Le cadre de l’école de maintien de la paix Alioune Blondin Beye a abrité la conférence d’harmonisation du concept d’opérations de la force internationale pour le Mali, les travaux d’ouverture étaient présidés par Yamoussa Camara ministre de la défense et des anciens combattants.
L’agression dont est victime le Mali focalise, à juste raison, l’attention de la communauté internationale. Les pays du champ notamment avaient initié en son temps, des mesures visant à mutualiser les moyens et à conjurer la menace qui se précisait. Des organes furent mis en place pour conduire des opérations concertées à travers notre espace commun. Malheureusement, au-delà des déclarations rien n’a été fait sur le terrain. Les rares initiatives furent sans lendemain, en tout cas parcellaires, plus ou moins improvisées et sans une réelle coordination entre les acteurs. Le déficit capacitaire de l’Armée malienne plusieurs fois mis en exergue, n’explique pas tout en réalité. Du reste, très peu de nos armées auraient tenu face à l’assaut conjugué de la faune de groupes armés présents dans le nord. L’armée malienne a certes pris un coup mais elle reste débout et fait le serment d’honorer le contrat moral qui la lie à la nation. Nous sommes en outre tous d’accord sur le diagnostic de la situation actuelle et sur l’état final recherché. Ce qui se passe aujourd’hui au nord du pays est le fruit des décennies de mal gouvernance politique et sécuritaire. Il est inacceptable et nécessite une solution urgente.
Malgré le caractère transnational de la menace, toute stratégie de sortie de crise devrait être axée sur le rôle politico-militaire central du Mali a suggéré le ministre de la défense malien. L’action militaire, qui reste l’ultime recours devra créer les conditions favorables à la reprise de l’incontournable round des négociations politico-diplomatiques, cette fois-ci dans les conditions et modalités définies par toutes les composantes des populations des régions occupées, pas seulement de la frange armée comme ce fut toujours le cas, et dans le strict respect des intérêts et des valeurs qui fondent notre nation.
Le mandat assigné à la mission de la CEDEAO au Mali MICEMA par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, réunie à l’Abidjan le 16 avril 2012, est une mission d’assistance et d’appui dans le cadre de la solidarité régionale, acceptée d’accord parties par les Etats de la sécurité nationale, sont et doivent être le fer de lance de toute stratégie de sortie de crise.
Le ministre dans son adresse dira que toutes les décisions des instances de la CEDEAO, de l’Union Africaine, et des Nations Unies, l’appui de la CEDEAO, à travers elle celle de la communauté internationale, n’ont d’autre but que d’assister le gouvernement de la république du Mali à rétablir son unité et son intégrité territoriale tout en créant un environnement favorable à la conduite d’élections libres, transparentes et crédibles. Cette assistance vise à déterminer et à entreprendre les actions nécessaires pour combler les déficits capacitaires des forces de défense et de sécurité du Mali afin que celles-ci puissent remplir pleinement leurs missions et permettre au gouvernement malien d’assurer le plein exercice de son autorité sur l’ensemble du territoire.
Mah Traoré