Situation humanitaire au nord du Mali : L’urgence est toujours là !

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La situation humanitaire dans le nord du Mali s’est progressivement améliorée depuis l’intervention de l’Opération Serval. Mais,  l’organisation pour la Coordination des actions humanitaires des Nations unies dans son rapport du 2 aout dernier souligne que d’importants besoins restent à couvrir dans tous les secteurs.

 

En effet, depuis maintenant plus d’une année, le Mali fait face à une crise humanitaire sans précédent. Parallèlement à l’amélioration progressive de la situation sécuritaire, des mouvements significatifs de retours spontanés vers le nord sont notés.

Mais d’importants besoins restent à couvrir dans plusieurs secteurs de la vie quotidienne des populations du nord.

Ainsi, en matière de nutrition, le taux de malnutrition aigüe globale est selon les estimations de 13,5% dans la région de Gao et de 17% dans la localité de Bourem dépassant du coût le seuil d’urgence qui est de 15%.

Concernant la protection des populations contre les mines, le service anti-mines des Nations Unies fait cas d’au moins 77 personnes tuées ou blessées par des restes d’explosifs de guerre dans le nord du pays entre mars 2012 et juillet 2013. Et, les populations affectées par la crise, particulièrement les enfants, ont un besoin urgent d’assistance psychologique. Ainsi, depuis le début de 2013, les acteurs de protection de l’enfance ont assisté plus de 154.000 enfants et 72.000 adultes.

Sur le plan sanitaire, 65% des structures sont partiellement ou non fonctionnelles dans les zones anciennement occupées par les groupes armés comparativement à 17% à l’échelle nationale.

Notons que face à ces importants besoins humanitaires signalés, le taux de financement obtenu laisse à désirer. Car, sur les 477 millions de Dollars requis à l’”Appel 2013 pour le Mali” ce sont seulement 152 millions qui ont pu être mobilisés pour la situation humanitaire au Mali qui reste préoccupante.

La précarité des conditions d’eau, d’hygiène et d’assainissement, combinée aux risques d’inondation dans certaines parties du nord du pays, pourraient entraîner une recrudescence des maladies épidémiques. Une épidémie de choléra a déjà touché la région de Gao.

Malgré ces besoins pressants, des secteurs clés de l’appel de fonds humanitaire restent faiblement financés. Par exemple, la sécurité alimentaire est financée à 39%, la nutrition à 20 tandis que l’eau, l’hygiène et l’assainissement n’a reçu que 11% de financement.

Le succès de la conférence des donateurs, tenue le 15 mai à Bruxelles, doit se traduire urgemment en nouveaux financements pour l’appel humanitaire avant que la situation ne se détériore davantage.

Dieudonné Tembely         

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