Six semaines après la signature de l’accord de paix du 20 juin : La situation sécuritaire de mal en pis

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Mali: première réunion du Comité de suivi de l'accord de paix
Cette première réunion du Comité de suivi de l’accord a notamment été marqué par des désaccords de leadership au sein de certains mouvements armés.
AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE

Le Mali tarde à sentir les effets positifs des pourparlers inter-Maliens d’Alger qui se sont soldés par la signature d’un accord de paix en deux temps.  

Que devons-nous déduire de  la poursuite des violences qui gagnent davantage en terrain ? C’est la question que l’on peut se poser au regard de la situation sécuritaire de l’après signature de l’accord  de paix, beaucoup plus critique et difficile à gérer que la situation d’avant l’accord.

 

En plus de la vague des tueries au Nord, la crise s’est désormais étendue sur une grande partie du territoire national, faisant des victimes dans presque toutes les régions du pays. Ainsi après Bamako, la capitale, Misseni, Nara, Fakola, San, Djenné, Diabaly, Douentza, puis Nampala le samedi 1er août 2015, les bourreaux de la paix ont continué le décompte macabre en s’attaquant hier lundi 3 août  au camp de l’armée malienne à Gourma Rharous, dans la région de Tombouctou. Le bilan est lourd : 11 soldats maliens tués. La haine viscérale semble intacte, et la guerre fratricide fait rage au pays d’Ibrahim Boubacar Kéita, malgré la signature d’un accord machin qui continue à agacer certains Maliens.

C’est tout un camp de l’armée malienne basé à Gourma Rharous qui a été décimé, hier lundi, très tôt dans la matinée, par des terroristes. Onze militaires de l’unité de la garde nationale sur place ont  péri sous les armes fatales des Jihadistes. Selon l’AFP, qui tient ses informations de sources militaires, l’attaque a eu lieu aux environs de 05H30 (locales et GMT).

« Les assaillants sont des éléments jihadistes liés à Ansar Dine de Iyad Ag Gally » a indiqué le militaire qui a parlé à notre confrère de l’AFP.

Des renforts auraient été dépêchés sur les lieux, à environ 140 km à l’est de Tombouctou. Contactée par Le Républicain, la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée(Dirpa) affirme ne pas être en possession de tous les détails de la tuerie et nous a référé à la Cellule de communication des opérations Maliba, qui, à son tour, nous a renvoyé à la Dirpa.  Dans un communiqué publié, le lundi 3 août 2015, le gouvernement malien déplore la mort de 11 gardes et un blessé. Selon le gouvernement, l’attaque  du poste de sécurité, par des hommes armés non identifiés, serait intervenue entre 4 heures et 5 heures du matin. « Le gouvernement de la République du Mali rappelle à tous ses partenaires la nécessité impérieuse d’assister les forces armées et de sécurité pour enrayer le terrorisme afin de préserver les acquis enregistrés sur la voie d’une paix durable au Mali et dans la sous-région» indique le communiqué.

2 morts à Nampala

Cette attaque à Rharous intervient deux jours seulement après l’embuscade contre l’armée malienne à Nampala qui, selon un communiqué du gouvernement, a fait deux morts parmi les soldats maliens samedi dernier. Cette énième attaque barbare  des jihadistes pose incontestablement la question de l’efficacité de l’accord de paix d’Alger. L’accord signé ne représente jusque là qu’un papier. Il n’a pas pu faire taire la haine et le mépris de certains envers l’Etat malien. Les circonstances de l’exécution barbare et démodée des 11 soldats à Gourma Rharous  le témoignent à suffisance.

 

Youssouf Z KEITA

 

 

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