Situation humanitaire au nord du Mali : 375 000 personnes déplacées

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Soucieux du respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire, l’ONG Oxfam vient de lancer un appel à toutes les forces militaires présentes au Mali à la chasse des groupes terroristes au nord. Pour l’ONG, les forces de sécurité doivent prendre toutes les mesures pour réduire les dommages infligés aux civils, conformément à la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en décembre 2012.

 Hier dans ses locaux, devant un parterre de journalistes, l’ONG international britannique Oxfam a réaffirmé ses préoccupations sur les conséquences que pourraient avoir l’intensification des combats au Mali. Selon ces experts, les affrontements ont aggravé les restrictions sur le volet aide humanitaire.

Au cours des combats récents, plus de 30 000 personnes sont venues s’ajouter aux 345 000 Maliens déplacés au cours de l’année écoulée. Ce qui a accru les besoins essentiels des populations au pays et dans les Etats voisins. De nouveaux combats pouvant augmenter ces chiffres, la communauté internationale doit réagir.

Face à ce risque de crise humanitaire, le directeur pays d’Oxfam au Mali, Michael Quinn, a demandé à toutes les forces militaires en présence de garantir la sécurité des populations civiles, à s’abstenir de toute action menaçant la capacité des acteurs humanitaires. En mettant en place toutes les précautions pour assurer les opérations qui n’infligent pas de maux supplémentaires à une population civile déjà en situation de détresse.

 Une grave crise humanitaire se profile à l’horizon 

Il y a deux jours, près de 500 nouveaux déplacés ont été signalés en 24 h dans le camp de transit de Fassala en Mauritanie, tandis que l’on signale des milliers de personnes en route pour ce camp. Le camp principal de Mauritanie, Mbera, héberge déjà 54 000 personnes. Et les réfugiés vivent au sein d’une population qui lutte elle-même pour faire face à un contexte de pauvreté, d’insécurité alimentaire et d’accès limité aux services sociaux.

En adoptant la résolution 2085, affirme-t-il, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le déploiement d’une mission internationale avec obligation sur toutes les parties de s’engager à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’Homme, et à prendre les mesures appropriées pour réduire l’impact des actions militaires sur la population civile.

Oxfam demande que des observateurs de l’ONU soient déployés de toute urgence et que les autorités maliennes ainsi que celles de la France fassent régulièrement rapport au Conseil de sécurité sur les victimes civiles et les violations des droits de l’Homme commises par toutes les parties au conflit, ainsi que sur les mesures prises pour lutter contre ces violations.

Nabila Ibrahim Sogoba

 

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