Après plus de huit mois de négociations à Alger, l’Accord de paix et de réconciliation nationale a été signé le vendredi 15 mai 2015 à Bamako en présence de plusieurs Chefs d’Etats et de gouvernements, de plusieurs hautes personnalités venues du monde entier pour être des témoins oculaires de ce grand évènement historique. Un accord signé malheureusement en l’absence de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) qui l’a d’ailleurs paraphé sous réserves des amendements, la veille, à Alger sous la médiation algérienne. Une occasion pour le Président IBK de cracher ses quatre vérités aux Nations Unies.
La date du 15 mai 2015 restera désormais gravée dans l’histoire du Mali. En effet, c’est ce jour que l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu des pourparlers d’Alger a été signé entre le gouvernement du Mali et certains mouvements armés. C’était au Centre international de conférence de Bamako sous la présidence du Président de la République du Mali, M. Ibrahim Boubacar Kéïta.
Sur invitation du Président IBK, plusieurs Chefs d’Etats africains avaient répondu présents à l’appel. Il s’agissait, entre autres, des Présidents Alpha Conté (Guinée-Conakry), Robert Mugabé (Zimbabwe, président de la conférence des Chefs d’Etat de l’Union Africaine), Alassane Dramane Ouattara (Côte d’Ivoire), Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), Paul Kagamé (Rwanda), Mahamadou Youssoufou (Niger), Goodluck Jonathan (Nigeria), Faure Eyadema (Togo), Michel Kafando (Burkina Faso) et John Dramani Mahama (Ghana, président en exercice de la CEDEAO). Certains Chefs d’Etat se sont fait représenter, il s’agissait des Présidents Abdelaziz Boutéflika d’Algérie représenté par M. Abdel Kader Ben Sallah et Maky Sall du Sénégal représenté par l’Honorable Moustapha Niasse (président de l’Assemblée nationale),
Le Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la Coopération internationale, dans ses mots de bienvenue en terre hospitalière du Mali, a fait l’historique de la République du Mali dans toute sa diversité. ‘’Après tant de souffrances, les fils du Mali ont décidé de fumer le calumet de la paix’’, a-t-il indiqué. Cela, a été possible grâce à l’engagement de la Communauté internationale avec une grande perspicacité. De juin 2013 à Ouaga et pendant 8 mois à Alger, M. Abdoulaye Diop a, au nom du Président de la République et du peuple malien, adressé la reconnaissance du Mali pour leur engagement et leur détermination.
Aux dires de M. Ramtane Lamamra, Ministre des Affaires étrangères de la République démocratique et populaire d’Algérie, en qualité de chef de file de la médiation, le 18 janvier 2014, suite au choix porté sur sa modeste personne par le Président algérien Abdelaziz Boutéflika, il a décidé de mettre toute son énergie et sa compétence au service du Mali. Il a tenu à rendre hommage à la Mauritanie, au Niger, au Tchad, aux Etats-Unis d’Amérique, la France, l’Union Africaine, OCI, UE, ONU, qui ont accepté d’accompagner la médiation algérienne.
Les paraphes du 1er mars et du 14 mai 2015 ont été salués par le chef de la diplomatie algérienne qui, pour lui, aboutiront à la paix, la réconciliation nationale, au développement et à la sécurité pour tous.
C’est pourquoi d’ailleurs IBK a axé toute sa stratégie sur cet accord de paix et de réconciliation car il touche tous les domaines d’activités. Pour les populations du Nord, il leur a demandé à se joindre à ce sursaut collectif de la Communauté internationale en mettant fin à l’effusion de sang. Aussi, il a promis que son pays, l’Algérie, sera toujours à côté du Mali avec l’accompagnement de la Communauté internationale.
Après la signature du précieux document, une série d’interventions ont été faites par les différents pays et organisations internationales, régionales et sous-régionales.
