Sortie de crise au Mali : La recette des Etats-Unis d’Amérique

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Au coeur de l’actualité africaine avec une crise multiforme, le Mali demeure la préoccupation majeure de beaucoup de pays voisins voir de la communauté internationale. Dans ses propositions de sortie de crise, les Etats-Unis d’Amérique semblent engagés à nous tirer de l’immobilisme politico-institutionnel dans lequel nous sommes plongés depuis six mois. Leur recette serait de mener simultanément  les négociations, préparer une intervention militaire et enclencher le processus électoral.

The U.S. Embassy Compound in Bamako, Mali

Les Etats-Unis d’Amérique, l’un des partenaires historiques de taille de notre pays ne restent pas en marge des propositions de sortie de crise. La formule préconisée par le pays de l’Oncle Sam n’est autre que de mener les négociations, préparer la guerre et engager l’organisation des élections.
Pour les Etats -Unis, l’organisation de l’élection présidentielle doit être ouverte au moment où les négociations et la préparation de l’option militaire sont en cours. Pour eux, cette démarche permettra de gagner du temps dans le processus de sortie de la crise. Car, cela permettra de ne pas attendre jusqu’à la fin d’un processus pour entamer un autre.
A les en croire, il faut éviter une transition trop longue qui risque de porter un coup dur à l’exercice démocratique jusqu’‡ conduire le pays ‡ un nouveau chaos. Le spectre du cas d’un pays voisin est encore vivace dans l’esprit de tous. C’est pourquoi, ils veulent qu’on anticipe sur les indices d’un tel cas de récidive.
Pour les Etats-Unis, on ne doit pas attendre la libération du nord dont la durée n’est pas déterminée pour entamer les préparatifs en vue de l’organisation des élections. Il faut engager concomitamment les deux. Chaque élément du gouvernement du Mali, du système politique et de la société civile devrait tous faire pour garantir la préparation et tenue des élections libres et équitables.
Mieux, ils préconisent la négociation avec les nouveaux occupants du Nord avec le but de faire des changements, minimes soient-ils, dans les conditions actuelles de ceux qui y souffrent en ce moment, et de faire des changements au niveau des alliances entre les factions d’extrémistes. Selon la logique du pays de Barack Obama, cette négociation doit être privilégiée à la guerre, qui doit être l’ultime option.  Mais comme il y a des adversaires avec lesquels on ne peut pas négocier, il faut entamer la restructuration de l’armée, la formation et la planification des opérations dès que possible, afin d’avoir une option militaire incontestable au moment nécessaire.
Il faut rappeler que les USA ne sont pas prêts à lâcher le Mali au moment où celui-ci a le plus besoin d’aide pour reconquérir son intégrité territoriale. C’est pourquoi le pays de l’Oncle Sam reste présent au Mali dans le domaine humanitaire. Les foyers de déplacés et d’autres régions du pays ont senti la solidarité américaine en cette période de vache maigre.
C’est vrai que le Millenium challenge Account et d’autres formes de la coopération américaine ont été rompues suite au coup d’Etat du 22 mars, mais la coopération dans le cadre humanitaire continue. Selon un cadre de l’USAID au Mali, les USA ont investi une enveloppe de 92 millions de dollars US depuis le début de l’année dans le cadre de l’action humanitaire. Cette enveloppe provient d’une enveloppe globale de 378 millions de dollars destinés à la réponse à la sécheresse et à la crise au sahel. En outre, les Etats-Unis ont débloqué une enveloppe supplémentaire d’environ 70 millions de dollars américains pour les interventions en matière de sécurité alimentaire et de santé en vue de subvenir aux besoins essentiels et pressants des populations maliennes dans ces secteurs clefs. Les Etats-Unis envisagent également des interventions pour appuyer le processus électoral au Mali.
Ben  DAO

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8 COMMENTAIRES

  1. Continuer à courir derriere votre integrité territoriale au lieu d’organiser des elections et assoir un pouvoir legitime..A ce rythme on perdra et l’integrité (meme si on l’a pas pour le moment avec les IYAD) et les elections, ainsi on vivra dans la merde comme la Somalie pendant des decenies.. Est-ce le Mali sera le permier à organiser une election avec une partie du pays? Pourquoi obstenez-vous à croire qu’on peut reconquerir le avec 3 autorités à Bamako?

