De plus en plus, le nord du pays bascule dans le chaos et l’incertitude à cause de l’incapacité des acteurs à gérer la crise. D’abord, le gouvernement, après avoir fait de nombreuses concessions politiques à la rébellion, ne semble plus avoir d’autres solutions, ni politiques, ni diplomatiques et encore moins militaires. Pour sa part, la rébellion de Kidal, regroupée au sein de la Cma, multiplie les surenchères et chantages avec la complicité de ses soutiens extérieurs. Quant à la Minusma, des questions se posent au sein de l’opinion sur ses véritables missions au Mali. D’où la colère des Maliens à l’adresse de cette mission onusienne, accusée d’être partiale, voire d’être complice de la Cma.
Situation au nord :
Les rebelles dictent leur loi à Tombouctou
La région de Tombouctou est en proie à une insécurité grandissante à cause de la présence de plusieurs groupes armés qui bénéficient d’une impunité totale. Ainsi, l’axe Goundam-Tombouctou ; Niafunké-Goundam-Bintagoungou et la zone de Ber (une localité contrôlée par les rebelles et leurs complices) sont devenus des zones d’insécurité par excellence. Ici et là, des usagers et de simples citoyens sont fréquemment attaqués et dépouillés par des bandits armés. Conséquences : les populations ont aujourd’hui le sentiment d’être abandonné par l’Etat.
Élections municipales :
Le gouvernement va-t-il céder face à la Cma ?
Vers un report des élections municipales ? Certaines sources l’affirment. Et la décision pourrait être prise incessamment par le gouvernement. Si cela se confirme, deux hypothèses sont avancées par les observateurs. Premièrement, en décidant de la tenue des municipales pour le mois d’octobre prochain, le gouvernement, de l’avis général, avait tenté un coup de bluff, dont l’issue ne pouvait être que le report. Car, les conditions sont loin d’être réunies pour la tenue de ce scrutin. Deuxièmement, certains observateurs estiment que le gouvernement a tout simplement cédé face aux menaces proférées par la Cma qui affichait son hostilité pour la tenue des élections municipales.
Terrorisme
Trois présumés djihadistes neutralisés par la SE :
Une équipe d’intervention des forces de sécurité a procédé, dans la nuit du 5 au 6 septembre, à l’arrestation de trois membres présumés du commando auteur des attaques contre les logements du personnel de la MINUSMA à Magnambougou Faso Kanu et à Missabougou. Le même groupe serait impliqué dans l’attaque contre les deux casques bleus bangladeshis dans la zone aéroportuaire, la brigade de gendarmerie de Baguinéda le 8 juillet et le poste de police de l’auto-gare de Sogoniko le 13 juillet.
Parmi les terroristes arrêtés, figure Hassan Dicko alias Abou Leila. Né vers 1980 à Kadiolo, domicilié à Bamako Sénou, il est de parents originaires du Burkina Faso. L’homme aurait passé son enfance dans la famille de son oncle maternel, Moussa Dicko, à Kadiolo avant de devenir aujourd’hui la deuxième personnalité du groupe terroriste qui mène des attaques contre les forces armées et des assassinats ciblés contre les civils dans la zone du Macina. Hassan Dicko serait le principal adjoint d’Amadou Kouffa, le fantomatique chef du groupe du Macina.
Le deuxième homme appréhendé s’appelle Ali Sangaré. Né vers 1980 à Bamako, quartier de Daoudabougou, ce conducteur de taxi était le transporteur du groupe. Il a activement participé à l’attaque contre le domicile du contingent burkinabé de la MINUSMA à Magnambougou Faso Kanu. Il a été identifié comme celui qui a transporté des armes du groupe, de Samalé à Sokorodji, chez Ayouba Sangaré, le troisième homme arrêté. Ce dernier est né vers 1982 à Sikasso. D’origine ivoirienne et maçon de son état, il était chargé de la logistique et a reconnu avoir acheté des armes au compte du groupe sur instruction d’Hassan Dicko. La perquisition à son domicile a permis de retrouver une cache d’armes du commando où quatre pistolets mitrailleurs et des cartouches étaient enterrés à quelques mètres de sa maison.
Pression sur la plateforme
Quand la Minusma s’attire la colère des Maliens…
Des membres d’organisations de la société civile projettent la tenue, aujourd’hui, d’un sit-in devant le QG de la Minusma (hôtel de l’amitié). Celle-ci est accusée de partialité dans la résolution de la crise du nord, dont les derniers développements viennent, de l’avis de nombreux Maliens, confirmer les soupçons quant à la volonté délibérée de la Mission onusienne d’entretenir le statu quo sur le terrain.
En effet, la Minusma a souhaité et obtenu, non pas sans la bénédiction du président IBK, le retrait du mouvement Gatia d’Anéfis. Le fait suscite encore de l’indignation au sein d’une opinion nationale qui semble convaincu que la Minusma est de mèche avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) dans ses « combines » visant à maintenir le désordre au nord. Cependant, il faut reconnaitre qu’entre les fourberies de la Cma et le jeu trouble de la Minusma, s’est fourré un président complaisant qui ne sait plus où donner de la tête. IBK est tout simplement à la merci des rebelles.
Aujourd’hui, des Maliens ont décidé de hausser le ton contre ce qu’on pourrait qualifier de « méthodes discriminatoires » de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations-unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Une Mission qui œuvre, vraisemblablement, à la partition du Mali, conformément à la volonté des rebelles de la Cma qui, malgré la signature de l’accord de paix, refusent d’accepter les forces armées maliennes sur l’ensemble du territoire.
A la dernière minute, nous avons appris que le gouverneur de Bamako aurait refusé d’autoriser la manifestation.
Rassemblées par la Rédaction