Table ronde des forces vives : éviter les pièges contenus dans le préaccord proposé par la médiation à Alger

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Négociations de paix pour le Mali: reprise des discussions à Alger
Au premier plan, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, au deuxième plan, l’envoyé spécial du président IBK, et l’ambassadeur du Mali à Alger, lors de la 4ème session de discussions de paix.
RFI/Leïla Beratto

Cette table ronde, selon ses initiateurs, devrait permettre à la délégation gouvernementale aux pourparlers d’Alger d’éviter les pièges tendus par les groupes armés et leurs alliés dans le préaccord, lequel viole la constitution et est loin de préserver l’intégrité territoriale du Mali. Dans ce processus de pourparlers, le gouvernement procède souvent à un jeu de cache-cache avec les forces vives de la nation parce que le préaccord qu’il a sous la main ne fait pas l’unanimité.  Malgré les nombreuses irrégularités ou pièges décelés dans le document lors de la table ronde, le gouvernement fait la sourde oreille. Plus grave, il est retourné à Alger pour la dernière phase des négociations sans tenir compte, dans le préaccord, des préoccupations de l’ensemble de la classe politique et du peuple malien.

«Le chien aboie, la caravane passe» dit-on. Mais l’histoire nous enseigne qu’une telle démarche aboutit très souvent à des surprises désagréables. Le Mali tout entier ne vit –il pas les conséquences néfastes des précédents accords signés dans ces même conditions ?

En tout cas, après analyse, les participants à la table ronde, avec à leur tête, Dr Soumana Sacko, s’indignent de constater que le préaccord, document de base pour la signature d’un accord global de paix, est émaillé de contradictions et d’incohérences ; viole la Constitution, encourage l’impunité  et fait, dangereusement, la promotion de la rébellion en ne tenant pas compte des crimes commis au Nord.

Autres aspects négligés dans ce document, c’est le cantonnement et désarmement des groupes armés. Cela, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, y compris la résolution 2100, du mandat de la Minusma.

En clair, le préaccord porte atteinte au caractère républicain, démocratique, unitaire et laïc de l’Etat malien.

Pour ces raisons, à l’issue de cette table ronde, les forces dites patriotiques, dans un manifeste, rejettent, sans réserve, le pré accord d’Alger parce qu’hypothéquant, en l’état, l’unité nationale, l’indivisibilité du Mali ainsi que le caractère républicain, démocratique, unitaire et laïc de la République. Elles mettent en garde toute autorité publique contre l’acte de parjure et de haute trahison que consisterait la signature, en l’état, du préaccord d’Alger.

Le manifeste issu de la table ronde s’oppose à toute forme ouverte ou déguisée de partition du Mali, de légitimation de la rébellion armée comme mode d’expression politique ou de vassalisation de notre pays et condamne les connivences manifestes, néfastes et illégales entre certaines composantes de la MINUSMA et les groupes armés sécessionnistes. Aussi, les forces vives s’indignent face à la ‘’neutralité’’ de la MINUSMA entre l’Etat malien et les groupes armés, laquelle neutralité est, selon elles, une négation flagrante de la mission officielle de la Force onusienne. Elles exigent, pour ce faire, une clarification et un renforcement du mandat de la MINUSMA pour faire de celle-ci une véritable Force de combat chargée d’épauler, sans équivoque, les Forces Armées et de Sécurité maliennes dans la neutralisation des groupes armés et de toutes les forces négatives menaçant l’intégrité territoriale du Mali ou le caractère républicain et laïc de l’Etat malien.

Autres exigences formulées par les forces vives lors de leur table ronde: le cantonnement immédiat et le désarmement complet, vérifiable et sans condition ainsi que la dissolution sans délai de tous les groupes armés hostiles à l’intégrité territoriale du Mali et au caractère républicain, démocratique, laïc, unitaire et social de l’État malien ; le redéploiement de l’Administration et des Forces Armées et de Sécurité du Mali sur l’ensemble du territoire national ; le lancement ou le rétablissement des mandats d’arrêt nationaux et internationaux contre les leaders politiques et militaires des groupes armés.

Les participants à la table ronde estiment que soient déchus de leurs mandats électifs et poursuivis pour haute trahison, les élus nationaux et locaux ayant rejoint les rangs de la rébellion. S’y ajoutent les officiers déserteurs ayant rejoint les rangs des groupes séparatistes ou jihadistes.

Pour les participants, que tout projet d’Accord sur le Nord soit soumis, avant toute signature, à l’approbation préalable des forces vives de la nation dans un cadre approprié.

