La rencontre a été co-présidée par le président d’honneur du Coren, Ousmane Issoufi Maïga et par le président de cette Association, Malick Alhousseïni Maïga. Dans son mot introductif, le président d’honneur du Coren, Ousmane Issoufi Maïga, a rappelé que depuis mars 2012 son Association travaille efficacement pour faire face à la crise du Nord. Il a indiqué que le Coren souhaite une issue heureuse à la négociation d’Alger, tout en se disant préoccupé de la dégradation au jour le jour de la situation du Nord. Le président d’honneur du Coren a exhorté l’ensemble des populations du Mali et celles du Nord à rester vigilantes. «Nous devons rester vigilants pour éviter la partition du pays. Le Mali doit être Un et indivisible», a-t-il déclaré.
Dans la déclaration lue par le chargé des affaires juridiques, Malick Maïga, le Coren en appelle à une prise de conscience nationale sur les risques presqu’évidents d’une partition pernicieuse du Mali, aujourd’hui plus qu’en 2012 ; à la mise en place immédiate d’une Commission d’enquête incluant les communautés victimes de la répression du 27 janvier 2015 à Gao. En outre, il donne l’alerte sur les risques certains d’une transformation de l’insécurité en vendetta pouvant déboucher sur une généralisation du conflit ; recommande au gouvernement la mise en œuvre d’une véritable stratégie de gestion du problème du Nord avec l’implication des forces politiques et de la société civile ainsi que des actions adéquates d’information et de sensibilisation des citoyens.
Le Coren exige également la démobilisation et le désarmement immédiat de toute personne ou regroupement de personnes autres que les Forces armées et de sécurité du Mali (Fama) et les forces d’appui international ; exhorte à la réinsertion au sein des Fama des personnes armées regroupées en mouvements armés autres que celles qui ont déserté des rangs des Fama ou contre lesquelles il est reproché la perpétration de crimes, de viols, d’assassinats, de crimes de guerre et contre l’humanité. Le Coren invite enfin le gouvernement à déployer sans délai tous les agents de l’Etat dans leurs postes respectifs dans les régions du Nord, de même que les Fama.
Par ailleurs, au moment où se projettent les possibilités d’un accord dans le cadre du processus d’Alger, le Coren a fait des propositions. Parmi lesquelles, la suppression et le bannissement de l’expression Azawad de tout document ; la mise en œuvre harmonisée des programmes sectoriels décennaux ; l’actualisation du programme décennal de développement des régions du Nord et la poursuite de sa mise en œuvre ; le soutien à un accroissement des investissements dans l’éducation y compris la valorisation de l’éducation traditionnelle et la création d’universités au Nord. Ainsi que la création d’un fonds d’indemnisation au profit des victimes d’exactions des faits de rébellion et de terrorisme ; la prise en compte des groupes d’auto-défense dans le processus de négociation en les mentionnant comme acteurs incontournables du retour de la paix.
La rencontre a permis à plusieurs associations invitées de partager des informations avec le Collectif des ressortissants du Nord (Coren).
Diango COULIBALY