Stratégie de défense et de sécurité pour les régions du nord mali : La contribution de l’Adema association

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L’association ADEMA était face à la presse, le jeudi 28 Aout dernier, afin de partager avec elle  les conclusions  de son atelier tenu quatre jours avant à la Pyramide du Souvenir sur le thème : «Quelle Stratégie de Défense et de Sécurité pour les Régions du nord Mali ?». Une contribution pour doter l’association ADEMA de connaissances partagées sur des questions brûlantes des régions du Nord Mali, en matière de défense et de sécurité, pour mieux soutenir la promotion du dialogue inter-malien. C’était à la Maison de la Presse.

Les conférenciers Madame Sy Kadiatou Sow et Ali Nouhoum Diallo, respectivement présidente et vice président de l’association ont rappelé qu’il faut de nouvelles  forces de défense et de sécurité pour le Mali. Pour ce faire, les jugements et réflexions soient orientés vers l’élaboration de stratégies globales de défense nationale incluant celle des régions du nord.

Mais ils reconnaissent que de  l’analyse de la situation qui fait ressortir beaucoup de faiblesses dont : le déficit de débats publics sur les questions de défense nationale, absence de politique de défense nationale formalisée, l’absence d’un plan de carrière au sein de l’armée associée à une insuffisance de plan d’emploi des soldats, l’absence de loi de programmation militaire depuis l’indépendance, la faible capacité du renseignement associée à l’absence de coordination de ce renseignement au niveau national, etc.

En terme de perspectives et de propositions, les conférenciers pensent qu’il serait important de : maintenir la forme républicaine de l’État avec un renforcement de la démocratie pour la construction d’une Armée nouvelle, consolider la démocratie et la bonne gouvernance, entreprendre ou poursuivre le processus de Reforme du Secteur de Défense et de Sécurité, mettre l’Armée à l’abri du népotisme, de la corruption et de la main mise de clans.

Pour ce faire, il s’agira de prendre en compte la dimension sous-régionale et régionale dans l’élaboration et l’exécution de la politique de défense et de sécurité du pays, d’œuvrer pour l’avènement d’un nouveau type de militaire, de mettre à la disposition de l’Armée des moyens logistiques conséquents à la fois en termes de quantité, de qualité et d’adaptabilité, de mettre un accent particulier sur l’instruction civique et morale, d’ouvrir l’administration de l’Armée aux compétences civiles en matière de gestion, d’intendance et de formation, de définir et appliquer des critères objectifs  de promotion, de nomination et d’avancement au sein des Forces Armées et de Sécurité, entre autres proposition de l’association Adema.

De la problématique d’intégration des groupes de résistance et d’autodéfense dans les forces de défense et de sécurité les conférenciers reconnaissent que malgré les efforts consentis par l’Etat,  l’Armée malienne reste confrontée à la faiblesse des moyens nécessaires à l’accomplissement de sa mission de  défense et de sécurisation des régions du Nord Mali. Et que la création de groupes de résistance et d’auto-défense résulte de la recrudescence de l’insécurité et des exactions sur les populations des localités et l’abandon de celles-ci par les Forces Armées et de Sécurités nationales.

Face à cette situation complexe, l’Association Adema propose de mettre en œuvre la décentralisation de la sécurité à travers notamment la création d’une police municipale ou des services civiques urbains et ruraux, de tirer les leçons du passé et surtout les résultats très controversés de la politique d’intégration des groupes armés ou d’auto-défense dans l’Armée régulière et privilégier le recrutement sur la base de critères très précis de capacité, et en respectant les principes de transparence et d’équité entre les membres des différents groupes (sans discrimination entre les groupes armés et les mouvements de résistance et d’auto-défense). Mais surtout d’éviter que ces derniers ne soient que des bureaux de placement de leurs membres.

D’autre part, l’association soutient qu’il n’est pas question de négocier avec les groupes armés ou d’auto-défense la question de défense nationale qui entre dans le cadre de l’exercice de la pleine souveraineté de l’État au même titre que la monnaie, la diplomatie ou la justice et d’éviter de cultiver l’impunité surtout à l’égard de ceux qui ont pris les armes contre l’État.

Par ailleurs les initiateurs de cette reflexione programme de DDR qui est essentiellement civil doit prendre en compte la réinsertion des groupes d’auto-défense surtout par la voie de l’entreprenariat dans les domaines socio-économiques et non pas par la distribution d’argent..

Sans oublier la réinstauration du service civique au niveau de la formation des jeunes y compris ceux diplômés ou non des zones rurales et urbaines.

Akhimy Maïga

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