Pour faire le compte rendu du dialogue inter malien à Alger ayant abouti à l’adoption d’une feuille de route, le haut représentant du président de la République pour les pourparlers inclusifs inter-maliens, Modibo Keïta a rencontré, Hier, mardi 5 août 2014, la classe politique au gouvernorat du district de Bamako. Modibo Keïta avait à ses côtés le ministre de l’intérieur et de la sécurité, le Général Sada Samaké et le gouverneur du district de Bamako, Hadi Traoré, en présence des représentants des partis politiques et de nombreuses autres personnalités. Il ressort de cette rencontre qu’un accord de paix définitif entre les belligérants sera disponible à la fin du mois d’octobre et dont la date de signature sera fixée de commun accord. Selon Modibo Keita, la signature solennelle est prévue au Mali.
Pour la deuxième fois, le haut représentant du président de la République pour les pourparlers inclusifs inter-maliens, Modibo Keïta rencontre les représentants des partis politiques pour faire l’état des lieux du processus de négociation entre le gouvernement et les groupes armés. Et cette rencontre intervient après les pourparlers inter malien à Alger le mois dernier ayant abouti à l’adoption d’une feuille de route.
« Au moment où nous étions en Algérie, il y’a eu des manifestations de frustration parce que certains avaient estimés qu’ils étaient exclus du processus de dialogue à Alger mais ce n’était pas le moment. Nous n’avons pas discuté des questions de fond en Algérie », a déclaré Modibo Keïta. Avant de reconnaitre le blocage au niveau du mot laïcité lors des pourparlers d’Alger car un groupe avait du mal à reconnaitre le mot « laïcité ».
A l’en croire, le déficit de communication a provoqué des frustrations et de poursuivre qu’il est important de créer un climat de confiance. « Le calendrier qui a été adopté est le suivant : c’est à partir du 17 août jusqu’au 11 septembre qu’il y’aura ce que vous pouvez appeler le plat de résistance. Il y aura une interruption le 11 septembre pour permettre de sensibiliser les communautés. Mais à partir du 11 septembre on aura un plan de règlement qui comportera les éléments essentiels de l’accord de paix sur lequel le consensus aura été obtenu.
Et ce plan de règlement sera proposé aux partis politiques et à la société civile. Donc fin octobre les négociateurs devraient se retrouver en Algérie pour essayer de traduire dans les formes juridiques le plan de règlement qui aura été discuté et présenté aux communautés et certainement avec des améliorations. Donc en fin octobre si les choses se passent comme prévues on aura un accord de paix global et définitif. Ainsi il ne restera plus que la signature solennelle.
Et cette dernière, fixée de commun accord, se passera au Mali», a précisé le haut représentant du président de la République. A l’en croire, la feuille de route est adopté est basé sur des documents qui ont une valeur juridique tels que la constitution et l’accord préliminaire de Ouaga. « Si je m’amuse à aller au-delà de l’accord de Ouaga, la porte sera ouverte à tout le monde. Je ne veux pas anticiper sur les négociations mais rien ne sera comme avant. Nous devons donner un contenu à notre propre conviction », a-t-il dit.
En réponses aux questions des politiques, Keïta a clairement indiqué que ça ne sera pas possible d’organiser des foras afin de prendre en compte le point de vue des populations. Selon lui, les négociateurs n’auront pas ce temps avant le 17 aout 2014. « Ayez confiance aux négociateurs. Sans une mobilisation nationale autour de la paix, le chemin sera escarpé», a-t-il souhaité.
Quant à la question relative à l’intégration des rebelles dans l’armée malienne, le haut représentant n’a daigné dire un mot sur cet aspect. Par ailleurs, nombre des partis présents ont épousé la proposition du Parena, rendues publiques par son président Tiebilé, lors de la conférence débat du 12 juillet sur le thème Lors de la rencontre avec le Haut représentant du président, la même proposition a été réitérée par les leaders politiques : la cessation des hostilités veut dire retour aux positions d’avant 21 mai 2014.
Selon le président du parti Modec, Konimba Sidibé, l’accord d’Alger ne pouvait pas marcher. Le président du parti Rds, Younouss Hameye Dicko abondera dans le même sens. A l’en croire, la situation que nous vivons est la conséquence directe de l’accord d’Alger. Il a suggéré de préparer les négociations mais l’armée aussi. « Le Mali doit avoir une position claire à travers sa société civile », a-t-il conclu.
Aguibou Sogodogo