Le « vieux » avait été perçu comme un entêté qui refusait de voir la réalité en face. Le « vieux », c’est le président Mamadou Tanja du Niger qui refuse encore de qualifier le Mouvement nigérien pour la justice de rebelle. Pour lui, le MNJ est constitué de bandits armés qui n’ont aucun idéal et que rien, hormis les trafics en tous genres, n’intéresse. Malgré les morts, les mines anti-personnelles, le blocus de Agadès, les déclarations des responsables du MNJ revendiquant le qualificatif de rebelles, le « vieux » est resté ferme sur sa ligne. Et c’est comme tels qu’il les a combattus jusqu’à la récente médiation de la Libye qui devrait aboutir sur un accord politique.rn
Chez nous, c’est sensiblement la même chose. Nous avons à faire à des bandits de grands chemins qui revendiquent pompeusement le titre de rebelles. Ce fut dur de le reconnaître pour les autorités mais elles ont fini par s’y résoudre : Bahanga et sa clique ne sont que de vulgaires terroristes qui ne reculent devant rien pour assouvir leurs désirs. Désirs de puissance que leur procure l’argent gagné en convoyant les véhicules des trafiquants. Désirs de notoriété également dans une société où la stratification sociale entretient le lit de nombreuses frustrations et contrarie des egos souvent surdimensionnés. Ce sont des trafiquants qui gagnent gros et qui ne perdront jamais leur temps dans un cantonnement qui ne leur rapporte presque rien. Il est aujourd’hui établi que par véhicule convoyé, ils gagnaient 6 millions de francs CFA ; ce qui nous rapproche des 60 millions par colonnes de véhicules à convoyés. Le gouvernement a tardé à les traiter comme des terroristes.
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Mais depuis, on peut dire qu’il tient le bon bout. Il ne faut surtout pas se laisser distraire par les illusions qu’entretient Bahanga quant à une possible accalmie ou mieux à un retour de la paix. Il vient d’annoncer, encore, une trêve qui devrait favoriser la libération des otages et prisonniers de guerre et déboucher, selon lui, sur le nettoyage de la zone minée par ses soins. Nos autorités qui semblent prêtes à tout pour ne pas se dédire (on se rappelle que depuis l’année dernière, nos autorités s’arc-boutent sur une hypothétique paix) ont annoncé qu’elles feront tout pour préserver la paix. Grand bien leur fasse. Parce que quitte à être dans une logique de paix, mieux commencer par être logique avec soi-même. Quand on déclare urbi et orbi qu’on a en face des terroristes, on ne baisse pas la garde à la première occasion.
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Lors de la session extraordinaire du Conseil économique social et culturel, le président de cette institution Moussa Balla Coulibaly connu pour son franc-parler a qualifié de lâche le minage du terrain par Bahanga qui ne serait pas digne du vrai guerrier targui. Vérité pure quand on sait que le targui n’est pas un lâche. Vérité pure quand on sait que même les rebelles, les vrais, ont une éthique, ils ont un idéal, ils ont des principes et des causes nobles le plus souvent. Or Bahanga et ses hommes ne méritent pas d’être classés dans cette catégorie de rebelles. Ce sont des maîtres-chanteurs qui ont décidé de pousser le pays au bord de la rupture. Sinon lui, plus que tous les autres, a tout eu de la République. Celle-ci est allée jusqu’à se plier à sa volonté de transformer son hameau en commune. Mais comme on dit chez nous, il y a une limite à trop tirer sur la queue de l’âne. Ils sont des bandits de grands chemins et des rebelles de pacotille. C’est ainsi qu’il faut les traiter ou les maltraiter ; c’est selon.
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Elhadj Tiegoum Boubèye MAIGA
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