Situation au Nord Mali :Le développement  comme seule réponse valable

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Ils sont des milliers à revenir de Libye, un pays injustement attaqué par l’OTAN pour créer des problèmes à toute la région.

Les grandes puissances ne vont certainement pas faire cas, des innombrables  dommages qu’ils nous ont causés, à nous, à mille lieues de Benghazi. Mais la réponse globale de notre gouvernement par rapport au nord Mali se résume en un seul mot : Le Développement.

Ce sont des femmes et des enfants  accompagnés de quelques centaines d’hommes en âge de prendre les armes. Leur arrivée n’est pas passée inaperçue. D’abord parce qu’ils sont armés et ensuite parce qu’ils ont atterri dans une zone, qui, bien que chez eux, est une zone qui depuis des décennies est troublée par des conflits armés, des trafics d’armes, de drogue et des activités criminelles de tous genres. Tout ceci est amplifié par l’actualité confuse dans le Sahel où on ne fait plus la différence entre celui qui vient faire la guerre et celui qui se cherche. Le MNA a su ajouter à la confusion lui qui bien que épidermique et insignifiant a quand même bien choisi le moment pour mettre dans la rue quelques dizaines de personnes plus ou moins avisées au cri de « Vive l’indépendance de l’Azawad ». Entité historiquement abstraite créée dans les rêves de gens qui ne se sentent liés à la mère patrie que par des souvenirs extrapolés par des déformations de la réalité.

La réalité c’est qu’il y a moins de Mali au Nord Mali. L’Etat n’ y a presque rien investi. Et le sursaut des deux dernières décennies n’a pas suffi pour créer la confiance avec des populations que des années de sécheresse, d’oubli et d’indifférence ont fini par rendre très défiants quant à l’appartenance réelle au grand Mali. Dans les grandes villes comme Gao, Tombouctou ou Kidal il y a la présence de l’Etat avec ses structures qui tournent comme elles peuvent et des administrateurs locaux qui sont l’écho lointain du pouvoir de Bamako. En dehors de ces agglomérations qui résistent grâce à la ténacité de leurs habitants, le Mali est juste une donné sur la carte. C’est le trafiquant d’arme, c’est le militant d’AQMI, c’est le bandit aguerri qui fait la loi. Si on a le téléphone c’est le Tourraya satellitaire, si on a des vivres ce sont des produits qui viennent du grand frère algérien, si on se soigne c’est encore grâce à un voisin miséricordieux, même le mois de la solidarité qui fait vibrer le reste du pays est conduit par AQMI. Il y a des postes vacants tandis que Bamako croule sous le chômage. Dans les grandes villes ce sont les ressortissants qui détiennent les plus belles constructions pendant que l’Etat est le plus mal logé. Point d’infrastructure durable. Les stades de football qui ont été distribués même à des arrondissements dans une partie du pays n’ont même pas leurs fantômes à Gao, Tombouctou ou Kidal. Ce sont ces griefs et d’autres encore que des extrémistes du MNA dénoncent et veulent transformer en motif pour une utopique indépendance qu’ils sont d’ailleurs seuls à réclamer au Nord Mali, oubliant que le peuple malien dans toute sa diversité a dénoncé ce manquement de l’Etat et a exhorté, plusieurs fois, les gouvernements successifs à y remédier au plus tôt. C’est ainsi que des programmes et projets quoique timides voient le jour et tente contre vents et marées à se mettre en œuvre pour développer cette partie du pays à laquelle nous tenons tous autant qu’à une autre. S’insurger donc aujourd’hui contre la volonté hautement exprimée, de donner des réponses salutaires aux problèmes des régions nord, relève d’une grande contradiction de la part des nouveaux champions séparatistes. Cette attitude ne convient à aucune expression populaire sérieuse dans notre pays ni au Nord, ni ailleurs. Nous sommes un pays pauvre dont l’Etat ne contente personne, à hauteur des soucis quotidiens. Qu’à cela ne tienne la République est la nôtre à tous, l’abandonner ou se séparer d’elle, n’est pas la solution. Car après tout, il n’ y a pas de pays qui se développe tout seul, sans travail, sans effort et sans sacrifice. Seul l’effort commun, la vision commune et la volonté commune peut construire quelque chose de durable au Mali ou n’importe où ailleurs, sur terre. Quitte à faire des erreurs et à les réparer, ensuite, en cours de chemin. Le MNA et tous ceux qui lui ressemblent doivent y penser et apporter leur contribution d’endurance et d’effort, pour la patrie en difficulté. Et non verser dans la diversion et la facilité en voulant défoncer une porte et des cœurs déjà ouverts.
Karim FOMBA

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