‘’Faire la paix, ce n’est pas s’engager dans une guerre”. Telle est la ferme conviction du président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Abdoul Aziz, président en exercice de l’Union africaine, qui a réussi à arracher le cessez le feu entre les forces armées maliennes et les groupes rebelles et leurs alliés djihado-narcotrafiquants. C’était vendredi dernier lors de son voyage-éclair à Kidal pour y rencontrer les bandits, accompagné du représentant du secrétaire général de l’Onu au Mali, M. Albert Gerhard Koenders.
Dans l’accord de cessez- le-feu arraché par le président Mauritanien, les parties (gouvernement du Mali, le mnla, hcua et le maa) ont convenu de la cessation des hostilités sur toute l’étendue du territoire national; de revenir à l’accord préliminaire du 18 juin 2013 pour une reprise immédiate des négociations avec le soutien des Nations Unies et ses partenaires régionaux et internationaux.
Ils ont également convenu de la libération des prisonniers dans les meilleurs délais; de faciliter les opérations humanitaires des Nations Unies et autres partenaires humanitaires; et de respecter les principes de droit humanitaire en vigueur.
Conformément à l’accord signé, les parties sont convenues de la mise en place d’une commission internationale d’enquête relative aux événements survenus ces derniers temps. Il a en outre été convenu que ledit accord entre en vigueur dès sa signature par les différentes parties. Cet accord à l’arrachée devrait permettre la poursuite du processus de réconciliation et de dialogue entre Maliens.
‘’Ce que vit en ce moment le Mali, nous le vivons tous’’
« Ce que vit en ce moment le Mali, nous le vivons tous. Cette insécurité et cette instabilité sévissent dans beaucoup de pays de la sous-région. Notre réponse à cela, c’est faire les efforts nécessaires pour d’abord apaiser les esprits. C’est un rôle qui nous revient à nous, dirigeants, mais aussi à vous, journalistes », avait déclaré Mohamed Ould Abdel Aziz face à la presse.
Pour lui, le Mali peut et doit s’attendre de tout de la Mauritanie. « Tout ce que le Mali peut endurer touchera directement la Mauritanie. Donc, on ne peut épargner un effort, une contribution, un engagement, pour apaiser et pour sortir le Mali de cette situation. Nous sommes aux côtés du Mali, nous sommes prêts à nous engager aux côtés de nos frères maliens pour régler ce problème. Mais il faut qu’on sache une chose : traiter ce problème, faire la paix, ce n’est pas s’engager dans une guerre parce que, tôt ou tard, on aura besoin de discuter de dialoguer ».
Le Président Ibrahim Boubacar Kéïta a remercié le Président mauritanien pour la promptitude avec laquelle il s’est porté, toutes affaires cessantes, aux côtés du Mali et a réaffirmé sa volonté à aller au dialogue.
Par Daouda T. Konaté
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La CNDH s’insurge contre les atrocités !
La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), en partenariat avec des organisations et associations des droits de l’homme, a organisé une conférence de presse pour condamner les atteintes aux droits de l’homme à Kidal. C’était le jeudi 22 mai à son siège à l’ACI 2000 sous la présidence de Me Sangaré Kadidia Sangaré.
Dans une déclaration lue par sa présidente, Me Kadidia Sangaré, la Commission nationale des droits de l’homme condamne avec la dernière rigueur les manquements aux Droits de l’Homme commis au cours des évènements survenus à Kidal et demande qu’une enquête indépendante soit rapidement diligentée pour traduire les auteurs en justice.
La Commission condamne aussi avec la dernière rigueur l’assassinat, la détention et les blessures de plusieurs innocents par les narcoterroristes. Elle estime que les actes commis par ces groupes constituent non seulement des oppositions à l’autorité légitime et des troubles à l’ordre public, mais aussi des violations graves et massives des droits de l’homme.
La CNDH exige l’ouverture d’une enquête indépendante, rapide et rigoureuse pour faire toute la lumière sur les actes qui constituent des crimes de guerre contre l’humanité. Aussi, demande-t-elle à l’Etat de protéger les personnes contre les violations des droits de l’homme et exhorte le gouvernement à apporter toute l’assistance et le soutien nécessaires aux victimes de ces crimes.
Elle lance un vibrant appel à la communauté internationale pour qu’elle continue à soutenir le Mali dans sa recherche de paix, de son intégrité territoriale et dans le processus de réconciliation déjà amorcé. Dans la même déclaration la CNDH invite les groupes armés à libérer sans délai, les otages et à participer au dialogue inclusif, gage de paix, d’unité nationale et de développement.
Drissa Togola
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