Signature de l’accord de paix : IBK devrait-il être présent ?

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S.E.M. IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
S.E.M. IBRAHIM BOUBACAR KEÏTA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Le hic, c’est la présence à cette cérémonie du président Keïta en personne. Et nombreux sont les observateurs et les citoyens maliens à estimer que le président de la République ne devrait pas être présent aux côtés des rebelles qui continuent à défier l’Etat. Il pouvait se faire représenter par le Premier ministre qui jusqu’à présent demeure son représentant spécial aux pourparlers d’Alger. Où à défaut, IBK aurait même pu se faire représenter par le ministre des affaires étrangères qui était le chef de la délégation aux négociations d’Alger. Mais sans doute mal conseillé ou pas du tout, IBK s’est cru obliger d’être présent au Cicb et de distribuer des accolades aux chefs de la rébellion. En le faisant, le chef de l’Etat s’est non seulement rabaissé, mais il a une fois de plus humilié la République. Aussi, en prenant le risque de parrainer lui-même cette signature, le président Keïta a fait ce qu’aucun chef d’Etat malien (de Modibo Keïta à Amadou Toumani Touré, en passant par Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré) n’a fait avec la rébellion : accorder autant de privilèges, d’avantages et de concessions (compromissions ?) aux rebelles.

 

Signature de l’accord de paix :

La rébellion envoie ses seconds couteaux à Bamako

Le samedi 20 juin dernier  a eu lieu la signature de l’accord dit de paix par la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma). La cérémonie grandiose que les autorités maliennes voulaient organiser  a été gâchée par l’absence des principaux leaders de la rébellion. En effet, Nina Wallet, Moussa Ag Assarid et surtout Bilal Ag Achérif ont brillé par leur absence à la cérémonie de Bamako. Conséquence : il n’y avait que des seconds couteaux, dont l’esclave de service Djery Maïga. A défaut d’avoir les leaders, IBK s’est pleinement réjouit de la présence des délégués de seconde zone de la rébellion.

 

Signature de l’accord de paix

La surenchère continue…

Au moment où l’on célébrait (à Bamako) l’accord dit de paix, une fronde naissait au sein du Mnla. En effet, la branche européenne de ce mouvement, dirigée par Moussa Ag Assarid, a vivement dénoncé l’accord du 20 juin. Dans un communiqué diffusé à Paris, le Mnla-Europe indique que « cette signature, aux conséquences incommensurables pour la paix, la sécurité et le développement dans l’Azawad, plonge le Mnla, mouvement leader de la CMA, dans la crise la plus grave que ce mouvement n’a jamais connu depuis sa création en octobre 2011 ». Dès lors, des voix se font de plus en plus entendre au sein de ce mouvement pour dénoncer l’accord. Jusqu’où ira la fronde ? C’est là toute la question.

 

Signature de l’accord de paix

Le diktat algérien

Après avoir mené à sa guise les négociations inter-malien, l’Algérie est finalement parvenue à ses fins, en imposant aux parties (surtout au gouvernement malien) un accord que ce pays ne serait jamais près à conclure avec sa propre rébellion, conduite par des islamistes. L’accord signé le 20 juin dernier et qui consacre la partition du Mali, est l’aboutissement d’un complot mené de Kidal à Alger. Ce pays voisin, après s’être farouchement opposé à une intervention étrangère pour libérer les régions du nord, a finalement forcé la main aux autorités maliennes pour être chef de file de la médiation. L’objectif de l’Algérie était clair : écarter la Cedeao et imposer son diktat à Bamako. Le résultat est là.

 

Gouvernement :

La politisation du département des femmes

Les associations féminines et autres groupements de femmes ne décolèrent pas contre le ministère de la promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ; depuis qu’il est dirigé par Mme Sangaré Oumou Ba. Présidente du mouvement des femmes Rpm. Cette dame a été propulsée au rang de ministre avec l’arrivée d’IBK au pouvoir. Dès lors, la ministre a-t-elle transformé son département en une succursale du Rpm ? Nombreuses sont les femmes à l’affirmer. S’y ajoute l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins politiques, la lenteur à traiter des dossiers au niveau du département et surtout le clientélisme instauré par la présidente-ministre… Ce sont là autant de griefs formulés contre Mme Ba. Voici comment sont traitées les Maliennes dans le… Mali D’Abord…

 

Politique et religion :

La campagne présidentielle 2018 démarre déjà

A trois ans de la prochaine élection présidentielle, certains politiciens sont décidément pressés de succéder à Ibrahim Boubacar Keïta. C’est le cas de cet ancien premier ministre qui ne rate aucune occasion pour dévoiler ses ambitions (démesurées), notamment celle d’accéder rapidement au pouvoir. Passons sous silence ses incessantes agitations à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Mais à suivre de près ce premier ministre, il a décidé de marcher sur les traces d’IBK, en empruntant  presque les mêmes chemins que lui dans les milieux religieux. Ainsi, il a été aperçu dans plusieurs mosquées de la capitale, en ce mois de Ramadan. Au menu : coupure de jeûne avec les fidèles, agrémentée de discours politico-religieux. Après les mosquées, le futur candidat de la présidentielle 2018 sera peut-être dans les camps et autres garnisons militaires.

 

Levée des mandats d’arrêt des rebelles :

Levée de bouclier des organisations de défense des droits de l’homme

La semaine dernière, les autorités maliennes ont procédé à la levée des mandats d’arrêt délivrés par la justice malienne contre plusieurs responsables de la rébellion.  Ils sont accusés d’avoir commandité et/ou commis plusieurs crimes au nord, depuis le déclenchement de la rébellion en janvier 2012. Cette mesure (la levée des mandats) a fait réagir de nombreuses associations de défense des droits de l’homme, dont l’association malienne de défense des droits de l’homme (Amdh) et la fédération internationale de défense des droits de l’homme (Fidh). Ils ont dénoncé vigoureusement cette mesure prise par les autorités maliennes. A l’étranger, plusieurs associations ont également fustigé la décision de Bamako en faveur de criminels, auteurs d’atrocités au nord. Il s’agit notamment de la barbarie perpétrée à Aguel Hock (en janvier 2012) où 70 soldats maliens ont été froidement assassinés, après avoir été capturés. Il s’agit aussi des victimes des régions de Gao et de Tombouctou, au moment de l’occupation. Dans ces deux villes, il y a eu de nombreux cas de viols et d’amputations…

La Rédaction

 

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