Pour le représentant de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, dans sa déclaration juste après la signature, c’est un immense bonheur de se retrouver entre frères maliens au Mali, redevenu la terre commune après des négociations de plusieurs mois à Alger. Cela d’ailleurs à la sollicitation de leur communauté. Le Mali a écrit une nouvelle page glorieuse de son histoire, a-t-il déclaré. Signer la paix, est une chose et l’entretenir en est une autre. Ainsi, il a invité la CMA à s’inscrire sans délai et sans condition à cet accord pour la paix et la réconciliation nationale. Condition sine qua num pour faire de la paix une réalité. Car aucun autre chemin ne sera profitable à eux et à leurs populations. Il a réitéré l’assurance de la Coordination, qu’avec l’accompagnement de la Communauté internationale, le présent accord sera suivi et évalué. Afin qu’Alger 5 puisse apporter une valeur sûre à la paix au Mali. A la Communauté internationale, il a demandé son implication pour l’application de cet accord. De leur côté, il a donné l’assurance de leur engagement sans faille pour mettre fin à une rébellion qui ne profite à personne. Pour terminer, il a remercié l’équipe de la médiation, particulièrement l’Algérie pour leur engagement et leur détermination qui n’ont jamais défaut.
Le porte-parole du Mouvement de la Plateforme du 14 juin à Alger, Me Harouna Touréh, dira, dans son intervention qu’après trois ans de guerre, le peuple meurtri du Mali a décidé de tourner la page sombre de son histoire. Malgré de nombreux morts et une obligation pour eux, en un moment donné, de prendre leur défense à travers une lutte armée.
AUCUN CADEAU NE SERA FAIT À LA CMA
Les rennes de leur combat sont désormais figés. Mettre fin à la situation actuelle et la prise en charge par la population de la gestion de leur cité, telles sont les ambitions des populations après la signature de cet accord, a martelé Me Harouna Touréh. Pour qui, un lendemain meilleur est possible au Mali bien vrai que l’accord reste avant tout une œuvre humaine. La plateforme s’est engagée à respecter l’esprit de l’accord qu’elle a participé activement à l’élaboration. Il a émis les vœux de voir triompher nos valeurs sociales basées sur l’acceptation des uns et des autres. Des valeurs axées sur le courage et le pardon.
Ainsi, il a lancé un appel pressent à la CMA à faire preuve de retenu, de courage et de pardon car beaucoup de sang ont été coulés.
Le représentant des autorités traditionnelles et coutumières de Kidal, Tombouctou, Gao et Mopti, dans son message de paix, de soutien et d’adhésion à l’accord pour la paix et la réconciliation, M. Bajan Ag Amatou, a invité ses camarades composés d’arabes, touaregs, bella, sonraï, etc. à faire taire les armes et de s’engager pour une paix durable et définitive. Car, dira-il, après cette signature, aucun autre cadeau ne leur sera offert. Avant de conclure, il a invité le gouvernement, les mouvements armés, a diligenté de bonne foi le présent accord.
- Kadré désiré Ouédraogo, président de la Commission de la CEDEAO, a mis l’accent dans son intervention sur les différentes étapes ayant abouti à la signature. Ce qui lui fera remarquer que l’accouchement a été certes difficile mais chacun est fier de son avènement. Les principes fondateurs de la résolution de la crise malienne étaient déjà posés à Ouaga depuis 2013. Après près de dix mois, enfin un accord politique vient d’être signé auquel tous les acteurs viennent de s’engager à sa mise en œuvre à travers le paraphe, reconnait-il. Avant de demander à la CMA à signer très prochainement l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. A l’endroit du gouvernement du Mali, point de rechercher un accord parfait au point de ne pas l’avoir, conclura-t-il.
De l’avis de la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean, une valeur sûre et juste qui se cultive, un mot et un geste est la paix. Une paix enviée par le Mali. Elle se dit optimiste pour cet accord et promet que la moisson de la paix ne saurait tarder car elle est appelée par tous les Maliens et de tout leur cœur. Dans cette recherche de la paix, la solidarité, une marque invincible est capitale. ” Cet accord est une étape importante à laquelle l’OIF se joint au Mali pour la prospérité et pour la croissance de nos pays “, a-t-elle déclaré.
