Depuis l’échec de l’assaut de Kidal, la situation du septentrion devient de plus en plus préoccupante. Elle se dégrade au profit du Mnla et ses groupuscules. Ceux-ci s’emploient progressivement tout au nord de notre pays.
En décidant de l’application du cessez-le-feu, les autorités maliennes ont prouvé leur bonne foi de retour au dialogue. Pour autant, les rebelles, djihadistes et narcotrafiquants semblent ne pas entendre de cette oreille. Ils prennent les positions de nos forces armées et de sécurité en procédant à des exactions.
Hier après midi, au moment où nous mettions sous presse, la situation était préoccupante. Car, joints par nos soins à Ber, Ménaka et Aguel-Hoc, des habitants et militaires exprimaient leur désarroi. Ils ne savaient plus à quel saint se vouer. Puisque du problème de ravitaillement à l’occupation, la situation semble très critique.
De sources bien informées, depuis la bataille de Kidal, les troupes ont perdu le moral. Ils se sont sentis trahis et la frustration est au comble. Dans cette situation, les rebelles en ont profité. Ils sont alors en train de s’installer progressivement de Kidal à Gao et Tombouctou. C’est ainsi que malgré des intimidations de la force Serval, Ménaka, Ber, Aguel-Hoc, entre autres demeurent dans des situations assez préoccupantes. Presqu’orphelins n’ayant ni à boire ni à manger à Aguel-Hoc, nos FAMA seraient dans une situation dramatique. Elles sont sous la protection des forces tchadiennes sans véritable protection de leur arsenal de guerre. C’est ainsi que certains, approchés par nos soins au phone, indiquent ceci : “Nous sommes des soldats, nous ne craignons pas notre vie mais nos armes. Car, après cette période de vache maigre, nous devons pouvoir garder jalousement ces armes pour mieux sécuriser notre patrie. Nous en appelons à la bonne volonté du président de la République qu’il déploie un contingent pour nous sauver. Nous sommes sous protection des forces du Tchad avec seulement des tentes. Les ravitaillements qui devaient venir depuis quelques jours n’arrivent pas…”
A Ber et à Ménaka, nous dit-on, Serval tente de les dégager. Ils reculent mais font flotter leur drapeau. Ce qui indique que rien de concret n’a encore été effectif. Alors, ni la Minusma encore moins Serval n’est pragmatique. Chacune semble avoir un calendrier propre à elle. Ainsi, il est impérieux pour nos autorités de tirer la sonnette d’alarme afin que les rebelles reprennent leur position et que nous engageons pleinement la négociation. Qui semble déjà abordée par le Premier ministre Modibo Kéïta au nom du président de la République.
Quoi qu’il en soit, nous sommes dans une situation de ni paix ni guerre. Car, en ce moment, nous assistons au retour du Mnla sur le terrain afin de se mettre en position de force pour la suite des négociations.
En attendant, il est urgent que le peuple soit informé de la situation réelle du septentrion. Puisqu’il y a trop de rumeurs qui risquent de créer la psychose chez le peuple finalement désabusé.
Boubacar DABO