Suite à la libération de Sanda Ould Bouamama visé par un mandat d’arrêt international : 20 organisations des droits humains dénoncent l’impunité et le manque de collaboration entre des juridictions malienne et mauritanienne

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Mauritanie: un ancien porte-parole d'Ansar Dine a été libéré
Sanda Ould Boumama a été le porte-parole d’Ansar Dine, justifiant notamment les destructions des mausolées de Tombouctou.
Photo du site de l’agence ANI: ani.mr

La libération de l’ex-porte-parole d’Ansar Eddine, Sidi Mohamed Ould Mohamed Bouamama dit Sanda Ould Bouamama ne cesse de susciter des critiques acerbes des organisations pour la défense des droits humains. En effet, une vingtaine d’associations sous la houlette de la FIDH, de l’AMDH du Mali et de la Mauritanie ont déclaré être surprises de la libération de l’un des plus grands terroristes du Sahel, auteur de crimes abominables sur d’innocentes populations. Elles  appellent ” les autorités mauritaniennes à se conformer à ses obligations internationales en arrêtant Sanda Ould Boumama dans les plus brefs délais et à l’extrader vers le Mali.

Sanda Ould Bouamama a été libéré  alors qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par le juge d’instruction du 6ème cabinet du tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako. Cette libération, précise-t-on, est ” un nouveau coup dur et une énorme déception pour les victimes “, ont précisé les organisations de défense des droits humains.

Si les enquêtes de la justice malienne avaient avancé et que la coopération sous-régionale était plus effective, Sanda Ould  Bouamama serait en train d’être entendu par un juge malien. C’est pourquoi, nous avons déposé une plainte en mars 2015 aux côtés de 33 victimes ” a déclaré Me Moctar Mariko de l’AMDH.

Pourchassé au nord du Mali par les forces armées françaises et maliennes, l’homme, indique-t-on, s’était rendu aux autorités mauritaniennes entre ” avril et mai 2013 pour échapper à la justice malienne ” qui le poursuit pour : ” crime contre l’humanité, crime de guerre, crime de génocide, meurtres et assassinats, crime d’atteinte contre la sûreté  intérieure de l’Etat, association de malfaiteur, extorsion de fonds, actes de terrorisme et trafic international de droguesdans le dossier ”  ministère public contre Iyad Ag Ghaly et 29 autres “. Le président de l’association malienne des droits de l’homme d’indiquer qu’ ” à la suite de l’ouverture de procédures judiciaires en juillet 2012 à l’encontre de plusieurs présumés responsables de crimes les plus graves dont Sanda Ould Boumama, nos organisations se sont constituées parties civiles aux côtés d’une centaine de victimes dont 80 victimes de crimes sexuels.  Le 28 novembre 2013, la FIDH et l’AMDH se sont constituées parties civiles aux côtés de 15 victimes dans l’affaire ministère public contre Iyad Ag Galy.  Le 12 novembre 2014, la FIDH, l’AMDH, le WILDAF, DEMESO, le Collectif Cri de Cœur et l’AJM ont déposé une plainte contre X pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au nom de 80 femmes et filles victimes de violences sexuelles commises au nord du Mali visant, notamment des faits qui se sont déroulés en 2012 et 2013 dans la région de Tombouctou contrôlée par Ansar Eddine dont Sanda Ould Boumama était l’un des principaux dirigeants “. Il ajoute ” nos organisations avec des organisations locales avaient également déposé le 6 mars 2015 au nom de 33 victimes et de nos organisations, une plainte contre 15 auteurs présumés des crimes commis à Tombouctou dont Iyad Ag Ghaly, Sanda Ould Bouamama, Hammar Mosa et Cheick Ag Aoussa. Ces deux derniers ont, à l’instar de 13 autres personnes, bénéficié de la levée de mandats d’arrêt ordonnée,  le 15 juin 2015,  afin de faciliter la signature par la CMA de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger “.

La présidente de l’association Wildaf, Mme Bouaré  Bintou Founè Samaké,  déclare que cette libération vient s’ajouter à celles déjà effectuées entre juillet, août et décembre 2013 par les autorités maliennes et la levée des mandats d’arrêt effectués en octobre 2013 et en juin 2015. Elle signale que les victimes de violences sexuelles attendent des actes forts du gouvernement pour poursuivre les auteurs de ces crimes et non de les libérer les uns après les autres. Rappelant la convention de coopération judiciaire entre le Mali et la Mauritanie du 25 juillet 1963, les organisations pour la défense des droits humains font remarquer que les autorités mauritaniennes devaient extrader Sidi Mohamed Ould Bouamama vers le Mali. ” Cet acte des autorités mauritaniennes est à déplorer et  condamner. Les libérations répétées de membres des groupes armés contreviennent à la volonté affichée des gouvernements de la région du Sahel de combattre le terrorisme au Sahel mais surtout elles entravent la nécessaire lutte contre l’impunité des auteurs des crimes les plus graves dont la coopération judiciaire entre les pays concernés est un élément vital ” a insisté Me Patrick Baudouin, avocat des victimes et Président d’Honneur de la FIDH.