Mme Annick Giraldin, secrétaire d’Etat français au développement et à la Francophonie, la signature de cet accord pour la paix et la réconciliation nationale par tous les Maliens permettra de surmonter les mésententes. La France, partenaire stratégique du Mali, a apporté sa contribution pour la résolution de cette crise. Un accord qui ouvre la voix du dialogue et des échanges pour la stabilisation et le développement économique. Aussi, a-t-elle promis, pour le suivi et l’accompagnement effectifs du document, la France sera à côté du Mali dans ce sens. Elle a appelé, au nom du Président français François Hollande, les différents groupes armés à s’abstenir de toutes formes de violences sur le terrain. Car, aujourd’hui, au moment où le Sahel fait face à l’insécurité, le Mali n’a pas d’alternatives que la paix. Que chacun mesure le caractère historique de l’accord, a-t-elle conseillé.
TRANSFORMER LE NORD DU MALI EN TERRITOIRE DE DÉVELOPPEMENT
- Abdel Kader Bel Sallah, président du Conseil de la Nation et représentant du Président de la République Démocratique, Populaire d’Algérie, SEM. Abdelaziz Boutéflika, dans son message, a appelé les différents groupes armés à la préservation de l’unité de son peuple et de son territoire. Pour cela, l’Algérie sera à côté du Mali. Boutéflika a voulu honorer le Président IBK en engageant l’Algérie dans une médiation entre Maliens depuis le 18 janvier 2014. Il a mis l’accent sur le caractère historique de l’évènement qui coïncidait avec la Journée internationale de la famille.
Dans son message, le Président Boutéflika se dit confiant de la capacité du Mali de se débarrasser de l’insécurité au nord du Mali et de transformer le territoire malien de confrontation en un espace de territoire de développement, de sécurité. Car, peu d’accords ont bénéficié de l’adhésion d’un tel accompagnement de la communauté internationale. Très prochainement, un agenda rigoureux donnera naissance à la réalisation des projets de développement.
Le message de Maki Sall, lu par l’Honorable Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale du Sénégal, était principalement axé sur les relations de coopération qui lient Maliens et Sénégalais depuis les premières heures de nos indépendances. Des relations dans tous les domaines.
LES VIOLATIONS DE CESSEZ-LE-FEU ET LES PROVOCATIONS NE SONT PLUS ACCEPTABLES
Le Mali et la Guinée étant les deux poumons d’un même corps, le Pr. Alpha Condé, Président de la République de Guinée, dira qu’il n’y aura pas de paix et de sécurité en Guinée sans le Mali. C’est pourquoi il aurait souhaité la présence des anciens Présidents maliens Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré aux côtés des Présidents Dioncounda Traoré et Moussa Traoré. Chose qu’il ne tardera pas à le voir, a-t-il souhaité. Aujourd’hui, pensa-t-il, la différence ne doit pas opposer les Africains mais les unir pour lutter efficacement contre la pauvreté.
Quant à la représentante du gouvernement américain, elle a invité les récalcitrants à signer sans délai cet accord qui mènera le Mali à la paix durable et définitive. Sinon, les violations de cessez-le-feu et des hostilités et les provocations ne sont plus acceptables. Après le paraphe, elle a appelé la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) à signer l’Accord pour la paix et la stabilité dans la sous-région.
L’ACCORD, UN TEXTE ÉQUILIBRÉ
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, M. Hervé Ladsus, représentant M. Ban Ki moon, dira, dans son intervention, que cet accord pour la paix et la réconciliation nationale est un texte équilibré pour le bonheur de tous les Maliens. Et aucune partie ne peut se taper la poitrine pour dire que l’Accord est taillé à sa mesure. Le document doit avoir l’adhésion de toutes les parties prenantes, a-t-il renchéri. Car, la paix est bien possible au Mali. Pour cela, les paroles doivent céder la place aux actes.
Au nom de l’Union Européenne et de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), leurs représentants spéciaux, respectivement MM. Michel Révérend De Menthon et Djibril Bassolé, ont tour à tour salué cette cérémonie de signature de l’accord auquel la Communauté internationale était témoin oculaire.
