Suite aux combats du mercredi à Kidal : Une vingtaine de soldats ont été tués et une trentaine blessés

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            Les forces Armés Maliennes (Fama) ont enregistré dans leurs rangs une vingtaine de morts et une trentaine de blessés à Kidal (nord-est) lors des combats de mercredi contre les groupes armés ayant pris la ville, a indiqué jeudi soir le Ministre malien de la Défense.

 

 

Les affrontements ont causé “des morts et des blessés de part et d’autre. (…) Nous avons une vingtaine de morts malheureusement”, a déclaré le Ministre Soumeylou Boubèye Maïga sur la télévision publique Ortm.

 

 

Parmi les soldats tués, selon lui, figure le Colonel Fayçal Ag Kiba, proche du Général El Hadj Ag Gamou, un officier supérieur touareg loyaliste célèbre au Mali pour ses hauts faits de guerre. “Nous avons une trentaine de blessés, dont une vingtaine sont arrivés à Gao (environ 350 km au sud de Kidal) en fin d’après-midi”, jeudi, a ajouté M. Maïga.

 

 

Il n’a pas fourni de bilan concernant les groupes armés. Plus tôt jeudi, le ministre avait indiqué qu’il y avait également des soldats faits prisonniers, mais “beaucoup moins” que ce qu’ont annoncé les responsables des groupes armés engagés contre l’armée, dont le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla, rébellion touareg).

 

 

Jeudi à Ouagadougou, un porte-parole du Mnla, Mossa Ag Attaher, avait fait état d’une quarantaine de militaires tués, cinquante blessés et 70 faits prisonniers après les affrontements à Kidal. Un autre responsable du Mnla, Moussa Ag Assarid, s’exprimant depuis Kidal mercredi, avait rapporté quatre morts et huit blessés parmi les hommes de la coalition des groupes armés.

 

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Sur la situation de Kidal

Ce que IBK et Mohamed Ould Abdel Aziz ont dit

En visite dans notre pays, le président mauritanien, président en exercice de l’Union Africaine, Son Excellence Mohamed Ould Abdel Aziz a animé, jeudi en fin d’après midi, avec le Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta une conférence de presse au Palais de Koulouba. Nous vous proposons la transcription des principales déclarations des deux chefs d’État

 

Mohamed Ould Abdel Aziz

“Faire la paix, ce n’est pas s’engager dans une guerre”

“Je tiens à présenter mes amitiés au Président de la République du Mali et, à travers lui, à tout le peuple malien, et leur présenter les amitiés du peuple mauritanien. La Mauritanie se porte aux côtés du Mali au regard des solides liens historiques qui lient nos deux pays. Nous entretenons de bons rapports et cela depuis des siècles. Les générations futures ont l’obligation de perpétuer ces liens, cet héritage légué par nos ancêtres.

Ce que vit en ce moment le Mali, nous le vivons tous. Cette insécurité et cette instabilité sévissent dans beaucoup de pays de la sous région. Notre réponse à cela, c’est faire les efforts nécessaires pour d’abord apaiser les esprits. C’est un rôle qui nous revient à nous, dirigeants, mais aussi à vous, journalistes. Nous nous devons toujours d’apaiser les esprits et d’éviter d’enflammer les situations. Ce sont des situations qui ont toujours été d’actualité malheureusement en Afrique et on ne peut les surmonter qu’avec le dialogue, les discussions et avec des rencontres. Et c’est ce que nous allons faire et nous allons continuer à le faire Inch Allah. Avec l’aide de Dieu, nous allons surmonter ces difficultés qui sont des difficultés passagères. C’est vrai qu’il y a eu des pertes en vies humaines, c’est malheureux mais ce sont des situations qui arrivent. Nous devons faire l’effort nécessaire de les surmonter. Ce sont des efforts que nous devons tous faire pour rétablir la paix et la sécurité dans notre région. C’est toute la région, toute l’Afrique qui bénéficiera de la paix, de la sécurité et la stabilité au Mali.

Le Mali peut et doit s’attendre de tout de la Mauritanie. Tout ce que le Mali peut endurer touchera directement la Mauritanie. Donc on ne peut épargner un effort, une contribution, un engagement, pour apaiser et pour sortir le Mali de cette situation.

Nous sommes aux côtés du Mali, nous sommes prêts à nous engager aux côtés de nos frères maliens pour régler ce problème. Mais il faut qu’on sache une chose : traiter ce problème, faire la paix, ce n’est pas s’engager dans une guerre, parce que tôt ou tard on aura besoin de discuter de dialoguer.

Nous sommes aux côtés du Mali pour arriver à cette fin qui doit ramener la paix dans la région, qui doit ramener la sécurité et la stabilité. On ne se dérobe pas c’est le voisinage qui le commande. Ce sont les relations historiques et ancestrales aussi qui le dictent.

Nous vivons ce que vivent nos frères maliens et nous subissons les peines qu’eux. Je crois que les efforts doivent être des efforts partagés.”

 

Ibrahim Boubacar Kéita

“Que l’on ne s’en prenne pas à nos amis, à ceux qui sont venus pour nous aider”

“Nous avons dit que nous ne souhaitons pas qu’il n’y ait pas d’amalgame. Qu’il n’y ait pas de stigmatisation d’aucun de nos frères, d’aucune de nos sœurs.

Ce pays grâce à Allah (Sbw), depuis des siècles, est un pays de blancs et de noirs. Dans toutes nos familles nous sommes métissés et nous n’avons jamais connu ici de différentiation par rapport à cela. Qu’au jour d’aujourd’hui nul ne l’oublie.

Nous ne saurions tolérer que personne s’en prenne à son voisin, à son plus que frère. C’est cela qui est recherché; évitons cela.

Évitons également de jeter le bébé avec l’eau du bain. Evitons également que l’arbre cache la forêt. Nos amis de la MIinusma, je dis bien nos amis de la MIinusma, nos amis de Serval, sont en mission ici au Mali, pour aider le peuple malien à se retrouver, pour aider l’État du Mali à reprendre en main les choses qui nous avaient échappé et qui, dans bien des domaines, nous échappent encore.

L’État malien ne l’oublions pas est en reconstruction. C’est laborieux, c’est difficile et ça explique beaucoup de choses qui se sont passées dans ces deux derniers jours.

Nul découragement, nul perte de sérénité ! Mais surtout que l’on ne s’en prenne pas à nos amis, à ceux qui sont venus pour nous aider et qui continuent de le faire  dans la limite des missions qui leur ont été assignées.

Sachons respecter nos amis, sachons respecter nos hôtes. Cela est conforme à l’éthique malienne, cela est conforme à l’humanisme soudanien dont nous aimons tant nous vanter. Sachons non seulement raison gardée, dignité gardée, et honneur conservé.

Voilà ce sur quoi je voulais vraiment insister.”

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