Stabilisation et pacification du Mali : La Minusma est-elle incontournable ?

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Nord du Mali : Que la Minusma revoit sa copie !Une dizaine de jours après le processus de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation par toutes les parties prenantes aux différents rounds de négociation qui se sont déroulés pendant près d’un an à Alger, ce lundi 29 juin, le Conseil de sécurité de l’Onu a donné son quitus pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali. Le pays devrait supporter la Minusma jusqu’à, au moins, juin 2016. Faudrait-il en pleurer ou s’en réjouir ? Déjà, ceux qui ont toujours été contre la présence de troupes étrangères au Mali et ceux qui fustigent l’Accord issu du processus d’Alger s’en offusquent.                Pour les premiers, la présence des forces onusiennes et françaises est une atteinte à la souveraineté nationale. Pour les autres, la communauté internationale est l’auteur de cet Accord présumé porteur de germes de la division du pays. Les deux pourraient se poser ces questions : le Mali, seul, a-t-il les moyens humains, techniques et financiers d’une politique sécuritaire susceptible de conjurer les différentes menaces ? Ses dirigeants ont-ils la clairvoyance nécessaire pour gérer une crise multidimensionnelle qui risque de devenir également multinationale ?

Aveu d’impuissance

Au plus fort de son second mandat déjà, le président Amadou Toumani Touré avait avoué son impuissance à se battre tout seul contre le terrorisme international et le banditisme transfrontalier qui avaient établi leur quartiers dans le sanctuaire nord-malien. Il avait été traité de ventre mou, de maillon défectueux d’une chaine qui n’existait même pas. Mais plusieurs mois après son renversement par une junte militaire encouragée par une meute sociopolitique, l’histoire lui a donné raison. Les nombreuses troupes venues de plusieurs dizaines de pays différents ne parviennent toujours pas à conjurer les menaces qui se sont accrues après le départ d’ATT. Et pourtant, ces troupes sont actives sur le terrain depuis début 2013. Si les autorités officielles ont demandé le renouvellement de leur mandat, pour une nouvelle saison, les populations, notamment celles des régions du nord, se sont rarement satisfaites de leur présence. De fait, à Tombouctou et à Gao on ne sait plus à quoi sert la mission onusienne même si tout le monde sait à quoi elle pourrait et devrait servir. Il est évident que pour ces populations, plus de fois qu’il n’en faut, la Minusma est sortie de son rôle et de sa position qui devait la cantonner à équidistance des différentes parties en belligérance. Le 15 mai dernier, lors de la signature de l’Accord d’Alger par le gouvernement, la médiation et la Plateforme des mouvements républicains, le président de la République, s’adressant aux représentants de l’Onu, n’a pas manqué de leur manifester son indignation quant à leur manque de respect pour le peuple malien.

Nouvelles missions

Mais à ces populations locales et à tous les adeptes de la souveraineté, il est bon de rappeler que la Minusma est un mal nécessaire, elle a quelques parts son utilité, ne serait-ce que par l’intégration des troupes tchadiennes, lesquelles ont fait preuve d’efficacité dans la lutte contre les jihadistes. Et puis, la Minusma, en plus du renouvellement de son mandat, a de nouvelles missions, notamment en ce qui concerne le renforcement de ses effectifs, ses modes opératoires, ses zones d’intervention. Mais aussi sa collaboration avec la force française Barkhane et les forces armées maliennes.

Concernant les dirigeants maliens, beaucoup d’observateurs ont été étonnés de leur lenteur à s’inscrire dans la dynamique de l’Accord de Ouagadougou signé grâce à Tiébilé Dramé entre le gouvernement de transition et les mouvements rebelles terroristes, accord qui a permis la tenue des élections présidentielle et législatives de 2013 et qui devait être suivi d’un accord définitif  issu de négociation quelques mois après l’installation du nouveau président de la République. Cela n’a pas été fait et la situation s’est progressivement dégradée sur le terrain. En particulier après la visite de Moussa Mara, alors Premier ministre, dans le nord, en mai 2014. Par la suite, les autorités ont encore manqué de clairvoyance en ne faisant rien pour contrôler la prolifération des groupes d’autodéfense que certains appellent vulgairement « milices » progouvernementales parce qu’ils se sont inscrits dans le processus de paix.

