Solidarité envers le Nord du Mali : L’Association Mandé débourse deux millions

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Jeudi dernier, le Coren a reçu de l’Association Mandé une importante somme d’argent en faveur des populations du Nord du Mali. Le Collectif prépare également un forum national sur le Nord. Il en a fait l’annonce lors d’une rencontre préparatoire tenue samedi passé.

Le 15 octobre 2012, le siège du Collectif des ressortissants du nord (Coren) a abrité une importante cérémonie présidée par Malick Alhousséni, président du Collectif. Ce jour, c’est l’Association Mandé de France, à travers son président, Souleymane Traoré, qui a manifesté sa solidarité envers les populations du Nord occupé par des groupes terroristes et islamistes. Venus spécialement de la France pour la circonstance, les membres de l’Association Mandé ont remis au Coren la somme de deux millions de Fcfa pour venir en aide aux ressortissants du septentrion.

Selon le président Souleymane Traoré, ce don date du 22 septembre 2012 et est fait dans le cadre de la commémoration de l’indépendance de notre pays. Le Coren a été choisi en raison de sa vocation de solidarité et d’entraide et des nombreuses actions qu’il a déjà eu à mener pour soulager la peine des populations du Nord.

En réponse, le président du Coren a fait l’historique de son Association, créée depuis 1979, avec comme objectif de promouvoir la solidarité et l’entraide entre les populations du Nord et celles des autres régions. Mais aujourd’hui, «nous n’avons aucun autre agenda que celui de la libération du nord», a-t-il déclaré.

Deux jours plus tard, c’est la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, qui a abrité une rencontre du Coren, dont le but était de présenter aux ressortissants du Nord à Bamako un rapport relatif à la situation qui prévaut dans le Nord. Cet état des lieux des trois régions sous occupation est le fruit de plusieurs missions effectuées par des membres du Coren dans les cercles de Gao (du 1er au 07 octobre), de Bourem (du 11 au 18 octobre) d’Ansongo (du 3 au 5 octobre) et de Ménaka (du 6 au 14 octobre) 2012.

Ces différentes missions ont permis de faire plusieurs constats principalement en ce qui concerne la genèse et l’évolution de l’occupation (date, mouvements en présence, comportement envers les populations, l’état des infrastructures, le moral des populations). Du rapport, il ressort la destruction de l’Etat-civil et des archives de l’administration ; l’inexistence de structures, d’équipement et de personnel d’encadrement pour les activités agro-sylvo-pastorales, du dispositif de sécurité alimentaire (banques dé céréales et système d’alerte précoce) ; la destruction et le pillage de tous le système financier (banques, micro-finances) ; les difficultés aux intrants agricoles et aux produits phytosanitaires ; l’inexistence d’équipements agricoles et de pièces de rechange ; l’impossibilité d’entretenir les points d’eau (puits, forages, barrages, etc.) ; l’inexistence d’aliments pour le bétail et de produits vétérinaires ; l’inexistence de mécanisme de suivi et d’entretien des infrastructures d’élevage (parcs de vaccination, marché à bétail, abattoirs, etc.) ; le manque de moyens matériels, logistiques et financiers pour les agents restés sur place ; l’incapacité des services d’eau et d’électricité à satisfaire les besoins ; la destruction abusive du couvert végétal.

Si le rapport a été longuement critiqué par plusieurs intervenants, notamment en ce qui concerne sa structuration et certaines lacunes, le président du Coren, Malick Alhousséni qui présidait la rencontre, a promis de le compléter et de le parfaire au niveaux des différents panels mis en place pour préparer le forum national sur le Nord, que le Collectif organise les 7, 8 et 9 décembre 2012 ici-même à Bamako.

Ces assises permettront aux participants de  réfléchir sur les voies et moyens d’une sortie de la crise que vit le septentrion depuis janvier 2012. Parce que les différents intervenants à la rencontre de samedi entendent participer pleinement à la libération des régions du Nord. Tous sont unanimes à reconnaître que le sort du Nord ne peut se discuter sans l’implication des ressortissants du nord, tout comme le sort du Mali ne peut être discuté ailleurs qu’au Mali et sans le Mali. C’est pourquoi, ils réfutent la médiation menée par le président burkinabé pour le compte de la Cédéao. Ils n’acceptent pas en particulier que le médiateur ait choisi unilatéralement de mener le dialogue et la négociation avec des groupes terroristes et criminels comme Ançar Eddine et le Mouvement national de libération de l’Azawad, deux groupes dont les populations de Gao ne veulent plus sur leur territoire. Par contre, alignées derrière le Gouvernement et les forces armées maliens et solidaires d’eux, les populations requièrent une intervention militaire, africaine et/ou malienne pour les libérer de l’occupation islamiste.

Abdel HAMY

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