Sous un casque bleu au Mali : Les voix des guinéennes du maintien de la paix

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Un casque bleu de la Minusma, à Tombouctou, le 19 septembre 2016 (photo d'illustration). © SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP

Depuis qu’elle a rejoint les Forces guinéennes il y a 10 ans, Kadiatou Bah, 33 ans, a gravi les échelons pour devenir la seule femme à faire partie de la flotte de véhicules mobiles de la Mission de maintien de la paix des Nations Unies à Kidal, au Nord du Mali. « Pour moi, peu importe que je sois la seule femme du groupe des 50 hommes », explique-t-elle.

En octobre 2000, les Nations Unies ont adopté la résolution historique 1325, qui vise, entre autres, à accroître la participation et l’influence des femmes dans les processus de paix dans le monde. Bien que des progrès aient été lents à venir, il y a des signes de changement.

Dans un effort accru en faveur de l’égalité des sexes, la Minusma s’est efforcée, au cours des dernières années écoulées, d’intégrer les perspectives sexospécifiques lorsqu’elle s’acquitte des tâches qui lui ont été confiées.

En août 2018, Pélagie Diawara a quitté la Guinée Conakry pour rejoindre la Minusma à Kidal. Elle est l’une des 16 femmes d’un bataillon guinéen de 850 hommes. Se séparer momentanément de son mari et de ses deux enfants n’est pas un obstacle insurmontable. Elle reste enthousiaste et disciplinée au sujet de son travail « autant que les hommes », dit-t-elle, avant d’ajouter : « Je veux montrer aux autres femmes qu’il n’y a pas d’obstacles lorsque vous recherchez un développement personnel et que vous pouvez vous démarquer dans ce travail militaire ».

L’accroissement de la participation des femmes au maintien de la paix est reconnu comme un facteur déterminant du succès général de ces missions. « Les femmes apportent une perspective différente aux opérations de maintien de la paix », a déclaré le Général Dennis Gyllensporre, Commandant de la Force de la Minusma. Selon-lui, « elles et elles seules peuvent accéder aux réseaux de femmes dans les communautés, améliorant ainsi la compréhension globale de la situation. »

 

Promotion du rôle des femmes Casques bleus au sein de la Minusma

Au 25 septembre 2018, la Minusma comptait 363 femmes Casques bleus, soit environ 3% des 12 000 hommes. A titre de comparaison, les femmes représentaient 1,8% des Casques bleus de la Mission l’an dernier et 1,5% trois ans plus tôt. Parmi les 56 pays qui fournissent des contingents à la Minusma, le Burkina Faso compte le plus grand nombre de femmes en uniforme (68), suivi du Togo (38), du Tchad (37), de la Suède et du Cambodge (25 chacun).

« La Minusma continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour réaffirmer le rôle important des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, dans la consolidation et le maintien de la paix », a ajouté le Général Gyllensporre.

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Pélagie Diawara, 26 ans, officier des services de renseignements du contingent guinéen, a eu son plus grand moment de joie lorsqu’elle a été affectée à la Mission. « Mon moment le plus heureux en tant que soldat, c’est quand j’ai été sélectionnée, en tant que femme, pour participer à ce poste de maintien de la paix. J’ai alors reçu le soutien total de ma famille, pour cette mission en particulier, et pour ma carrière militaire en général ».

 

Message aux femmes : le pouvoir d’autonomisation

Kadiatou Bah se dit fière de jouer un rôle important. Elle souhaite que les femmes dans le maintien de la paix marquent leur passage de leur empreinte afin d’encourager le déploiement de davantage de femmes dans des missions de maintien de la paix partout dans le monde. « Je pense que le moment est venu, et je pense que c’est important que d’autres femmes se rendent compte qu’il est possible, y compris dans le système des Nations Unies, d’entrer dans la hiérarchie militaire et de servir dans des environnements difficiles ».

L’augmentation du nombre de Casques bleus de maintien de la paix est l’une des recommandations clés de la “Stratégie à l’échelle du système sur la parité hommes-femmes”, lancée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en 2017, et qui vise à atteindre la parité hommes-femmes d’ici 2028.

La présence de Pélagie en tant que femme militaire participe à casser les codes : « L’expérience de la Mission a renforcé ma confiance pour travailler dans des environnements difficiles avec une supervision limitée. J’aime avoir la responsabilité de gérer une dimension très critique et sensible des opérations », confie-t-elle.

Alors que la journée de Pélagie et Kadiatou touche à sa fin, elles commencent à se préparer pour le lendemain dans le vaste désert du nord-ouest de l’Afrique, sans être pour autant perturbées par ce rude environnement : « Nous sommes ici pour aider le peuple malien. C’est ce que nous faisons ».

Source : Minusma

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