acLa presse, comme d’habitude, a été le parent pauvre de cette cérémonie. Amassés dans une salle mal éclairée, autour d’un écran à la sonorité défaillante, les centaines de journalistes nationaux et internationaux ont passé des heures pénibles dans la salle ‘’Balla Moussa Kéita’’ du CICB, sans aucun traitement, ni documentation en leur faveur. Ce volet n’a jamais été une préoccupation majeure d’une commission d’organisation de grands évènements dans notre pays, surtout qu’aucun patron du secteur médiatique n’en fait une revendication légitime.
Au-delà de cette fausse note, force est de reconnaître que la réussite de l’évènement du 15 Mai à dissipé toutes les craintes d’insécurité dans notre pays et suscité le sentiment hautement salutaire du retour du Mali dans le concert des grandes nations africaines. Le comité d’organisation veillait au moindre détail en terme de sécurité : interdiction de téléphone et des véhicules des particuliers dans l’enceinte du CICB, orientation des porteurs de badges vers les sales selon la couleur du badge, contrôle renouvelé à tous les passages et un dispositif sécuritaire impressionnant sur les gardes.
Les ratées et les réussites d’un événement
Avec le nombre important des délégations invitées, il n’était pas gagné d’avance que chacun puisse vivre l’évènement dans les conditions idoines sans anicroche. En tout cas, vendredi au CICB, aucun incident majeur n’a été signalé dans ce chapitre.
Faut-il le rappeler, l’évènement a mobilisé plus d’une dizaine de chefs d’État et de délégations.
Si au niveau de l’organisation, on n’a pas relevé de ratés importants, dans le déroulé de la cérémonie, les doués des potins ont eu quoi mettre dans les calepins. Notamment, ces interventions tirées par les cheveux. Singulièrement, celle du ministre des Affaires Etrangères, qui a superbement oublié de citer le président du Togo, Faure Gnassimgbé dans le petit lot des chefs d’Etat présents, mais plutôt dans l’ordre des ministres et chefs d’organisations internationales. Au moment où il nommait GoodLuck Jonathan comme président de la République fédérale du Nigéria. S’y ajoutent aussi les écarts d’énonciations de certains noms par le maître de cérémonie, dont celui de ‘’Ramtane Lamrama’’ de l’Algérie, ‘’Erasmus Mwencha’’ de l’Union Africaine… Que dire de l’erreur de l’envoyé de l’OCI, Djibril Bassolé d’appeler l’accord de Paix ‘’Accord de fait’’.
Aussi, les téléspectateurs de l’ORTM ont eu droit à leur tasse de bourdes, où des annonces d’arrivées n’étaient pas toujours vérifiées ou justes, des sons qui partaient avec des images importantes…
L’essentiel en cet évènement était de ne pas rater la signature de l’accord. Peu importe les identités réelles des uns et des autres, le plus important a été que le gouvernement, la plate-forme et la coordination ont apposé leur signature sur le document.
Les moments historiques et les propos mémorables
Comme par enchantement, la République d’Algérie a été la vedette de cette cérémonie avec son ministre des Affaires Etrangères, Ramtane Lamamra, chef de file la médiation et son chef de délégation Abdelkader Bensalah, président du conseil de la Nation.
«Nous appelons toutes les populations du nord à se joindre massivement à ce sursaut collectif de la nation malienne et ce sursaut collectif de la communauté internationale en leur disant simplement mettez fin à l’effusion de sang, retrouvez vous dans ce magnifique élan pour la construction de la République du Mali de demain » a déclaré Ramtane Lamamra.
Comme moment historique, on peut évoquer la signature à tour de rôle du document par Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Etrangères, Me Harouna Toureh, Ahmed Ould Sidy Mohamed et Fahd Ag Almahamoune du CMFPR 2 et Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune et Inoussa Moussa Touré de la CPA. Ainsi que des représentants d’autres organisations sous régionale, africaine et internationale, et des pays amis.
Dans le chapitre des propos mémorables, il n’est pas exagéré de citer le discours de Robert Mugabé du Zimbabwé, qui a réchauffé les anciens plats de la lutte indépendantiste en Afrique et de l’émancipation des peuples. Mais surtout du président de la République malien, Ibrahim Boubacar Kéita qui a réussi à traduire dans un discours teinté, les aspirations profondes de la majorité des Maliens, sur les jeux troubles de la Minusma et des grandes puissances dans la gestion de la crise malienne. Un discours dans lequel, mêmes des probants opposants au document de l’accord se sont retrouvés. « Merci à mon frère Buyoya, l’inlassable, l’infatigable… », un passage de l’allocution du président IBK, chaudement applaudi.
« Aujourd’hui, c’est vraiment un grand jour, c’est une nouvelle page de l’histoire qui s’écrit pour le Mali en général. C’est aussi une nouvelle page qui s’écrit pour les populations qui se réclament de l’Azawad que je représente ici et que j’ai l’honneur de représenter pour un engagement dans la paix, dans un Mali nouveau qu’on va ensemble, Inchallah, reconstruire, ressouder, réunifier. Nous sommes là dans ce cadre et nous avons la conviction que nos frères de la Coordination, notamment le MNLA, le HCUA, le MAA qui sont restés, vont nous rejoindre dans les jours à venir », a laissé entendre Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune.
Moustapha Diawara
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