Cette libération est d’autant plus paradoxale que lors de la libération  par les autorités maliennes, en septembre 2010, de quatre détenus proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique  la Mauritanie avait à l’instar de l’Algérie, rappelé son Ambassadeur pour protester contre la décision malienne de ” remettre à une partie terroriste un Mauritanien réclamé par la justice mauritanienne.  Elles rappellent que ” cette libération est d’autant plus paradoxale que lors de la libération  par les autorités maliennes, en septembre 2010, de quatre détenus proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique  la Mauritanie avait à l’instar de l’Algérie, rappelé son Ambassadeur pour protester contre la décision malienne de remettre à une partie terroriste un Mauritanien réclamé par la justice mauritanienne”.

Ces organisations exhortent les autorités judiciaires maliennes à diligenter  ” des enquêtes approfondies et impartiales en vue d’apporter une réponse au besoin de justice des victimes de la crise, qui constitue une condition sine qua non de la réconciliation. Elles  appellent ” les autorités mauritaniennes à se conformer à ses obligations internationales en arrêtant Sanda Ould Boumama dans les plus brefs délais et à l’extrader vers le Mali conformément à la Convention de coopération judiciaire établie entre les deux pays où il devra être jugé, et le cas échéant à le poursuivre pour les crimes qui lui sont reprochés “.

Abdoulaye DIARRA

 

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8 COMMENTAIRES

  1. Vous oubliez que le Mali a libéré des criminels de même calibre et que certains ont integrés le RPM.
    Ce n’est pas la peine de taper sur la Mauritanie qui n’en a rien à faire des problèmes du Mali.

    La Mauritanie n’a pas participé à l’opération Serval et les gens du MNLA y ont pignon sur rue, leurs annonces sont faites par les média mauritaniens.

  2. LIBÉRER ou pas il doit rester en MAURITANIE si jamais il mettre son pied sera décapiter le morceau par morceau on le connait déjà 😈 😈 😈

  3. c’est honteux pour le Mali et la Mauritanie par manque de cooperation et de solidarité de liberer cette vermine qui empoisonne la vie de milliers de gens. je suis degoutée

  4. Pourquoi le Mali a libéré les amis de Sanda? Vous les maliens, vous avez un problème de crédibilité. Vous croyez que les mauritaniens n’ ont pas demandé aux maliens (Aziz à IBK) s’ il fallait libérer Sanda? Vous croyez que Aziz va saboter le G5 Sahel qui vient d’ être mis en place et dont le Mali est un membre important? Cessez de condamner les autres pour les manquements de vos autorités et demander à tout le monde de faire la guerre à votre place. Allez demander des comptes à ATT qui a tout foutu en l’ air avec son association avec les trafiquants de drogue (Air Cocaine, l’ argent de rançons dans le sac de son épouse, donner des infos à AQMI sur le mouvement des troupes mauritaniennes venues vous aider, etc..). Cessez de rêver et fermez vos frontières avec la Mauritanie, l’ Algérie, le Niger, la Guinée et le Burkina en attendant de mettre de l’ ordre dans cette affaire qui met tout le monde en danger.

  5. Qu’il soit libéré par la Mauritanie ou par le Mali, qu’est ce que ça change?
    Combien de terroristes ont été libérés par le Mali?
    Qu’Allah bénisse le Mali.

  6. Une vraie vermine humaine que ce triste individu de malheur. C’est Satan le diable à trois cornes qui est caché sous sa barbe d’enfer. Les FAMAs vont lui écraser les c……. très prochainement.

  7. Les 7 frontières du Mali doivent faire l ‘ objet d ‘ une coopération sincère et dynamique avec les voisins respectifs, sans attendre encore longtemps. Quelque soit le doute dans cette démarche, il doit être levé au plus tôt.

  8. Tout ca est du à la faiblesse de ibk qui a perdu toute sa crédibilité à cause de ibk notre pays est devenue la ruser des voisins

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