  2. A propos de formation de l’armée malienne que faisaient les experts militaires algériens, libyens, français et américains qui défilaient à la télé malienne ces dix dernières années et que nous avons mêmes rencontré sur le terrain du Nord à travers l’appellation ETIA?. Bien que certains des véhicules portant cette marque sont aujourd’hui avec les occupants.

    Compatriotes soyons sérieux si la mort te trouvera quoi que tu fasses mieux vaut l’affronter.

  3. une très bonne analyse merci kassim pour ta contribution exacte mais l’oncle sam doit aidé le mali a recouvré son intégrité territorial avec même un semblant de normalité car elle est bien intervenue en Libye même si comparaison n’est pas raison la situation du mali ne doit pas forcement Etre lié a des élections car nous ne pouvons pas le faire dans la situation actuelle du mali car cela cautionnerais de facto la partition de notre pays et fairais très certainement l’affaire des séparatistes TOUARÈGUES LES PUISSANCES OCCIDENTALES ET AFRICAINES DOIVENT NOUS AIDER POUR CIRCONSCRIRE LE MAL AU MALI CAR C’EST LE MALI LE NIGER ET LE SÉNÉGAL SES TROIS ETATS SONT EN MAJORITÉ MUSULMANS ET PAUVRE DONC FRAGILE FACE A L’ISLAM radical AVEC SES MOYENS FINANCIERS ÉNORMES pour tromper facilement leurs populations donc il FAUT ACCROÎTRE l’AIDE MULTIFORME A SES ETATS POUR POUVOIR S’occuper de ses populations pas seulement sécuritaire

  4. Cette demarche de tout jouer ensemble est professionnelle maiis faut-il que les USA laissent LA PEUR devant les islamistes car pour les 2 voies (présidentielles et négociations), ils sont claires et celles militaires, ils ne sont pas déterminés. Je craingne meme qu’ils ne vont pas jusqu’à opposer leur véto pour l’option militaire.

  5. Laisser mouton courir, Tabaski viendra!!! Beaucoup de maliens ne comprennent rien dans ces histoires mais ils vont comprendre quand nous seront dans la merde(je ne l’espère pas mais force est de le reconnaitre). Le Mali n’est pas le 1er pays du monde à connaitre de telles choses; en organisant ces élections nous seront à l’abri de beaucoup de déconvenues. C’est la quête d’un seul interlocuteur et/ou chef…………

  6. Démocratie, intégrité territoriale et lutte contre le terrorisme: regard croisé de la vision américaine et française au Mali.

    Pour aider le Mali a recouvrer son intégrité territoriale, les États-Unis exigent un retour complet à l’ordre constitutionnel normal en élisant purement et simplement un président de la république au suffrage universel.

    La position américaine est sans équivoque, pour reprendre leur coopération avec le Mali, il faut un nouveau président issu des urnes.

    La France, qui est directement menacée par l’Aqmi avec six français actuellement détenus par les islamistes au nord du Mali, privilégie par contre l’urgence sécuritaire et met en avant une intervention militaire pour rendre au Mali son intégrité territoriale et au Sahel sa sécurité et sa tranquillité.

    Dans son discours d’acceptation de sa candidature démocrate, le 31 août 2008 à Denver dans le Colorado, l’actuel président américain, disait que les États-Unis ne devraient pas renoncer à leur principe de droit pour défende leur sécurité.

    C’est cette exigence de droit qui oblige aujourd’hui les américains à repousser un pouvoir bamakois issu d’un coup d’état.

    Parce qu’il foule au sol les principes de libertés chers aux américains et écrits en lettres d’or dans leur déclaration d’indépendance qui date de 1776 et écrite par leurs pères fondateurs Georges Washington, Thomas Jefferson et bien d’autres.