Le vice président de la commission de l’UA, Erasmus Mwencha, Mohamed Ould Abdelaziz (Mauritanie), John Dramani Mahama, président du Ghana et président en exercice de la CEDEAO et Robert Mugabé (Zimbabwe), ont chacun fait le point de leur relation avec le Mali et le rôle non négligeable joué par notre pays pour la paix dans le monde. Des relations dans les domaines politique, économique, culturel, social, éducatif, etc.
Pour eux, cet accord, fruit de plusieurs mois de négociations, est un outil qui peut mener le Mali vers une paix durable.
IBK FAIT PARLER SON CŒUR
En réponse aux différentes interventions, le Président de la République du Mali, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, à la place d’un long discours, a fait parler son cœur devant ses pairs et la Communauté internationale.
Tout d’abord, il est incliné devant la mémoire des victimes, maliens et étrangers, civils et militaires. Aussi, il a fait un bref rappel des différentes étapes de la négociation qui ont abouti à la signature. De Ouaga 2013 avec le Président par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré, en passant par Alger 2014 avec lui-même, IBK a reconnu les mérites et les degrés de négociations des émissaires maliens sous la houlette de son représentant spécial, devenu plus tard Premier ministre, Modibo Kéïta, qui n’ont pas dépassé la ligne rouge tant recommandée. Il a remercié l’équipe de la médiation conduite par l’Algérie. Un pays qui a pu réunir toute la Communauté internationale pour la cause du Mali.
Cependant, le Président malien a appelé les Nations Unies à faire preuve de justice. Car, dans un rapport publié par les Nations Unies, qui condamnait le Mali, à travers les FAMAs pour violation de cessez-le-feu des hostilités. Une fausse accusation que le Chef d’Etat malien n’a pas du tout digéré. Ainsi, il a appelé les Nations Unies à porter un minimum de respect au Mali, un peuple souverain.
Aussi, après son élection, IBK a informé les Nations Unies sur les conditions surréalistes dans lesquelles vivaient les forces armées maliennes cantonnées et qui subissaient les foudres du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad) et alliés à Kidal.
Aussi, il a mis en garde les Nations Unies afin que l’ouverture de l’Accord pour signature à d’autres groupes armés ne soit plus une forme de prise en otage pour le Mali. Car, d’après l’ONU, les négociations étaient terminées après le paraphe du 1er mars 2015. C’était de la poudre aux yeux des Maliens car, curieusement, une autre réunion fut provoquée par cette institution pour ouvrir les discussions sur certains points.
Il a invité les Maliens à la transparence et à se faire confiance mutuellement comme l’a fait la Communauté internationale. Et se dit optimiste qu’aucun Malien, dans l’avenir, ne bradera plus jamais le Mali.
Aux organisations de la société civile, le Président Kéïta a reconnu le rôle joué par cette couche pour l’instauration et le retour de la paix au Mali. En conclusion, il a appelé les Maliens à se soucier de leur pays, car beaucoup de sang ont coulé inutilement dans ce pays. ‘’Que chacun mette ses intérêts personnels au-dessous de ceux du Mali’’, ajouta-t-il .
En tout cas, la Communauté internationale a été témoin de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Une signature qui, on le souhaite, va consacrer le retour de la paix et de la réconciliation entre les fils. Cette cérémonie marathon a pris fin dans la nuit. Il faut noter que très prochainement, une conférence nationale se tiendra à Bamako pour donner un contenu au mot Azawad.
Youssouf SANGARÉ
Un humain bien constitué ne peut que déplorer les morts de l’AMUSEMA. Mais aucun malien ne reconnaitra strictement rien comme acte posé par a MINUSMA au Mali. Au contraire, leur seul fait d’arme est d’avoir tiré sur des populations civiles de Gao. TOUS LES MORTS DE l’AMUSEMA L’ONT ETE SANS COMBAT ET SANS REACTION AUTRE QUE VERBALE DE LEUR PART. Non seulement, l’AMUSEMA s’en fiche des populations maliennes, mais ce qui est extraordinaire, elle s’en fiche de ses propres morts. Elle dit qu’elle n’a pas les moyens de se défendre, à plus forte raison défendre les populations maliennes.
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