Des combats violents ont eu lieu ce 31 janvier 2012 entre l’armée malienne et les rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Selon des sources militaires, les soldats maliens auraient repoussé une attaque du MNLA dans la ville de Niafunké. Les autorités accusent al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d’avoir prêté main forte aux rebelles. Plusieurs milliers d’habitants ont trouvé refuge dans la Mauritanie voisine.
Un habitant de Niafunké témoigne
À 16h00, nous étions assis tranquilles dans nos maisons et puis on a entendu le tir des armes lourdes…
Les combats se sont engagés à la sortie de la commune de Niafunké, une ville située le long du fleuve Niger, à l’ouest de Tombouctou. Armes lourdes, rafales d’armes automatiques… les combats ont duré près de quatre heures. « La ville n’a jamais connu ça ! raconte cet habitant, les rebelles sont arrivés à 40 véhicules. Ils sont à 1 km de Niafunké». La population a juste eu le temps de se cacher dans les maisons et d’attendre la fin des combats.
« Les élèves ont eu tellement peur qu’ils ont traversé de l’autre côté du fleuve, témoigne cet autre résident. Les parents n’ont pas été informés et ça a été une panique générale. Les maisons tremblaient. Cela faisait vraiment peur. On ne sait pas s’il y eu des morts. On ne sait rien du front !»
Avec la nuit, le calme semblait revenu à la périphérie de Niafunké, ce mardi. Néanmoins il est difficile de dire si les deux camps tenaient leurs positions.
NORD-MALI
Les populations continuent de s’enfuir
À Aguelhoc, selon la Croix-Rouge malienne, vivent dorénavant plus de 600 familles déplacées. Deux cents d’entre elles campent depuis une semaine sous les arbres à une quinzaine de kilomètres de la ville, saccagée par les combats entre les rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et l’armée malienne. D’autres ont fui vers les pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie.
Après les combats de Léré de la semaine passée, 3 400 Maliens ont trouvé refuge à Fassala et Bassikounou, deux communes mauritaniennes à l’ouest du district de Tombouctou. Les capacités d’accueil sont largement dépassées selon les organisations humanitaires. Les réfugiés manquent d’eau, de médicaments et n’ont pas tous trouvé des hébergements.
Plus au nord, la ville de Kidal est devenue une ville fantôme, selon un habitant qui a vu des familles entières partir vers les campements nomades à quelques dizaines de kilomètres de là. D’autres ont choisi de rejoindre Bordj el-Mokhtar en Algérie. C’est le cas de Moulay qui a pris la moitié de sa famille, les femmes, les enfants et les personnes agées. Ils sont hébergés chez des amis.
Selon Moulay les gens arrivent de Kidal mais aussi de Menaka et Gao. Ceux qui n’ont pas de connaissances campent non loin de la ville frontière d’El-Khalil. Une commission a été créée par les autorités algériennes pour recenser les arrivants.
À Kidal, il n’y a pas que les populations touarègues, qui craignent les représailles, qui ont quitté la ville mais aussi des populations originaires du sud du Mali. Selon des témoignages, des fonctionnaires, agents de santé, enseignants mais aussi personnels de maison ont aussi quitté la ville pour rejoindre Bamako et le sud du pays.