Depuis janvier 2012, certaines populations du nord se sont déplacées massivement à l’intérieur du pays comme à l’extérieur par crainte de l’insécurité. Ainsi, ils sont plus d’une centaine des milliers de personnes qui doivent se préparer maintenant à rejoindre leurs villes après la libération de nos territoires. Après des mois d’absences et dans des conditions qui sont vraiment précaires, leur retour relèvera sans doute du parcourt d’un combattant.
La crise au nord du Mali a fait fuir environ 380.000 personnes depuis le déclenchement des hostilités qui menaçaient leur sécurité. Cependant, la libération des régions occupées enclenchée par l’armée malienne et ses alliées va permettre aux déplacés et refugiés de regagner leurs maisons. Mais, ce retour s’annonce vraiment difficile pour plusieurs raisons : sanitaire, financière, sécuritaire et alimentaire. Ainsi, à Bamako, parmi les déplacées internes, bon nombre d’entres eux espèrent rentrer chez eux. Déjà, le mouvement des retours spontanés a commencé dans certaines régions. Alors que l’humeur des déplacés tend plutôt vers le retour, les conditions dans le nord du pays sont difficiles et risquent de ne pas être favorables à ces milliers de personnes.
Car, le retour des déplacés dans leurs villes respectives nécessite le déploiement des ressources remarquables afin qu’ils puissent bien préparer ce retour tant attendu d’autant plus qu’ils sont actuellement dans les conditions précaires tant bien qu’à l’intérieur du pays que dans les pays frontaliers. De ce fait, une fois arrivées, ces personnes seront obligées de se débrouiller pour subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles.
Or, il se trouve que dans ce genre de situations, il est possible de s’attendre au pire quand on a ainsi abandonné tous et durant des mois, pour préserver sa sécurité. Par ailleurs, les populations qui se sont refugiés dans les pays voisins et qui vivent dans des camps, sous des tentes de fortunes, qui s’étendent à perte de vue, sont toujours confrontées à des problèmes alimentaire, sanitaire et financier. De même, que les personnes récemment déplacées ont fait état d’importantes pénuries de vivres, d’eau potable, de problèmes de transport, d’accès aux soins de santé et d’éducation. Et pourtant il est probable que les déplacés soient confrontés a ces mêmes difficultés à leur retour dans les différentes régions. Les autorités doivent prendre en compte ces paramètres qui sont devenus le quotidien des populations déplacées.
Ousmane Baba Dramé