La crise du nord du Mali a déjà fait couler trop de sang, trop d’encre et de salives. Plusieurs personnes se sont impliquées pour sa résolution, mais rien n’y fit. Aujourd’hui, le Mali mise sur l’implication du président mauritanien Mohamed Oud Abdel Aziz qui, à l’issue d’une visite au lendemain des affrontements meurtriers à Kidal, a réussi la signature d’un accord de cessez-le-feu pour la cessation des hostilités et la reprise des négociations.Ce qui fait de lui désormais, un acteur majeur de la résolution de cette crise. Même si des détails importants des son accord arraché, restent cachés au peuple.
Président de la Mauritanie et président en exercice de l’Union Africaine, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est rendu d’urgence à Bamako au lendemain des affrontements meurtriers de Kidal entre l’armée et les rebelles.
Des affrontements qui font suite à la visite du Premier ministre Moussa Mara dans la capitale de l’Adrar des Ifhogas où celui-ci, à la tête d’une délégation de ministres est allé à Kidal pour rencontrer les autorités administratives afin de s’enquérir de leurs conditions de travail. Mais aussi, se rendre compte du retour effectif de l’administration conformément à l’accord préliminaire signé à Ouagadougou le 18 juin 2013. Une visite qui n’a pas été appréciée par les rebelles du MNLA qui ont repris les armes pour tenter par tous les moyens de l’empêcher. Même en intentant à sa vie et celle de sa délégation. Suivront, la prise d’otages et l’assassinat crapuleux de certains fonctionnaires maliens par le MNLA.
Ce qui a déclenché, quelques jours après des affrontements entre les Forces Armées Maliennes (FAMa) qui assuraient sa sécurité et les rebelles du MNLA et alliés. Cela s’est matérialisé par l’assaut du mercredi 21 mi dernier lors duquel, l’armée malienne a repris le gouvernorat après de violents combats. Après avoir demandé le cessez-le-feu, les rebelles vont recevoir des renforts. Avant de venir s’attaquer aux positions de l’armée qu’ils vont pousser à se replier.
La promptitude du président mauritanien !
Ces combats ont fait plusieurs morts et blessés des deux côtés. Avant qu’un accord de cessez-le-feu ne soit signé après des négociations menées par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz ,qui s’est rendu d’urgence à Bamako et à Kidal en compagnie du représentant spécial du secrétaire général des nations unies, Bert Konders..
Le président mauritanien a effectué cette visite au Mali fort de sa double casquette de président de la Mauritanie et président en exercice de l’Union Africaine. Mais aussi, de président d’un pays du champ, concerné, en premier chef, par ce qui se passe au nord du Mali.
Cet accord a réussi à faire taire les armes à Kidal entre les FAMa et les rebelles. Maintenant, place aux négociations. Lors desquelles, le Mali compte sur l’implication personnelle du président mauritanien dont le pays fait partie du CHAMP.
Mohamed Ould Abdel Aziz faut-il le rappeler, avait été perçu par de nombreux observateurs comme le président d’un pays voisin indifférend au sort du Mali. Mieux, il était qualifié par certains comme un chef d’Etat qui ne fait pas franc-jeu avec notre pays. On l’accusait d’abriter sur son territoire des dirigeants du MNLA.
D’ailleurs, entre lui et le président IBK, les relations étaient tendues. Mais les plaies ont été pansées lors d’une visite que le président malien a effectuée en Mauritanie il y a quelques mois. Une visite lors de laquelle les deux chefs d’Etat ont redynamisé la coopération entre les deux pays. Mieux, ils ont promis de faire face ensemble aux menaces communes qui planent sur le sahel à travers une coopération militaire, des échanges d’informations et de renseignements et la collaboration entre les états-majors des pays de la zone….
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président Mauritanien a réussi une prouesse en obtenant cet accord qui a permis la cessation des hostilités pour donner place aux négociations conformément à l’accord de Ouagadougou.
Cependant, de sources dignes de foi, soutiennent que dans cet accord, le MNLA et ses deux compagnons, groupes indépendantistes (HCUA et MAA) ont posé des conditions draconiennes. Notamment, l’éloignement des FAMa de 200KM de toutes les positions gardées par eux. La caducité de l’accord de Ouagadougou et la levée de toutes les poursuites judiciaires enclenchées par les autorités maliennes contre leurs dirigeants. Si ces informations s’avèrent fondées, il n’est pas exagéré d’affirmer que le Mali est tombé trop bas.
En tout état de cause, après Blaise Compaoré, le Mali mise désormais sur la carte Mohamed Ould Abdel Aziz.
Georges Diarra