Situation sécuritaire dans la région de Kidal : L'axe du mal menace de reprendre les armes

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 Les malaise est si profond au sein des barrons de l’Alliance du 23 Mai pour le Changement que les nombreuses propositions des détracteurs du Mali leur donnent des idées.

 Parmi les multiples raisons qui motivent ces "ex-combattants" à reprendre les armes, on doit tout d’abord relever celle du statut d’Ibrahima Ag Bahanga. "I.A.B", depuis son repli dans le Tamacina parmi ses troupeaux de chameaux, a plus que jamais peur. Il a peur pour sa sécurité. Il a peur pour va vie.

Selon nos sources, Bahanga aurait demandé au gouvernement malien de "régulariser sa situation". En d’autres termes, le Mali devrait officiellement le gracier. Sans cela, les nombreuses forces de sécurité, qui patrouillent dans la zone, pourraient le capturer et le "liquider". Apparement, les autorités maliennes n’y ont pas encore prêté une oreille attentive. Rappelons que "l’enfant terrible du désert" a posé des mines et a tué un nombre considérables de personnes.

Moins stressés que leur "chef", plusieurs officiers de l’Alliance se sont retrouvés à Kidal désœuvrés. Parmi eux, on retrouve Haroun Saghid, Ibrahima Benna, Ba Moussa, Intifidou, Esse Ag Warakoul ou Malik Ag Wanasnet, pour ne citer que ceux-ci. Dans la capitale de l’Adrar des Ifoghas, on les voit aller et venir, sans aucune occupation connue. Quand ils y sont absents, on les retrouve soit dans les montagnes soit en Algérie. Ils se plaignent constamment du fait que le gouvernement, qui avait promis de les redéployer, traîne les pieds.

Autre fait inquiétant, c’est notre "voisin, ami et frère", l’Algérie. Ceux qui sont à Kidal et surtout bien informés, savent que, depuis la dernière brouille entre Boutéflika et ATT, et le rappel de l’ambassadeur d’Algérie, nos fameux officiers de l’Alliance sont constamment invités à Alger pour des réunions secrètes. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls. Selon nos informations, certains élus de la région sont mis au parfum des conciliabules.

Alors, une question se pose : pourquoi notre "voisin, ami et frère", l’Algérie- la répétition n’est pas de trop- ose-t-elle inviter ceux qui ont combattu les symboles de notre nation pour des réunions dans lesquelles le Mali n’est pas associé? C’est le mystère que notre pays doit élucider. Cela, à travers l’activation de tous nos systèmes sécuritaires, et, plus particulièrement, ceux basés au Nord.

Nos forces armées et de sécurité doivent rester très vigilantes afin de prévoir et de circonscrire ce qui se prépare. Car, cette fois-ci, les hostilités seront d’une toute autre ampleur, apprend-t-on dans les milieux de ceux qui sont capables de les mener.

Rappelons que les troubles du Nord que le Mali a connus, jusqu’ici, étaient organisées par des éléments résidants dans les casernes. Mais, le sentiment réel d’être trahis des ex-combattants, les velléités du voisin algérien et surtout la présence d’AQMI dans toute la bande sahélo-sahélienne, vont changer la donne et les combats pourront durer plus longtemps.

A l’analyse des crises précédentes, on peut affirmer, sans risque de se tromper, que la grande attaque du 23 mai et les autres étaient des feux de paille, car elles étaient perpétrées par un groupuscule d’hommes obnubilés par leurs propres intérêts.

Ceux qui ont rejoint ces bandits, comme c’est le cas de notre fameux Chargé de mission à Koulouba, pensaient que c’étaient le chemin de la liberté. Ayant vu qu’ils s’étaient trompés de chemin, ils ont vite changé de fusil d’épaule pour avoir une certaine protection auprès des plus hautes autorités de notre pays.

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, dans sa quête de développer le Mali dans un climat apaisé, a accepté les mettre sous ses ailes pour les "réintégrer dans la société normale". Pour combien de temps resteront-ils encore sous les ailes de leur protecteur? Difficile de se prononcer sur cette question.

Les derniers événements ayant donné raison au proverbe suivant : "Chassez le naturel, il revient au galop".

Tout compte fait, nos forces armées et de sécurité, qui sont tombées dans une certaine léthargie, à cause du calme apparent qui règne, doivent redoubler de vigilance.

Le 22 mai 2006, à Kidal, tout était calme. Aucun signe avant-coureur n’avait alerté les autorités. Certaines personnes, qui avaient, pourtant, senti le vent de révolte venir, n’avaient pas voix au chapitre. Et ce qui devait arriver, arriva : l’attaque aux premières lueurs de la journée du 23. Espérons que nos plus hautes autorités prendront les mesures qui s’imposent pour éviter d’autres pièges.

A suivre.

Paul Mben

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