Au terme d’une visite dans notre pays, qui l’a conduit respectivement dans les régions de Gao, Tombouctou, et Kidal au Nord du Mali, John Ging, directeur des opérations d’Ocha, a animé avec sa collègue M’baranga Gassarabwé, un point de presse le samedi dernier au siège du Pnud sis à Badalabougou. Objectif : faire le point sur sa visite.
Après la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, les partenaires du Mali ne cessent de se mobiliser pour que les dividendes de la paix soient perceptibles sur le terrain. C’est dans ce cadre que M. John Ging, directeur des opérations de l’Office de la coordination des Affaires Humanitaire (Ocha) basé à New York a effectué une visite dans les régions du nord du Mali pour constater de visu la situation. Lors de cette mission, M. John Ging, a rencontré sur le terrain les partenaires humanitaires ainsi que plusieurs membres du Gouvernement. Faisant un aperçu sur la situation, M. John Ging a indiqué que la région de Tombouctou est atteinte actuellement d’une crise nutritionnelle. Selon lui, malgré l’ampleur de la réponse humanitaire apporté les donnés des enquête révèlent une dégradation de la situation entre 2014 et 2015. « Au cours de cette période, la prévalence de la malnutrition aigue globale dans la région de Tombouctou est passé de 14,8 à 17 pour cent .Ce qui dépasse le seuil d’urgence fixé à 15 pour cent », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que plus de 51 000 enfants de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aigüe avec un risque de mortalité de 3 à 9 plus élevé. Concernant la région de Kidal, il s’est réjoui de la réouverture des écoles, fermées depuis 2012.Toutefois, il a fait remarquer que les efforts de sensibilisation des membres locaux du cluster éducation ont déjà commencé à porter fruits. Ainsi, deux écoles occupées par les groupes armés dans le centre d’animation pédagogique (Cap) de Tessalit ont été libérées. « A ce jour, cinq établissements scolaires demeurent occupés par les groupes armés dans le Nord du Mali » a-t-il souligné. Partant, il a précisé que les dernières reçues par le cluster fait état de la réouverture de quatre école le 2 octobre à Kidal, comptant une cinquantaine d’enfants dans les salles de classe .Par ailleurs, John Ging a noté qu’il y a une hausse d’incidents dans le septentrion limitant parfois l’accès des aides humanitaires. A ses dires, au cours des mois d’aout et septembre, neuf incidents ayant limité l’accès humanitaire ont été enregistré dans les régions de Mopti, Tombouctou et Gao. « A cette date, le nombre de contraintes d’accès humanitaire enregistrées au Mali est déjà plus élevé que pour l’année 2014 », a noté M. Ging.
Toutefois, il a souligné que pour faire face à ce défi, l’utilisation des vols humanitaires pour assurer un accès aux zones enclavées ou peu sécurisées est essentielle. « La réhabilitation de la piste d’atterrissage de Kidal, fermée depuis début janvier 2015 ainsi que celle d’Ansongo reste une priorité pour les acteurs humanitaires qui travaillent dans ces régions » a soutenu M. Ging. L’occasion pour lui de rappeler que la réhabilitation de la piste de l’aérodrome de Ménaka réalisé au début du mois de septembre, 2015 a permis d’assurer la continuité du service fourni par « Echo Flight » et d’assurer la reprise des vols.
Boubacar SIDIBE