Nommé à la tête du gouvernement en décembre 2017, en seulement 3 mois, Soumeylou Boubèye Maïga a réussi un test grandeur nature, auquel tous ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Il s’agit d’être au contact de tous les fils du Mali pour recenser leurs préoccupations, afin d’y apporter les réponses idoines. Il l’a fait dans plusieurs autres localités du pays avant de se rendre à Kidal, jusque-là hostile à toute présence des autorités maliennes depuis 2014.
Surnommé dans les milieux politiques le «renard», le chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga est un stratège qui prouve encore une fois sa maîtrise des dossiers et son attachement à la cohésion sociale. A la différence de certains de ses prédécesseurs, il a soigneusement préparé, sans fanfaronnade politicienne ni arrogance, sa visite dans les régions du nord du Mali. Cet esprit d’homme d’Etat lui a valu de réussir où d’autres ont échoué. Il s’agit de partager avec tous les Maliens les réalités de leurs localités respectives, sans discrimination aucune. La présence d’une haute autorité à Kidal, chef-lieu de la 8ème région administrative du pays, constituait un enjeu majeur eu égard à la complexité de l’application de l’accord pour la paix. Si certains ont échoué dans la bonne préparation de la mission dans cette ville, le forcing de Moussa Mara en mai 2014 a coûté cher à l’Etat malien. Mettant ainsi en mal le vivre ensemble dans un Etat-nation comme le Mali. Mais, le renard a relevé ce défi, nonobstant les mauvaises prophéties qui ont tenté de démoraliser les acteurs concernés. Pour confirmer cette célèbre citation «Honte à celui qui chante lorsque Rome brûle», le chef du gouvernement s’est montré serein et consacré à l’essentiel: faire bouger les lignes en faveur du retour progressif de l’Etat sur toute l’étendue territoire. Ce qui est pour l’heure une réalité sur le terrain. Peu importe la manière. Le plus important est de parvenir à être en contact avec les enfants égarés, afin de trouver une solution à ce qui est censé nous opposer.
A cette occasion, déjouant les mauvais pronostics, le gouvernement a eu gain de cause. Outre la présence d’une forte délégation sur le sol kidalois, les échanges qui ont découlé de cette rencontre avec la population sont prometteurs. Car, ils permettent non seulement de rétablir la confiance entre l’Etat et les groupes armés, mais aussi offre une tribune pour chaque partie d’exprimer ses attentes de l’autre. C’est dans cette logique qu’au cours de la conférence des cadres à Kidal, les responsables des autorités intérimaires et ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) se sont montrés décontractés à travers la formulation des doléances pour le bien-être de la population de la cité de l’Adrar des Iforas. De sources bien introduites, conformément au souhait du président de la République, Soumeylou Boubèye Maïga a écouté et pris note des préoccupations des habitants de la ville de Kidal.
Leurs doléances concernent principalement la reprise de l’école, l’accès à l’eau, la réhabilitation de quelques infrastructures de base. Ces populations ont surtout montré leur attachement à la paix. En réponse à ces doléances, SBM a engagé des actions en vue de la satisfaction des doléances pouvant l’être sur place. Avant de mettre à profit cette mission pour rappeler à ses compatriotes kidalois que toutes leurs préoccupations seront prises en compte et traitées au même titre que celles des Sikassois, des Kayesiens ou toute autre région du Mali. Ce, dans la veine de la volonté du président de la République, celle d’être à l’écoute des populations, où qu’elles se trouvent sur le territoire national. Partant, le Premier ministre malien a souligné que le développement et la satisfaction complète de toutes leurs doléances ne pourra se faire que dans un climat de paix et de confiance pour faire face à ceux qui veulent maintenir un climat d’insécurité et de défiance contre la cohésion sociale et la concorde nationale.
Oumar KONATE