    Au delà des principes, la loi américaine est encore plus stricte envers les prises de pouvoir par coup d’état.

    A supposer que Bamako accepte de se plier aux principes américains de libertés (libertés de choisir ses dirigeants dans le cas d’espèce), il faut convoquer le collège électoral dans les régions où cela est possible.

    Cela suppose, organiser les élections dans les 5 premières régions du pays.

    Il faut un fichier électoral prêt, du matériel électoral, un accord de la classe politique pour la mise en place de la CENI, une évaluation et une disponibilité réelle du budget des opérations de vote et du fonctionnement des institutions qui les organisent, une ouverture de la campagne électorale…

    Tout cela risque de prendre minimum 6 mois vu l’état d’impréparation sinon d’abandon de l’actuel ministère de l’administration territoriale quand aux futures consultations électorales.

    L’Amérique d’Obama, droite dans sa boite juridique, a donc privilégié le respect des principes démocratiques à l’urgence sécuritaire et islamiste du nord du Mali.

    Tout le contraire de la France de François Hollande dont le pays est directement plus menacé (et c’est une première dans le terrorisme islamiste) que l’Amérique au Sahel.

    En effet la France a fait le choix d’une indépendance énergétique basée sur le nucléaire.

    Même Fukushima n’a pas réussi à faire renoncer la France dans ses projets de réacteurs nucléaires.

    L’avenir énergétique français passe donc par le nucléaire, et l’uranium du désert nigérien y contribue beaucoup.

    En s’attaquant au géant français du nucléaire, Areva à Arlit, l’Aqmi, qui possède encore en otages 6 français enlevés dans cette ville nigérienne, veut saborder les intérêts français dans le Sahel en réponse à sa loi antiburqua et à son engagement militaire en Afghanistan.

    Cela est tout simplement inadmissible et inconcevable vu de Paris.

    Le gouvernement de Sarkozy avait fondé l’espoir que les pays du champ (Niger, Algérie, Mauritanie et Mali) puissent mener un combat sans merci contre l’Aqmi au Sahel.

    Mais il a été vite déçu par le régime ATT, soupçonné plus d’une fois de ne pas mouiller le maillot contre les barbus des montagnes du Tagharghar.

    Quand le régime ATT s’est effondré en mars 2012, et dans son sillage, son armée de généraux, Paris avait cru un moment que les touareg agités sur Internet du Mnla tenaient les rênes du pouvoir au nord.

    Fatale erreur du Sarkozisme, en réalité les apprentis sorciers touareg qui s’arcboutaient sur France 24 et Rfi, n’étaient que des porte ustensiles des terroristes islamistes qui défient Paris.

    Le cauchemar se passe de tout commentaire, il faut très vite circonscrire la menace salafiste pour sauvegarder les intérêts français et l’intégrité du territoire malien en même temps.

    Alors François Hollande n’y va pas par quatre chemins, si à Bamako Dioncounda Traoré pense encore à des négociations triple choix, à Paris on ne jure que par une intervention militaire.

    Dans cette situation Paris regarde rarement la météo démocratique en Afrique.

    Quel que soit le régime en place, sa crédibilité aux yeux de Paris, dépendra dans sa capacité à faciliter l’élimination de la menace islamiste au Sahel.

    Le risque dans cette optique, est la familiarité d’une certaine France avec une certaine dictature de confiscation des libertés fondamentales des maliens.

    Or, en essayant de discréditer toute une classe politique en les mettant d’entrée de jeu à l’écart, Cheick Modibo Diarra, très à l’aise avec la junte de Kati, dont les membres occupent les ministères régaliens de son gouvernement, porte en lui, le germe même de cette confiscation du pouvoir transitoire dont personne ne connait actuellement l’issue et l’échéance à Bamako.

    Alors vous êtes américain malien ou français malien?

    • MERCI ENCORE PROF. KASSIN.
      POUR RÉPONDRE A TA QUESTION: MOI JE SUIS FRANÇAIS MALIEN.
      ET JE PENSE QUE LA MAJORITÉ DES MALIENS EST FRANÇAIS MALIEN.

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