Statu quo au CSA : Pourquoi le mutisme de la médiation internationale ?

L’Etat malien à travers beaucoup de concessions pour arriver à la paix est handicapé dans sa volonté de ce faire par la mauvaise foi et la non-sincérité des groupes armés bloquant du coup, le processus de paix.

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Toutes les parties signataires étaient représentées à la rencontre présidée par le président du CSA

L’Etat malien à travers beaucoup de concessions pour arriver à la paix est handicapé dans sa volonté de ce faire par la mauvaise foi et la non-sincérité des groupes armés bloquant du coup, le processus de paix.

Un comportement louche et inadmissible aux yeux de beaucoup d’avisés de la scène politico-sécuritaire du Mali.

Depuis le déclenchement des pourparlers de paix à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont et on a l’impression que les choses n’avancent pas, malgré les tonnes d’efforts qui sont dévolus pour le processus de paix.

Il avait convenu que les autorités intérimaires seront installées là où les élections n’auront pu être tenues pour permettre un redéploiement de l’administration afin de permettre l’opérationnalisation du mécanisme opérationnel de coordination (MOC), le hic est que des mauvaises volontés pour arriver à cette finalité l’empêchent de se réaliser.

Afin de soutenir le gouvernement d’arriver à la paix et de se laver de tout soupçon d’accointance avec les groupes armés en l’occurrence la CMA qui développent des stratégies afin de retarder ou s’il le faut arrêter le processus en cours pour l’application des accords pour la paix et la réconciliation, la médiation doit changer de fusil d’épaule en brandissant des menaces pour montrer sa bonne foi dans ce jeu.

Le hic est que les attaques et autres attentats perpétrés sont rarement condamnés par les groupes rebelles. La médiation internationale ne joue plus sa partition au regard de son attitude laxiste à rendre opérationnel les DDR et le MOC. Le Mali a sincèrement du pain sur la planche car il semble jouer à un monologue afin de trouver rapidement une issue heureuse à une crise qui n’a que réellement trop duré.

Sans un effarement aucun, les travaux de la 13e session du Comité de suivi de l’Accord (CSA) ouverts, lundi dernier, ont rencontré des obstacles comme à chaque fois relatifs aux questions concernant les MOC et l’installation des autorités intérimaires. Malgré les déclarations à tous les niveaux à chaque session, la paix aura toujours du mal à naître tant que le consensus n’est pas acquis sur l’opérationnalisation des chartes.

Quelle que soit la neutralité de la communauté internationale et l’engagement du groupe de médiation internationale, la convenance commune est que cette médiation ne joue pas son rôle dévolu de dissuasion. Cela est dû au fait que la mauvaise volonté des groupes rebelles n’est pas dénoncée à travers les déclarations et les soubresauts politiques de la médiation.

Comment les armés exigent-ils de mettre les bœufs avant la charrue ? Il avait été convenu que les autorités intérimaires seront installées au plus tard le 15 Novembre lors de la 12ème session du CSA. Une chose, hélas boycottée par les groupes armés. En cette 13ème session, ils veulent les MOC avant les autorités intérimaires. Le délai du 15 Novembre est passé de loin et encore les groupes rebelles ne veulent pas convenir avec le Mali et les autres acteurs pour finaliser ce chapitre des intérimaires.

Aujourd’hui, tous les observateurs animés de bonne foi s’accordent à reconnaitre que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts en faveur de l’opérationnalisation du MOC et de l’installation des autorités intérimaires, notamment, à travers la désignation des membres des autorités intérimaires.

Les efforts du gouvernement semblent sapés par l’attitude peu honnête et moins orthodoxe de la CMA surtout sous le regard muet de la communauté internationale au chevet du Mali. « Tout semble jaune à celui qui a la jaunisse » dit un adage de chez nous. Du moins, c’est ce qu’on peut comprendre de l’attitude de la CMA qui semble sourd aux cris des enfants et des femmes en situation de peine et d’insécurité.

Nul doute pour la bonne volonté des autorités maliennes d’arriver à cette paix tant chérie par les maliens de tout bord. Et pour preuve, le gouvernement avait pris toutes les dispositions nécessaires à cette finalité. En témoigne l’équipement du MOC pour les patrouilles mixtes avec le Gatia à Gao où les hommes ont été doté des moyens de cette opérationnalité mais cela fut, si on peut l’affirmer ainsi, peine perdue.

Aussi, les parties signataires s’étaient-elles accordées sur l’établissement du bataillon de patrouille mixte à Kidal de 600 hommes, dont 200 pour chaque partie. Dans ses engagements, le gouvernement est même allé loin en décidant d’accorder un pécule et de fournir un capital-décès pour les combattants non encore intégrés qui participeront aux patrouilles mixtes.

Nonobstant ces efforts de l’Etat malien, les rebelles de le CMA dansent sur un autre pied que celui du respect de la parole donnée et aussi donne l’impression de ne pas en finir avec ces épisodes d’un tableau déjà noirci de la cohésion sociale. Mais, certains spécialistes de la géopolitique malienne stipulent que cette paix n’est pas pour maintenant car beaucoup sont les ennemis de la paix qui prospèrent dans le trafic de drogue et d’autres affaires moins orthodoxes qui ne peuvent bien se développer qu’en temps de conflit.

Alors la médiation internationale est plus que jamais avertie de s’assumer et de prendre ses responsabilités face à ce statu quo dans l’avancée du processus.

 

Sinaly M DAOU 

 

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