Situation sécuritaire au Nord du Mali : Les premières patrouilles mixtes prévues pour ce 20 octobre et au même moment cinq des huit sites de cantonnement seront opérationnels

1

Point important dans le cadre de la mise en application de l’Accord de paix, notamment en ce qui concerne les mures sécuritaires, le déploiement de patrouilles mixtes. Tant attendu depuis la signature de l’Accord, il sera finalement effectif le 20 octobre prochain. D’ores et déjà la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) a déjà fait parvenir à la Minusma la liste des 200 éléments qu’elle a désignés pour faire partie de ces patrouilles.

Par sa résolution 2295 (2016), le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) jusqu’au 30 juin 2017 et en même temps a demandé au secrétaire général du Conseil de sécurité de lui faire rapport tous les trois mois sur la suite donnée à sa résolution, en particulier sur les progrès accomplis dans l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et l’action menée par la Minusma. C’est dans ce cadre que le secrétaire général du Conseil de sécurité a rendu public son rapport de fin septembre 2016 très détaillé et contenant aussi des suggestions issues de constats sur la réalité du terrain.

Le document révèle que “le rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord du Mali demeure problématique”. Et il ajoute en appui à cette affirmation que “depuis mon dernier rapport en date (S/2016/498), le nombre d’agents de l’État déployés dans les régions septentrionales a diminué de 2 % (il a été ramené de 35 à 33 %). Au cours de la période considérée, le Gouverneur de Ménaka et Taoudenni a pris ses fonctions et, à la date du 20 septembre, les Gouverneurs de Gao, Ménaka, Mopti et Tombouctou exerçaient leurs fonctions dans leurs régions respectives; le Gouverneur de Taoudenni était quant à lui basé à Tombouctou, et le Gouverneur de Kidal n’a pas encore été déployé en raison de problèmes de sécurité”.

En plus, poursuit le rapport : “Dans la région de Gao, les 3 préfets et 12 sous-préfets ont tous repris leurs fonctions dans les centres urbains d ‘Ansongo, Bourem et Gao. Dans la région de Ménaka, un préfet sur quatre et quatre des neuf sous -préfets étaient présents. Dans la région de Mopti, sept des huit préfets étaient en place, mais seuls 33 sous -préfets sur 55 étaient présents. Dans la région de Tombouctou, trois des cinq préfets et 17 sous-préfets sur 31 étaient déployés. Dans les régions de Kidal et Taoudenni, aucune présence des autorités de l’État n’était assurée”.

Mais le même rapport souligne aussi les bons points engrangés, notamment en matière de sécurisation : “Le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes vers les régions septentrionale reste fonction du matériel et de la formation que ces forces sont en mesure d’obtenir. Un plan commun respectueux de la politique de diligence voulue en matière de droits de l’homme a été élaboré par la Mission et les Forces armées de défense et de sécurité maliennes, plan dans le cadre duquel la Minusma envisage d’apportera son soutien aux forces armées maliennes dans les domaines de la formation, de la logistique, du renseignement et de la coordination des Opérations”.

Toujours en matière sécuritaire, le secrétaire général du Conseil de sécurité de préciser : “…afin d’appuyer le redéploiement de la police, de la gendarmerie et de la garde nationale maliennes dans le nord du territoire, la composante de police de la Minusma a renforcé sa présence dans le centre et le nord du pays; elle a ainsi positionné une unité de police constituée à Gao, et affecté 25 policiers supplémentaires à Ansongo (région de Gao), Douentza (région de Mopti), Goundam (région de Tombouctou) et Ménaka…”

