature dans la commune de Talataye n’était une volonté manifeste des populations pardon de certains individus mal intentionnés encore nostalgiques de la chimérique Azwad de s’opposer à l’organisation de ce scrutin, il s’agira d’un échec et un désaveu pour l’ensemble de la classe politique. Elle qui a dont la vocation principale est la recherche et l’exercice du pouvoir démocratiquement, ne peut se donner le luxe de s’absenter sur une partie du territoire sous un quelconque prétexte.

Au, l’État au plus haut niveau se trouve également interpellé pour n’avoir pas pu réunir les moyens nécessaires afin de circonscrire rapidement à son absence prolongée sur cette partie du pays.

Par Sékou CAMARA

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