L’arrivée des ex combattants libyens au Mali a crée une situation explosive face à la quelle le gouvernement ne semble avoir aucune solution.
Comme nous l’annoncions dans notre numéro précédent la gestion des combattants revenus de Libye demeure un vrai casse tête pour nos autorités qui ne parviennent toujours pas à restaurer l’ordre au septentrion et à désarmer les « combattants dissidents » qui ont catégoriquement rejeté l’offre de l’Etat qui consiste à désarmer d’abord, puis négocier. L’ultime mission dite de « bons-offices » conduite par Mohamed Ag Erlaf composée de cadres politiques locaux ne semble pas pour le moment produire des résultats.
Selon nos informations, sur le terrain c’est toujours le statut quo. Les ex combattants récalcitrants tiennent à négocier armes en mains chose qui semble être exclue côté gouvernement. C’est donc un dialogue de sourds qui durera sans aucun doute très longtemps. D’ailleurs nous a-t-on dit, la délégation de « bons office » est rentrée le 01 novembre 2011 à Kidal toute déçue. C’est sans doute la raison pour laquelle la dite mission n’as fait aucune déclaration officielle. Selon d’autres sources proches du dossier, le colonel NAJIM chef des « trouffions » armés, aurait imposé comme préalable une intégration dans l’armée malienne de la totalité de ses hommes et avec leurs grades avant d’entamer le fameux processus de désarmement ce qui n’est pas du gout de certains officiers supérieurs de l’Armée malienne. Par ailleurs, d’autres sources nous ont révélé que la délégation conduite par Ag Erlaf aurait été désavouée. Leurs interlocuteurs estiment qu’ils plutôt à faire avec le président de la république en personne. Pour eux, les négociations se feront avec les plus hautes autorités du pays ou ne se feront pas. Cette attitude des « récalcitrant » fait l’objet de plusieurs commentaires dans les milieux proches du dossier. Certaines personnes accusent Ag Erlaf d’être à l’origine de cette prise de position. En effet, les dissidents trouvent que Ag Erlaf est trop proche de Koulouba pour revêtir le costume de médiateur.
L’armée du « dissident » Col Mohamed NAJIM et ses fidèles ; retranchée dans les collines de TIN ASSALAK (une ex base de Ibrahim AG BAHANGA) ; ne veut pas lâcher du lest et n’as surement pas l’intention de le faire en tous cas pour le moment. Le Col NAJIM n’a pas les mêmes visions que ses compagnons d’infortunes qui ont préférer accepter la main tendue par BAMAKO sous les auspices du Col GAMOU. Disciple très proche de BAHANGA durant son « exil » en Lybie ; pour certains observateurs tout laisse à croire que le Col NAJIM a l’intention de continuer le combat mené par son mentor. C’est ce qui explique pour certain son entêtement et son refus de désarmer ses hommes. Il serait aveugler aussi par la puissance de feu qu’il détient pour faire plier l’Etat comme l’a écrit notre confrère algérien AL WATAN : « les nouveaux rebelles ont un atout de plus que les précédents : un armement sophistiqué, de l’argent et l’expertise de la guérilla… »
Au même moment, le reste de l’actualité est fortement marquée par une floraison spectaculaire et inquiétante de mouvements à caractères « séparatistes » ; qui désapprouvent publiquement la présence de l’Etat et qui réclament ouvertement «l’indépendance de ‘ AZAWAD ». Curieusement face a ce phénomène nos autorités restent muet comme des carpes et figées comme marbre. Or, certains mouvements n’excluent pas la lutte armée. Apres le MNA des Touareg, certains jeunes arabes ont crée ce qu’ils appellent le F.P.A.A (Front Patriotique Arabe de l’Azawad) dont le porte parole Mohamed Ould ALY, déclare que : « Le FPAA est un mouvement politique et militaire dont l objectif final est la libération totale de l’Azawad … ». Ces mouvements ne se limitent plus aux messages de propagande sur les réseaux sociaux. Ils s’activent aussi et surtout à l’instar du MNA qui a planté son drapeau le 24 octobre à KHAALID (frontière du MALI et de l ALGERIE) et le 1 Novembre à AGUEL HOC ( 100 km de Kidal) et le même jour à Kidal le MNA fait une démonstration de force en défiant les autorités et en confirmant sa popularité auprès des populations issues des couches défavorisées. En effet, une centaine de jeunes et femmes sympathisants du MNA ont organisé une marche qui a ensuite été dispersée par les forces de l’ordre .On pouvait voir sur les pancartes des manifestants des drapeaux et des cartes géographiques à l’effigie de l’ Azawad comme pour dire que le « Printemps Arabe » a vraiment donné des idées à certains.
Abdoulaye Niangaly
MOHAMED AG ASSORY