Mis de côté dans le processus de mise en place du comité de suivi de l’accord de paix, certains regroupements politico-militaires se sentant exclus ont décidé de créer un nouveau bloc qu’ils appellent «Compis-15 ». Pour les observateurs avertis de la scène nationale, c’est une menace pour le processus enclenché depuis le 20 juin dernier, car les responsables de ce nouveau regroupement n’excluent pas la prise des armes contre tous ceux qui tenteront de les écarter y compris l’Etat.
« COMPIS-15 », inspiré de la première signature de l’accord de paix et de réconciliation du 15 mai, ou beaucoup d’acteurs avaient apposé leurs signatures sur le document en absence de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, quelques semaines après, ce mouvement avait accepté de mettre sa signature sur le document. C’est alors qu’un processus de mis en œuvre de l’accord a été enclenché notamment à travers des réunions de mise en place du comité devant suivre le processus en question.
C’est à partir donc de la nomination des membres de ce comité que le mécontentement de certains groupes s’est fait entendre, car ils se sont sentis trahis.
Ces groupes ont donc décidé de créer un nouveau regroupement qu’ils ont nommé « COMPIS-15 » et son lancement officiel a eu lieu la semaine dernière à travers une conférence de presse tenue à la maison de la presse.
Ce « COMPIS-15 » regroupe à son sein la Coordination des Peuples de l’Azawad de Mohamed Ag Ousmane Mahamedoun (CPA), le Ganda Izo de Mohamed Atayoubou Sidibé et de «Jimmy le Rebelle » et son groupe.
Ces trois hommes ont rencontré la presse pour presque menacer le gouvernement de reprendre les armes s’ils sont exclus du processus de paix.
Le partage de gâteau en marche
« Après la pluie, le beau temps », avons-nous l’habitude d’entendre et aujourd’hui, on n’a l’impression que c’est ce qui se passe dans notre pays. Après plus de quatre ans de crise, le pays commence à peine de sortir la tête de l’eau que chacun veut avoir sa part. Ce comportement irresponsable de certains acteurs du processus et le faux fuyant du gouvernement risquent de fragiliser la mise en œuvre de l’accord.
En effet, ce nouveau groupe a vu passer sous ses yeux la nomination des membres de la commission vérité justice et réconciliation, sans être pris en compte, en plus ils ont été mis de côté dans la mise en place du comité de suivi de l’accord de paix, il n’en fallait pas plus pour qu’ils montent au créneau pour menacer le processus.
La question qu’on se pose aujourd’hui est de savoir les motivations réelles de ces groupes armés qui ont causés tant de souffrances aux Maliens du Nord comme du Sud et particulièrement ce nouveau groupe. Ce nouveau regroupement représente-t-il une menace ou une chance pour la paix dans notre pays ? En tout cas, il est temps pour les différentes parties de comprendre que la population a largement souffert qu’il est temps de passer à autre chose, pourquoi pas une paix définitive et durable…
Issa Kaba