En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, une grande réunion sur le Sahel a été convoquée aujourd’hui mercredi à New York, sous la présidence de Ban Ki-moon. Elle réunira de très nombreux chefs d’Etats du monde entier qui vont parler de l’avenir du Mali.
Après des semaines d’atermoiements et de palinodies, reflets des dissensions au sommet de l’exécutif légal de Bamako, le président intérimaire Dioncounda Traoré et son Premier ministre Cheikh Modibo Diarra ont officiellement sollicité, dans une lettre adressée à “M. Ban”, l’adoption d’une résolution du conseil de sécurité autorisant l’intervention “immédiate” d’une ” force militaire internationale” appelée à “aider l’armée malienne à reconquérir les régions du Nord occupées”. Cette requête lève une hypothèque, mais ne dissipe pas -loin s’en faut- les nuages que le péril djihadistes fait flotter sur l’aire sahélienne. En cinq questions-clés, zoom sur une opération virtuelle.
Une grande urgence
Parce qu’il y a urgence. Et que l’on n’a que trop tardé. Il faut agir avant que l’emprise sur les deux-tiers au nord du Mali d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et de ses satellites -le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, ou Mujao, et Ansar Eddin- devienne irréversible. Au-delà du sort des civils asservis d’Aguelhok, Kidal, Gao ou Tombouctou, le fait accompli est intolérable pour toute la sphère sahélo-saharienne. Choisir l’inertie revient à avaliser l’émergence d’un ” Sahelistan “, foyer terroriste puissamment armé et pourvu, via les rançons et les trafics, d’un substantiel trésor de guerre, capable de rayonner dans toute la sous-région. Ce funeste sanctuaire risque de se muer en épicentre d’un pôle africain de l’internationale du djihad, tout à la fois centre de formation et bureau de liaison avec d’autres mouvances telles que Boko Haram, active au Nigeria, ou les shababs somaliens.
Mais aussi parce l’issue négociée, longtemps privilégiée tant à Bamako que par le président burkinabé Blaise Compaoré, émissaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao), était d’emblée vouée à l’échec. Face aux boutefeux de la charia, animés par un dessein de nature totalitaire, elle s’apparentait à une chimère. Dès lors, ne reste que l’option militaire, qu’elle ait vocation à bouter manu militari l’ennemi hors du Mali ou, a minima, à instaurer un rapport de force qui le contraindra à transiger.
Abdoulaye Diakité
Selon certaines rumeurs à New York, le Conseil de Sécurité de l’ONU voterait non pour une intervention internationale au Mali. Le plan élaboré par la CEDEAO manque encore de précisions. On est donc encore déçu!
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