NamoryKoumagara, carreleur« Je suis parfaitement d’accord avec notre gouvernement pour avoir pris la décision de ne prendre part à aucune autre négociation. Vous savez, cette situation est trop compliquée et la position de la communauté internationale m’inquiète beaucoup. Je ne peux pas comprendre qu’un groupe qui ne représente qu’une goûte d’eau au sein de sa propre communauté puisse agir de cette manière face une nation toute entière. J’exhorte le gouvernement dans cette démarche et j’attends que la communauté internationale s’assume pour mettre fin à cette mascarade qui n’a que trop duré ».
Alpha Traoré, juriste : « Le gouvernement a raison de prendre cette décision de ne plus renégocier avec la CMA. Il suffit juste de jeter un coup d’œil sur le temps écoulé pour arriver à cet accord paraphé par le gouvernement et la plateforme des mouvements armés, pour comprendre l’incidence financière de ce processus de paix pour l’Etat. Pour moi, ces gens (la coordination des mouvements) ne veulent pas la paix et j’ai comme l’impression qu’ils s’amusent avec la nation. Néanmoins, nous leur redemandons d’adhérer à la signature de cet accord pour une paix durable et définitive dans notre pays. Et le reste ça se verra en interne. Car trop c’est trop et le pauvre peuple souffre depuis ».
Nantené Camara, étudiante à la faculté d’histoire et géo : « Moi je me demande souvent si la CMA veut réellement la paix et si elle est sérieuse dans ses principes. Elle était d’accord avec l’unité du Mali malgré cela, la médiation a prise en compte sa revendication portant sur la question de l’Azawad en renvoyant celle-ci à un débat national. Ceci est un gros privilège en sa faveur. Malgré cela elle veut un autre statut politique et juridique, je crois que là c’est trop. Je crois que le gouvernement a fait le bon choix, en décidant de ne plus renégocier avec la CMA et de retourner à la case de départ».
Fatoumata Keïta, ménagère : « On a trop souffert avec cette situation du nord et de rébellion. Les rebelles, en réalité, sont entrain de jouer avec le feu. Le gouvernement a fait son mieux et nous demandons à la communauté internationale de prendre une décision très sincère face à ce comportement enfantin des groupes armés. Ils ne veulent pas la réconciliation et ils s’en foutent de la paix. Tout ce qu’ils veulent, c’est de contrôler toutes les régions du Nord pour exercer leurs trafics de drogue et autres commerces illégaux. Il faut que le gouvernement prépare aussi la guerre, en cas d’échecs des négociations. Je ne veux pas que le problème soit résolu par la force, mais j’estime qu’il faut envisager cette option au cas où les groupes rebelles tentent de prendre en otage le processus».
Propos recueillis par Seydou Karamoko KONÉ
La seule façon de finir avec ce problème est la guerre.Trop c’est trop.
Comments are closed.