Soumeylou Boubèye Maïga lors de la réunion avec ses homologues des pays du champ :Un effectif de 25.000 à 75.000 hommes seront formés pour lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale””

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Apres la Conférence ministérielle de Bamako de novembre 2008, et un an après la réunion ministérielle d’Alger du 16 mars 2010, les ministres des Affaires étrangères des pays du champ (Mali, Mauritanie, Algérie et Niger) étaient réunis le vendredi 20 mai à Bamako, pour réitérer la ferme détermination à lutter, sans relâche, contre le fléau du terrorisme, sous toutes ses formes, et contre la criminalité transnationale organisée. La situation en Libye a été, également, au centre des discussions avec notamment la question des armes qui circulent anarchiquement et celle du sort des travailleurs migrants obligés de regagner leur pays. Au cours de cette rencontre, le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, a affirmé que les pays du Champ devraient former et mobiliser, dans les dix-huit prochains mois, des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du suivi des décisions de la réunion ministérielle d’Alger du 16 mars 2010, qui a jeté les bases d’une coopération régionale intégrée en matière de paix et de stabilité dans la région sahélo-saharienne, et dans la dynamique créée par la conférence ministérielle de Bamako de novembre 2008. Elle a permis d’évaluer la situation sécuritaire dans la région et de passer en revue l’ensemble des actions entreprises par les quatre pays, directement impliqués dans la stratégie de lutte anti-terroriste et qui coopèrent au sein du Comité d’Etat Major opérationnel conjoint (CEMOC).

A l’ouverture des travaux, le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, a déclaré que : “Plus que jamais, nos peuples et nos pays sont exposés à cette menace terroriste. L’existence d’armes lourdes en errance, la persistance du trafic de drogue, le recours à la prise d’otages, la circulation d’armes de tous calibres, conjugués à une situation régionale instable, voire explosive, accentuent ce risque et nous interpellent tous“.

Selon lui, afin de faire face à cette menace régionale, sans limites de dévastation et de cruauté, une coopération étroite, concertée et coordonnée, est plus que jamais indispensable entre les pays du Champ : Algérie, Mali, Mauritanie et Niger. Une coopération renforcée et multidimensionnelle, qui allie engagement politique et action opérationnelle. Avant d’ajouter : qu'”Une coopération axée sur une approche sécuritaire collective, impliquant des mesures politiques, militaires et économiques visant à renforcer la coopération, l’assistance mutuelle et les efforts communs pour combattre le terrorisme et éradiquer tous les facteurs liés à la subversion et à l’instabilité, et à réunir les conditions propices à la préservation de la paix et de la sécurité dans la région“.

Par ailleurs, Soumeylou Boubèye Maïga affirmera que les pays du Champ devraient former et mobiliser, dans les dix-huit prochains mois, des effectifs de 25.000 à 75.000 hommes dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale. Il souhaite “plus d’unité et d’efficacité” dans la lutte contre le “terrorisme“.

Pour le ministre algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdel Kader Messahel, “les défis qui nous interpellent nous imposent une planification de plus en plus pointue et une coordination plus efficace de nos actions. Il nous incombe d’évaluer les développements dangereux et la nouvelle dimension que prend la menace terroriste et ses connexions multiples“, a-t-il ajouté.

Le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Hamadi, a de son côté évoqué la situation en Libye: “Si le conflit en Côte d’Ivoire a trouvé une issue pacifique, un autre conflit a éclaté en Libye, avec une dissémination à grande échelle des armes et ça nous interpelle“.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a, lui, dénoncé “le paiement de rançon qui sert aux terroristes à tuer le plus grand nombre de personnes“, souhaitant que d’autres pays que les quatre représentés à Bamako soient impliqués dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.

A l’issue de leur rencontre, les ministres ont présenté les résultats de leurs travaux au président de la République du Mali, Amadou Toumani Touré à qui ils ont exprimé leur gratitude pour sa sollicitude et l’intérêt porté à leurs travaux.

Bruno D SEGBEDJI

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