La paix et l’’unité nationale sont des préoccupations majeures des autorités actuelles et des populations. Raison pour laquelle l’Alliance populaire pour la paix et l’unité nationale dénommée «ALBBINA» vient d’être portée sur les fonts baptismaux. Née des cendres de l’Alliance des communautés arabes du Mali (Alcarama), cette nouvelle organisation entend jouer toute sa partition dans le processus de paix.
L’Alliance populaire pour la paix et l’unité nationale (ALPPUNA) n’existe pas en arabe, car on écrit ALPPUNA et on lit «ALBBINA», c’est-a-dire «construire et bâtir» en arabe. Cette association est désormais en place. Elle se veut un creuset de paix et d’unité nationale, en lieu et place de l’ancienne Alliance des communautés arabes du Mali (Alcarama).
La rencontre de cette Alliance, tenue les 15, 16 et 17 décembre 2014 à Agouni, dans le cercle de Tombouctou, a permis de mettre en place une nouvelle structure pour la sauvegarde de l’unité nationale.
Après d’intenses consultations, la communauté arabe du Mali est arrivée à la conclusion que son apport est indispensable au processus de réconciliation nationale et à la cohésion sociale entre les communautés arabes, mais aussi entre elles et ses voisines (Sonrhaï, Tamasheq, Peuhl, Bozo, Bambara).
Selon les initiateurs d’ALBBINA, les objectifs de l’Alliance se résument à l’implication des communautés dans le dialogue inter-malien, la paix, la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la consolidation de l’unité nationale. Ainsi, l’Alliance devient un cadre de concertation et de décision pour l’ensemble des communautés. «Elle doit être l’organe suprême de prévention et de gestion des conflits intra et extra communautaires», martèlent ses initiateurs. De ce fait, ALBBINA ambitionne d’établir la confiance et la cohésion sociale entre les différentes communautés.
En somme, elle sera l’interface entre l’Etat, les partenaires techniques et financiers et les communautés locales.
C’est pourquoi, à l’issue de la rencontre qui a enregistré la participation de l’ensemble des fractions et villages de la commune de Salam, en dehors de Oulad Ich, Oulad Oumrane III et Araouane Village, des délégués des camps de réfugiés, des délégués des communes de Ber, Léré, Essakane, Aljounoub, Raz-Elma, Haribomo, Lerneb, les femmes, les jeunes, de même que les délégués venus de Bamako, la communauté arabe a décidé de parler d’une seule voix, à travers ALBBINA.
Le président de l’ex-Alcarama, Mohamed Mahamoud El Oumarani, dira que l’Alliance a décidé aujourd’hui, eu égard à l’urgence du moment, de tenir les présentes assises pour amorcer la réconciliation entre les communautés et définir une fois de plus de nouvelles orientations. «Celles-ci permettront aux communautés de s’engager positivement dans le processus de paix en cours dans notre pays», a-t-il dit. Avant d’énumérer les difficultés auxquelles sont confrontées les communautés, telles que l’analphabétisme, l’ignorance, la précarité, le manque de programme de développement adapté, l’insuffisance, voire l’inexistence de partenaires au développement dans le milieu ; le manque d’intégration dans l’espace national et sous-régional, entre autres.
M. Al-Oumrani a profité pour mettre un accent particulier sur les dissensions internes qui ruinent les communautés au nom des intérêts égoïstes et partisans de certains milieux. D’où la nécessité pour les présentes assises de trouver une autre forme d’organisation de la société civile mieux adaptée pour répondre aux défis de réconciliation et de cohésion sociale.
Interrogé sur ses rapports avec le mouvement arabe de l’Azawad (Maa), le président d’ALBBINA, Mohamed Taher Ould El Hadj dit Daleb, a tenu à préciser que ce groupe armé ne représente pas la communauté arabe du Mali.
À noter que cette rencontre communautaire a été sécurisée par l’Opération Barkane et la Minusma. ALBBINA est composée de 50 membres des différentes fractions arabes du Mali.
DS
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