Plus de deux ans après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali issu du processus d’Alger, le nord et le centre du Mali continuent d’être à la merci des extrémistes violents avec leurs attaques lâches et barbares sur les symboles de l’État ainsi que la fermeture des écoles. La dispersion des combattants dans la nature avec les armes, dont la frontière avec les djihadistes reste mince, expose tous les jours la vie de nos populations sans défense. Médiation internationale, communauté internationale, MINUSMA où en sommes-nous avec le DDR ?
Malgré la présence des milliers de soldats étrangers dans notre pays (MINUSMA, force Barkhane), le déploiement d’hélicoptères de combat et de drones de surveillance, les narcodjihadistes continuent de perpétrer des attaques barbares contre les paisibles populations, à fermer des écoles, à empêcher la libre circulation des personnes et de leurs biens.
En dépit de la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, la frontière entre groupes armés et djihadistes reste confuse. Même l’ONU présente, à travers la MINUSMA, en sa qualité de garant de la mise en œuvre de l’accord signé et de force d’interposition se noie de jour en jour et même en train d’abandonner sa mission pour se confondre avec les ONG humanitaires. Quant à la force Barkhane, elle s’adapte de mieux en mieux dans la pratique de sa politique de l’autruche.
Entre-temps, les populations continuent de payer les frais de ces différents laxismes.
En dépit de la signature de l’accord pour la paix depuis, en juin 2015, qui avait prévu dans les mesures sécuritaires intérimaires que le processus de cantonnement soit accéléré, nous sommes aujourd’hui face à une détérioration totale de la situation sécuritaire due essentiellement au non-respect de ce calendrier.
L’ONU elle-même reconnait cette lenteur, puisque dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire du Mali, son patron, Antonio GUTERRES, reconnait : « Les progrès accomplis dans l’application des mesures provisoires de défense et de sécurité ont été lents, en raison du manque de confiance entre les parties signataires, de l’instabilité des conditions de sécurité et de l’absence de critères d’intégration clairement définis, y compris une décision quant à l’harmonisation des grades. Le refus des groupes armés signataires de remettre la liste de leurs combattants demeure le principal obstacle au processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration qui doit débuter le 15 octobre 2017 ».
Le pire, c’est que deux semaines après le dépassement de cette date butoir, la question du DDR n’est toujours pas à l’ordre du jour malgré l’urgence de la question. Et pour cause ?
Lundi dernier, le poste de la gendarmerie nationale de Ouan, localité située dans le cercle de Tominian a été attaqué. Cette attaque qui a fait un mort et deux blessés parmi nos FAMAS est survenue après celle de Dioro.
Le 24 septembre 2017 (vers 21 h), le poste de gendarmerie de Mourdiah (cercle de Nara) avait aussi été attaqué par des hommes armés non identifiés.
En début du mois de septembre, le poste de la gendarmerie de Belenitieni au bord du fleuve sur la route de Sy, à quelques kilomètres de San, avait été la cible de bandits armés. Difficile de savoir jusque-là s’il s’agit des combattants armés ou de vrais djihadistes.
En tout état de cause, il est évident que la violence armée en cours dans le pays n’aurait pas atteint ces proportions si le désarment des combattants avait été effectif, et cela conforment aux dispositions de l’Accord pour qui a prévu cette question dans la période intérimaire.
Par Abdoulaye OUATTARA
Comme aux siècles derniers d’ocupation,
ce sont les occidentaux qui pilotent, orchestrent, formentent leurs magouilles!
Comments are closed.