Généralisation des attentats

Mais c’est dans la lutte contre le terrorisme que les autorités ont été particulièrement laxistes alors qu’elles avaient les moyens de lui porter un grand coup. En effet, après l’intervention de la force française Serval, les principaux responsables des réseaux internationaux de terrorisme ont fui, ne laissant sur place que des relais locaux, des natifs des régions du nord. Ils se sont réfugiés dans leurs villages respectifs, mais ont été dénoncés aux forces de l’ordre. Ces villages ont donc été localisés, les jihadistes identifiés et répertoriés. Cependant, malgré les mines antipersonnel et les roquettes qui explosent, tuent et mutilent, aucune action sérieuse n’est entreprise pour les appréhender. Le Mali peut outrepasser cela et prendre d’autres mesures dans le but de minimiser les risques d’attentats terroristes qui sont en train de gagner tout le pays. A l’instar du Tchad dont les soldats sont en train de mourir pour défendre le Mali.

Après les attentats particulièrement meurtriers dont la capitale tchadienne a été le théâtre, il y a quelques jours, les autorités du pays ont pris des mesures draconiennes : interdiction des véhicules à vitre teintée, de port de voile intégral, d’activités fluviales nocturnes, etc. Pour renforcer le système, les individus, véhicules et domiciles sont soumis aux contrôles intempestifs et aux fouilles inopinées.

Le Mali aurait dû adopter les mêmes mesures depuis longtemps au lieu de répondre aux chants des sirènes rebelles terroristes avec lesquels il vient de signer un accord qui pourrait vite se révéler caduque et improductif.

Cheick TANDINA

 

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38 COMMENTAIRES

  1. La jeunesse malienne doivent se réveiller il est temps le Mali a perdu toute sa crédibilité à cause de nos dirigeants indigne qui n’ont rien à foutre du mali

  2. Pour tout cela le gouvernement est au-dessus de tout concernant la stabilité du pays.
    Suite à la lettre du Président par intérim de la République du Mali adressée au Secrétaire général, dans laquelle il était envisagé de transformer la MISMA en une opération de stabilisation et de maintien de la paix de l’ONU. Et à la lettre correspondante du Président du Conseil de sécurité, le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, s’est rendu au Mali du 10 au 16 mars, accompagné d’une délégation pluridisciplinaire, enfin de concevoir les recommandations sur les options concernant la mise en place d’une opération de maintien de la paix au Mali, pour que le Conseil les examine.

  3. Nous sommes les premiers responsables de ce qui nous arrive !!! La MINUSMA est aussi incontournable dans la stabilisation et la pacification de notre pays !!

  4. Dans le processus d’instauration de la stabilité du pays le peuple joue un rôle de prépondérance. La Mission opérera conformément aux règles d’engagement robustes issue du rapport et devra employer tous les moyens nécessaires pour faire face aux menaces pour l’exécution de son mandat, qui consiste entre autres à protéger les civils immédiatement menacés de violences physiques et à préserver le personnel des Nations Unies des menaces résiduelles. Dans la limite de ses moyens et dans ses zones de déploiement. À ce titre, elle pourrait réaliser des opérations isolément ou en coopération avec les forces de défense et de sécurité maliennes. Le Conseil de sécurité a également autorisé les forces françaises déployées au Mali à intervenir pour appuyer la MINUSMA, à la demande du Secrétaire général, en cas de menace grave et imminente.

  5. N’oublions surtout pas l’accord de paix et la réconciliation issue du processus d’Alger qui a été une véritable réussite du gouvernement, qui consiste aussi à maintenir la paix et la sécurité.

  6. Seul le peuple à la capacité de rétablir l’ordre dans le pays.
    Le MINUSMA, qui est une force d’interposition entre l’armée Malienne et les rebelles, a joué un rôle extraordinaire à la crise du nord.

  7. Depuis le début de la crise en 2012 jusqu’aujourd’hui, la MINUSMA a joué un rôle remarquable dans le processus de la paix et de la réconciliation nationale. 😀 😀
    L’armée malienne dont j’ai du respect et la considération, ne pouvait pas seule assurer la sécurité des populations du septentrion. Il fallait le concours des forces étrangères qui sont entre autre : la MISMA qui est l’ancêtre de la MINUSMA, la force tchadienne, le serval qui est l’actuelle force barkhane ainsi que les autres forces qui étaient au Mali.
    Dans un premier temps, la force onusienne avait un mandat de force d’interposition. Elle ne pouvait pas mener d’opération contre les bandits armés sans que son mandat ne soit modifié. 😆 😆
    Les maliens doivent comprendre qu’elle n’est pas un ennemi du Mali, mais notre libératrice, si je peux le dire. Cette perspective ne peut en aucun cas être comprise comme une éventuelle mise de notre pays sous domination de la Communauté Internationale.
    Certes, le mandat de la MINUSMA a été renouvelé pour la stabilisation de notre pays. Si le Mali devrait accepter la MINUSMA jusqu’au moins 2016, il faudrait en réjouir.
    Leur présence ne porte aucune atteinte à notre souveraineté. Car le Mali a consenti à cela. Un accord est un compromis accepté des parties prenantes. Et il est conservateur de l’intégrité territoriale. IBK ne prendra jamais de décision contre sa patrie. Tous les maliens doivent s’unir pour la stabilisation et la pacification de notre cher Maliba, c’est notre devoir de patriotes. Et personne ne le fera à notre place. 😆 😆 😆 😆 😆