S’agissant des mesures sécuritaires intérimaires, le secrétaire général du Conseil de sécurité fait une révélation importante, après avoir reconnu que “de nouveaux progrès ont été réalisés par les parties maliennes “. La révélation importante est que, selon le rapport, lors de la réunion de la Commission ad hoc chargée d’accélérer la mise en service du Mécanisme opérationnel de coordination qui s’est tenue les 25 et 26 juillet, le Gouvernement a accepté de mettre à disposition du matériel et des équipements, notamment des uniformes et des véhicules. Le 20 septembre, lors la réunion du sous -Comité sur les questions de défense et de sécurité du Comité de suivi de l’accord, la Cma a désigné les 200 combattants qui participeraient à la première patrouille mixte à Gao le 20 octobre. Ces combattants devaient participer au programme spécial de désarmement, de démobilisation et de réintégration.En plus, “Le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration n’a pas démarré durant la période considérée. Les travaux de construction des cinq sites de cantonnement qui doivent encore être aménagés, sur un total de huit, à Ber (région de Tombouctou), Ilouk (région de Gao), Tabankort (région de Mopti), Tessalit (région de Kidal) et Tin Fatimata (région de Gao) ont continué à avancer. Tous les sites devraient être opérationnels pour le mois d’octobre. À ce jour, ni la Cma ni la Plateforme n’ont communiqué les listes des combattants par lesquels débuteraient les processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration”.       

 A.B. NIANG

 

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Les mouvements de résistance de GAO n’ont pas dit qu’ils ne veulent pas des autorités intérimaires mais ils rejettent la liste qui été établie sans consensus et sans intégration des représentants des communautés, des jeunes et des femmes de la région de GAO.

    Bonjour,
    Le chef du HCUA et le Président de la CMA doivent accepter le protocole d’entente entre parties.

    Excellentes conclusions pour le CSA.

    Ce sont les autorités intérimaires qui vont nous permettre de mettre en place ou de contribuer au renforcement des services de base, de mettre en place le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) pour les aspects sécurité et d’organiser, en liaison avec la CENI, les élections communales et, plus tard, les régionales.

    Elles permettront aussi la préparation du retour, la réinstallation et la réinsertion des réfugiés et des populations déplacées, dont certains, feront partie des autorités intérimaires de la région ou de la commune.

    Autrement, comment voulez-vous qu’on fasse ?

    Les autorités intérimaires seront mises en place à travers la loi déjà promulguée, un décret (conditions) d’application de cette loi et le protocole d’entente entre parties prenantes pour la mise en place des autorités intérimaires.

    Ce que beaucoup de gens oublient, ce sont les ressortissants (membres de la Société civile dont des réfugiés Maliens de retour) de telle ou telle région ou de telle ou telle commune mais aussi les agents des services déconcentrés de l’État et les conseillers sortants, qui feront partie des autorités intérimaires.

    Ce ne sont pas, comme c’était dit dans une certaine presse au début, les membres de la CMA, de la plateforme et du gouvernement, qui feront partie de ces autorités intérimaires.

    Détrompez-vous. Le processus d’entente a mis tout ça au clair.

    Le dernier conseil extraordinaire des ministres, du 14 octobre 2016, a rappelé tous ces éléments.

    Seuls des conseillers spéciaux de la CMA et de la Plateforme sont nommés auprès du représentant de l’État dans la région ou dans la commune.

    LES MOUVEMENTS DE RÉSISTANCE CIVILE DE GAO VIENNENT DE REJETER LA LISTE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES MAIS PAS L’ACCORD DE PAIX NI SA MISE EN ŒUVRE DONT LA MISE EN PLACE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES.

    Certains croyaient que les jeunes de GAO avaient rejeté les autorités intérimaires.

    Les jeunes de GAO avaient, eux-mêmes, contredit ce qui avait été dit concernant leur rejet des autorités intérimaires.

    La preuve est que :

    (1) lors de la rencontre avec les autorités Maliennes (l’équipe gouvernementale), ils ont dit qu’ils souhaitent être impliqués dans la mise en œuvre de l’accord en particulier dans le DDR et les autorités intérimaires,

    (2) De même, lors du séminaire que l’ONG TILWAT International a organisé à GAO, du 12 au 15 AOUT 2016, que j’ai animé, les participants, incluant des jeunes et cinquante officiers et militaires de rang des forces armées maliennes, ont confirmé qu’ils soutiennent l’accord de paix et souhaitent être impliqués dans le DDR et les autorités intérimaires, voir le bilan à l’adresse :

    https://www.maliweb.net/contributions/bilan-seminaire-international-de-gao-engagement-modernisation-de-larmee-1822062.html

    (3) Ils souhaitent le démarrage du DDR et des autorités intérimaires au plus tôt.

    Entendons-nous sur la base de l’accord de paix en interprétant convenablement son contenu.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

Comments are closed.