Pour soutenir la jeunesse de Gao : Les jeunes de Tombouctou et de Bamako ont marché hier

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Bamako: Les jeunes pleurent les morts de Gao et rappellent l'État au respect des libertés individuelles

Malgré l’arrangement trouvé, dans la nuit du mercredi 13 juillet, entre les manifestants de Gao et le gouvernement malien qui a fait baisser d’un cran la tension dans la cité des Askia, les jeunes de Tombouctou et de Bamako ont tenu leurs marches de soutien, hier jeudi 14 juillet 2016, aux jeunes de Gao dont la manif a été réprimée dans le sang pour avoir contesté la mise en place des autorités intérimaires. 

A l’appel des organisations de jeunes, les jeunes de Tombouctou et de Bamako ont battu le pavé hier matin. Et cela, en soutien à la jeunesse de Gao qui a été réprimée dans le sang au cours d’une manifestation contre les autorités intérimaires.

A Bamako, du monument de l’indépendance au monument de la paix, des centaines de jeunes ont marché pacifiquement avec des pancartes et des banderoles. L’atmosphère était bon enfant. Des clameurs s’élevaient par moment et on attendait : «  Je suis Gao. Vive la jeunesse de Gao… ». Sur les messages imprimés, on pouvait lire : « On ne nous impose pas des autorités. », « Non à la démagogie et au laxisme », « Non à l’injustice ! Non à l’impunité ». Les forces de l’ordre qui quadrillaient la marche suivaient tranquillement la procession qui n’a débordé à aucun moment. A l’arrivée de la marche au monument de la paix, certains manifestants n’ont pas manqué de s’indigner de la faible mobilisation. «A voir les publications sur les réseaux sociaux, je pensais que la ville de Bamako allait être paralysée aujourd’hui. Malheureusement, le virtuel semble prendre le pas sur le réel. C’est bien dommage ! Néanmoins je crois que le message est bien passé »,  déplore un jeune étudiant. Dans une déclaration lue à la fin de la marche, les manifestants  affirment toute leur solidarité à l’endroit de la jeunesse Gao. Ils ont, ensuite, demandé aux pouvoirs publics maliens à respecter l’esprit démocratique, chèrement acquis, dont l’un des principes est la garantie, conformément à la Constitution malienne du 25 février 1992, de la liberté de manifester et de s’exprimer. Les manifestants demandent, aussi, aux autorités de prendre leur responsabilité et faire la lumière sur cette situation et de sanctionner tous les responsables qui sont à l’origine de ces tueries. «Nous exhortons les autorités compétentes à mettre fin au règne de l’impunité et de l’injustice dans le pays», précise la déclaration.

Sans autorisation, la jeunesse de la ville Tombouctou a, aussi, marché hier pour soutenir Gao. Dans un mémorandum, les jeunes de la ville des 333 saints, ont condamné avec rigueur l’utilisation d’armes à feu par les Fama qui a entrainé la mort de plusieurs de leurs camarades et de blessés et demandent l’ouverture d’une enquête afin que les auteurs soient traduits devant les juridictions  compétentes. En outre, les jeunes de Tombouctou, considérant leur marginalisation voire exclusion dans le processus de paix,  ont fait moult revendications : leur recrutement dans les différents corps des forces armées et de sécurité, une relecture et une large dissémination des textes régissant les autorités intérimaires, la sécurisation des axes routiers Tombouctou-Goundam-Tonka-Niafunké-Leré, la prise en compte des jeunes de Tombouctou dans le processus de cantonnement, le retour effectif de l’ensemble de l’administration malienne à Tombouctou.

Madiassa Kaba Diakité

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