  8. Toujours il y aura les détracteurs, pessimistes, les oiseaux de mauvais augure comme les bouffons qu’il y a sur ce forum, toujours la crise malienne prendra de l’ampleur. Donc il serait très difficile d’y trouver une stabilisation et une entente pacifique même si la MINUSMA a une grande part de responsabilité !!!

  9. Même si la MINUSMA est mieux placé pour le maintien de l’ordre et la sécurité, il y a également la participation de la population.
    Arrêtons les critiques car cela n’est pas la solution pour résoudre le problème.

  10. Il faut que les opposants, les ignorants, les partis politiques, les religieux se donnent la main pour non seulement renforcer la laïcité de l’Etat mais aussi le multipartisme.
    Sans le peuple, la MINUSMA ne peut pas exercer ses fonctions.

  11. La population Malienne devrait aider le gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

  12. La est incontournable dans la stabilisation et la pacification de notre pays, car dans cette affaire, elle est plaque tournante. Donc elle peut faire en sorte de mettre fin totalement à cette crise, mais aussi de l’empirer de par sa position !!!

  13. La communauté internationale joue un rôle extraordinaire dans le processus de règlementation du conflit quel que soit la nature.

  14. Tout d’abord les Maliens devraient se donner la main pour bâtir ensemble le Mali.
    Comme dit un célèbre adage que l’union fait la force.
    Compte tenu de la devise du Mali, un peuple, un but ; une foi, les Maliens sont tous les mêmes alors donnons-nous la main pour renforcer cette devise.
    C’est pas le MINUSMA qui est incontournable mais plut tôt les Maliens.
    En est premier temps on peut dire que le MINUSMA contrôle la sécurité du nord mais pas tout le territoire du pays.

  15. On peut dire pour l que la présence de la Minusma est incontournable du moment où peut servir en vue de la stabilisation du pays.

  16. Le peuple malien doit aider la MINUSMA à amener la stabilité dans notre pays et à le rendre pacifique, car moi je dirai plutôt que c’est le peuple malien même qui est incontournable dans cette affaire !!!

  17. Pour ceux, qui ne le remarquent pas ou du moins ne veulent pas le voir, les forces onusiennes ont joué un très grand rôle pour l’apaisement des conflits au Nord Mali. Voyant les choses sous cet angle, je dirai que la décision des Nations Unies d’avoir renouveler le mandat de la Minusma au Mali a été plus que parfaite car elle permettra, non seulement, la stabilisation mais aussi la formation de nos militaires qui se trouvent être dans le besoin. Laissons les polémiques de côté tout en essayant de leur apporter notre aide afin qu’elle exerce sa mission à bon port. On ne doit pas la percevoir comme une menace. Elle est là pour assurer la sécurité de la population malienne. Quoi que l’on dise d’elle, les maliens doivent se mettre en tête que cela ne peut être une ruse pour qu’elle se fasse ce qu’on attend d’elle. Le non-respect de l’Accord de paix ne doit, en aucun cas, provenir du peuple malien.

  18. Le MALI dispose des êtres les plus bêtes de la planète, donc c’est pour cela que nous ne pouvons pas dire que la MINUSMA est incontournable dans cette affaire, même si elle l’est !!! C’est la population qui est la première vue !!!

  19. Tiébilé Dramé !!!!! Il ne fallait même pas le citer dans votre article. C’est un voyou qui s’acharne sur IBK, juste parce qu’il n’a pu avoir le poste de chef de fil de l’opposition.

  20. Cher journaliste, l’heure n’est pas à ces genres d’articles. Votre analyse est nulle et ridicule.

  21. Certes, le Mali seul ne pouvait régler la crise du nord, mais pour une stabilisation durable, seul les maliens peuvent y arriver.