A noter qu’il a été décidé au cours des concertations, de tout mettre en œuvre pour qu’aucune base militaire étrangère ne subsiste au Mali dans un délai maximum de cinq ans.

Il est regrettable que ces propositions pertinentes issues de la table ronde n’aient pas été prises en compte par l’équipe de négociation gouvernementale avant son départ à Alger.

Pour atteindre  leurs objectifs, les initiateurs de la table ronde envisagent l’organisation d’un Congrès Extraordinaire du Peuple malien qui sera un cadre de concertation, de mobilisation et d’actions populaires autour de la crise du Nord afin de convenir d’un Plan National de sortie de crise élaboré avec la participation concrète de toutes les parties prenantes qui se reconnaissent dans la Nation et dans la République du Mali, démocratique, laïque, une et indivisible.

Il a été conclu lors de cette table ronde que la  solution de la crise du Nord passe par le dialogue intra et intercommunautaire ; le renforcement des capacités et la présence de l’Etat central capable de faire respecter la loi et l’ordre sur toute l’étendue du territoire national et de mettre en œuvre des politiques et des programmes de développement au bénéfice de tous ; l’effectivité de la décentralisation par le renforcement des capacités locales en relation avec le renforcement des capacités des autorités de tutelle de l’Etat ; le renforcement des capacités opérationnelles des Forcées Armées et de Sécurité ; la démocratisation des structures sociales dans le Nord ; la mise en place d’alternatives et d’opportunités socioéconomiques à disposition de la jeunesse la mettant à l’abri des sirènes du narcotrafic et de l’industrie de la prise d’otages ; la lutte, sans merci, contre la corruption et l’affairisme dans les milieux civils et militaires.

Abou Berthé

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3 COMMENTAIRES

  1. LE PIÈGE EST L’ALGÉRIE
    C”EST CE PAYS QUI EST A LA BASE DE LA CRISE MALIENNE AVEC LA COMPLICITÉ DE CERTAINS CHEFS D’ÉTAT AZIZ DE LA MAURITANIE BLAISE DU BURKINA ET ISSOUFOU DU NIGER QUI S’EST RÉTRACTE APRÈS AVOIR SU L’ERREUR COMMISE.
    L’ALGÉRIE A PROFITE DE LA CRISE LIBYENNE POUR SEMER LA DÉSOLATION DANS NOTRE PAYS AVEC BANDITS ARMES A QUI ELLE A DONNE ARMES ET NOURRITURES POUR NOUS COMBATTRE.
    CES BANDITS SONT VENUS DE LA LIBYE EN PASSANT PAR LES FRONTIÈRES DE L’ALGÉRIE ET DU NIGER AVEC L’ASSISTANCE TECHNIQUE ET LOGISTIQUE DE LA MAURITANIE ET DU BURKINA PAR L’OUVERTURE DES BUREAUX DE COMMUNICATION.
    L’ALGÉRIE EST UN PAYS DE VOYOUS DONT LE PRÉSIDENT BOUTEFILKA EST INGRAT SINON CE BEAU LUI A DONNE TOUT CE QU’ELLE A DE NOBLE MAIS JUSTICE DIVINE SERA SANS PITIÉ ELLE A COMMENCE AVEC BLAISE QUI MÉDITE SUR SON SORT AVANT SON TRANSFÈREMENT DEVANT LES TRIBUNAUX ISSOUFOU N’AURA JAMAIS LA PAIX DANS SON PAYS UN SORT TRAGIQUE ATTEND AZIZ ET BOUTEFILKA.
    LES RAPPORTS AVEC LES VOISINS SONT SACRES IL NE FAUT JAMAIS FAIRE QUELQUE CHOSE A TON VOISIN CE QUE TU N’AIME PAS QU’ON TE FASSE.
    ATTENDONS DE VOIR LA SUITE

  2. Il faut être réaliste. Il y’a trop de confusions dans le raisonnement.
    On ne peut pas parler de décentralisation et forte et de renforcement du pouvoir central.
    On ne peut pas soumettre les accords à l’avis des forces vives sinon c’est imposer l’avis d’une majorité et du coup On revient à privilégier l’avis de la majorité donc du sud. On doit comprendre que la majorité doit lâcher du lest pour que la minorité respire. Sinon, c’est faire de la majorité le mari incontesté et de la minorité l’épouse qui doit obéissance. Les forces vives convaincre par des propositions pertinentes qui permettent au nord de comprendre qu’il peut rattraper son retard économique.

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