Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a confirmé que la Belgique va s’engager dans le conflit au Mali avec l’envoi de deux C-130, d’un hélicoptère et des militaires pour des missions de formation.
Ce qui était encore un doute pour le ministre de la Défense Peter De Crem a donc été officialisé par le ministre des Affaires étrangères le mardi dernier et entériné lors d’un Conseil ministériel restreint : la Belgique envoyera au Mali deux C-130, un hélicoptère et 80 militaires pour des missions de logistique et de formation aux côtés des troupes françaises déjà engagées au Mali. Les C-130 pourraient être disponibles l’un dès aujourd’hui, l’autre mercredi, tandis que l’hélicoptère le serait pour le 21 janvier. Quant aux troupes, Didier Reynders a voulu être clair sur le fait qu’il n’y aurait pas de troupes combattantes belges engagées au Mali.
« Le but est de céder le plus vite possible le relais à une opération internationale où nous continuerions à jouer un rôle logistique et de formation », a déclaré Didier Reynders sur les ondes de la RTBF, tout en expliquant que la France a dû intervenir dans l’urgence en anticipant une opération internationale. Par contre, il regrette la lenteur de la mobilisation internationale et demande une « capacité d’intervention plus rapide ». Si la France n’a pas encore réussi à obtenir un engagement militaire plus «concret» de capitales occidentales, elle peut néanmoins s’enorgueillir de bénéficier d’un franc soutien de l’ONU. Le lundi dernier, Paris a informé ses partenaires du Conseil de sécurité des progrès de son intervention au Mali contre les groupes islamistes du Nord et obtenu leur soutien de principe, même si certains s’interrogent sur la suite des événements.
A l’issue de consultations à huis clos au Conseil de sécurité de l’ONU, l’Ambassadeur français, Gérard Araud, s’est félicité de la compréhension et du soutien obtenus par Paris. «Tous nos partenaires ont reconnu que la France agit en conformité avec la légalité internationale et la Charte de l’ONU», a-t-il déclaré avant d’ajouter que la priorité, pour la France, c’est a mise en œuvre rapide de la Résolution 2085 de l’ONU adoptée le 20 décembre dernier et qui autorise le déploiement à terme de la MISMA pour reconquérir le Nord du Mali aux mains d’islamistes armés. Elle prévoit aussi un processus de réconciliation politique à Bamako et des négociations avec les rebelles du Nord qui se dissocieraient du terrorisme. « L’opération «Serval» doit encourager ce processus politique. Elle est le résultat d’une urgence, mais une fois arrêtée l’offensive (des islamistes), nous devons mettre en œuvre la Résolution 2085 dans toutes ses dispositions, dont le processus politique» », a estimé l’Ambassadeur.
Paul N’Guessan
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