  22. Ce qui est réellement incontournable, c’est la paix dans leurs cœurs des fils du Mali. Sans la paix dans les cœurs, la MINUSMA a beau s’investir, la situation restera la même.

  23. Le peuple malien doit soutenir son Président pour la bonne mise en œuvre de l’accord de paix qui aboutira à la stabilisation du pays. La MINUSMA est une force étrangère qui accompagne le processus. Donc, on ne peut pas dire que la MINUSMA est incontournable.

    • Médiateur pour soutenir un président il faut qu’il ya n’a un notre pays n’a pas de chef ibk ne maîtrise plus rien il est débordé

  24. Nous saluons les efforts de la MINUSMA, elle assure sa mission. Mais c’est aux fils du Mali de se battre pour la stabilité du pays.

  25. Dire que la MINUSMA est incontournable, c’est trop dit. Elle est là pour accompagner les maliens, et ce n’ai qu’au maliens, de se donner la main pour y arriver.

  26. Seuls les maliens sont les pâtissiers de leur vie, et c’est à nous de faire le premier pas.

  27. Pour ceux, qui ne le remarquent pas ou du moins ne veulent pas le voir, les forces onusiennes ont joué un très grand rôle pour l’apaisement des conflits au Nord Mali. Voyant les choses sous cet angle, je dirai que la décision des Nations Unies d’avoir renouveler le mandat de la Minusma au Mali a été plus que parfaite car elle permettra, non seulement, la stabilisation mais aussi la formation de nos militaires qui se trouvent être dans le besoin. Laissons les polémiques de côté tout en essayant de leur apporter notre aide afin qu’elle exerce sa mission à bon port. On ne doit pas la percevoir comme une menace. Elle est là pour assurer la sécurité de la population malienne. Quoi que l’on dise d’elle, les maliens doivent se mettre en tête que cela ne peut être une ruse pour qu’elle se fasse ce qu’on attend d’elle.

  28. « La protection des civils est primordiale dans le mandat de la MINUSMA. Compte tenu de la vaste étendue du territoire des régions du nord, des capacités limitées de la Mission, ainsi que de la menace terroriste sévissant dans certaines zones, la MINUSMA ne peut être présente partout pour venir en aide aux populations. Cependant, nous faisons tout ce que nous pouvons pour assurer que les populations civiles soient protégées,» a déclaré M. Mongi Hamdi, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et Chef de la MINUSMA. « Nous sommes déterminés à travailler de concert avec les autres partenaires internationaux et régionaux pour faire avancer le processus de paix inter-malien et mettre fin à l’insécurité et à l’instabilité dont les civils sont les premiers victimes »

  29. La MINUSMA, n’est pas incontournable car, si la population malienne n’apporte pas sa contribution, cela ne servira à rien.

  30. La MINUSMA est intournable, en tant que force d’interposition. Ils ont beaucoup œuvrés et continu d’œuvré pour la stabilisation et la pacification du pays.
    Mais pour une pacification et une stabilisation durable du pays, cela n’appartient qu’aux fils même du Mali. Si les fils du pays n’accepte pas la stabilisation et la pacification, ce n’ai pas à un étranger de régler cela. La MINUSMA est là, juste pour aider et accompagner. C’est aux maliens de se donner la main pour la stabilisation du pays. C’est le peuple malien même qui est incontournable dans la stabilisation et la pacification du pays.
    Notre Président IBK, a souligné lors de l’un de ses discours, la mission de la MINUSMA. Il a bien dit :
    «Certains pensent que la Minusma est là pour lutter contre les rebelles, non. Telle n’est pas sa mission, tel n’est pas son mandat. Elle est là pour nous aider à stabiliser et à réconcilier le pays…Ils sont là pour accompagner le processus de paix.
    Par l’adoption de la résolution 2164 du 25 juin 2014, le Conseil a décidé d’axer le mandat de la MINUSMA sur des tâches prioritaires telles que la sécurité, stabilisation et protection des civils, l’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale, ainsi qu’à l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays, à la reconstruction du secteur de la sécurité malien, à la promotion et la protection des droits de l’homme, et à l’aide humanitaire.

  31. Bien sûr que nous devons agir mais à ne pas susciter la population à la révolte comme le font certains idiots comme nfp, Sikasso, kinguiranke, yugubane…

  32. Personne ne va construire le Mali à notre place. La MINUSMA a une part de responsabilité mais c’est à nous peuple du Mali de montrer notre engagement en première position.

  33. La population Malienne devrait aider le gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

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