– Les unionistes conditionnent leur retrait de la ville à celui des narco-séparatistes de Kidal
C’est en principe, lundi, que devraient entrer en vigueur les clauses de l’arrangement sécuritaire sur Ménaka qui prévoit le retrait des forces patriotiques de cette localité dans un délai de 72 heures après la signature de ce document. Lequel, selon le Gouvernement, s’inscrit dans la mise en œuvre de l’accord de paix à travers la cessation des hostilités. En effet, le retrait des forces patriotiques et la sécurisation de la ville par les forces internationales ne semblent pas être du goût des habitants de Ménaka qui l’ont fait savoir à travers une marche géante dimanche 7 juin et qui s’est prolongée hier lundi. Ceux-ci redoutent qu’une fois les forces patriotiques retirées de la ville, les narco-séparatistes en profitent pour l’occuper à nouveau.Au cours des manifestations des deux jours qui avaient pour destination la base des casques bleus de la MINUSMA, les manifestants étaient formels : ” Pas de retrait du GATIA de Ménaka qui nous a libérés des affres de la CMA “. Un habitant de Ménaka, que nous avons joint par téléphone, est catégorique : ” Les habitants de Ménaka sollicitent le soutien de tous ceux qui aiment le Mali par des actions concrètes afin que le MNLA et ses comparses ne puissent pas se réinstaller ” prévient notre interlocuteur.
Les manifestants, qui ont dénoncé le caractère ” partial ” de l’arrangement sécuritaire, ont indiqué que la décision de retrait des zones occupées devrait s’appliquer à tous les groupes armés. Comme pour indiquer que si les forces patriotiques quittent Ménaka, les narco-séparatistes doivent aussi quitter Kidal.
La plateforme des forces patriotiques qui a, pour l’instant, écarté tout retrait de Ménaka a, dans une déclaration, précisé que ” la solution à l’arrangement sécuritaire à Ménaka passe nécessairement par la consultation des populations et la globalisation de tous les cas de figure “. Rappelons que la plateforme avait invité la Médiation internationale à adhérer à l’organisation d’une mission sur Ménaka, composée de la médiation élargie, de la Plateforme, des autorités traditionnelles (chefferie traditionnelle) de Ménaka, de la Collectivité locale de Ménaka (Maire), des députés, en vue de parvenir à une solution heureuse.
La situation est de plus en plus complexe à Ménaka et pourrait s’aggraver progressivement. La plateforme des forces patriotiques, qui s’est abstenue de signer l’ ” arrangement sécuritaire sur Ménaka ” refuse de quitter la ville.
En face, la communauté internationale tient au respect des clauses de ce document et n’hésiterait pas, semble-t-il, à faire usage de la force pour les appliquer. Ce qui pourrait donner lieu à une dégradation de la situation dont nul ne peut présumer les limites.
Abdoulaye DIARRA
Gâta ne doit pas bouger
Comments are closed.